Shabbat : Pas de match de foot ce week-end
La suspension hébdomadaire des jeux le samedi aurait également une incidence sur les ligues des enfants, et sur les joueurs musulmans et chrétiens
La fédération israélienne de football (IFA) a signifié un carton rouge à toutes les ligues de football du pays, suspendant tous les matchs ce week-end jusqu’à ce qu’un désaccord juridique à propos des matchs disputés le Shabbat soit résolu.
Dans une décision unanime, les dirigeants de l’IFA ont décidé mardi l’annulation après que la date butoir pour régler le différend soit passée sans avoir trouvé de solution.
La ministre de la Culture et des Sports, Miri Regev a proposé un compromis à la querelle juridique dans lequel le procureur général Yehuda Weinstein délivrerait un permis temporaire pour deux mois autorisant des jeux le Shabbat, jour durant lequel de nombreux Juifs religieux s’abstiennent de travailler.
Un comité interministériel spécialement convoqué travaillerait, dans l’intervalle, sur la recherche d’une solution permanente au problème.
« Il ne s’agit pas d’une guerre de religion, et il n’y aura pas de guerre de religion », a déclaré Ofer Eini le président de l’IFA. « Nous sommes intéressés par le maintien du status quo et par l’idée d’obtenir un permis qui nous garantira que nous puissions travailler sans transgresser la loi. »
La semaine dernière, Eini avait annoncé qu’à moins que le ministre de l’Economie Aryeh Deri ne délivre des permis de travail autorisant officiellement les joueurs, entraîneurs et employés de la fédération à travailler ou à jouer le samedi, tous les matchs seraient suspendus jusqu’à nouvel ordre, – cette décision prenant effet ce week-end. Mais il y a peu de chance que Deri, le chef de file du parti ultra-orthodoxe Shas, intervienne.
L’ultimatum d’Eini est intervenu suite à une décision d’une juge du tribunal du Travail Ariella Glitzer, qui, la semaine dernière, avait déclaré que l’organisation ou la participation à des matchs de football le samedi – le jour juif de repos – était techniquement illégale, et a ordonné à l’IFA d’obtenir de Deri une dérogation pour pouvoir travailler.
« Nous pouvons considérer toutes sortes de propositions, mais cela doit être clair – nous n’allons reprendre les jeux uniquement si nous sommes convaincus qu’il n’y a pas d’infraction pénale. »
Glitzer a pris sa décision après que des centaines de joueurs se soient adressés à l’IFA, refusant de participer à des jeux le jour de repos, qui débute au coucher du soleil le vendredi et s’achève à la tombée de la nuit le samedi.
Dans leur lettre, les sportifs avaient affirmé que les obliger à jouer le Shabbat violait la loi israélienne relative au travail et aux heures de repos. Ils faisaient référence à un texte datant de 1951, en grande partie ignoré, qui interdit aux employés de travailler le jour du Shabbat, sans une dispense spéciale du ministre de l’Economie.
Les dirigeants de la fédération affirment que la majorité des 30 000 joueurs répartis dans 1 000 équipes qui seraient touchés par la suspension de football le samedi sont des écoliers.
L’IFA a également noté mardi que si aucune dérogation n’était accordée, le football professionnel serait également illégal le vendredi pour les Musulmans israéliens et le dimanche pour les Chrétiens, et que tous les autres sports seraient affectés de la même manière.
Son conseiller juridique Efraim Barak a indiqué que le dernier mot sur la question revient au Premier ministre Benjamin Netanyahu, et l’a exhorté à intervenir et à approuver la dérogation.
L’AFP a contribué à cet article.