Shaked prédit son retour politique dans son discours de départ du ministère
Après avoir échoué à entrer à la Knesset et son limogeage lors d'un remaniement du cabinet, la ministre de la Justice sortante l'affirme : "J'ai l'intention de revenir"

La ministre sortante de la Justice Ayelet Shaked a fait allusion à un retour en politique mardi, alors qu’elle disait adieu à ses collègues à l’issue de quatre années passées à la barre du ministère.
« J’avais programmé de continuer mon travail ici quatre ans de plus… Mais malheureusement, ce plan a un peu mal tourné », a-t-elle déclaré lors d’une cérémonie organisée pour son départ au ministère de la Justice de Jérusalem.
Dans des propos adressés à son successeur, qui doit encore être désigné, la femme politique a ajouté : « Prenez soin de ce bureau parce que j’ai la ferme intention de revenir ».
Le Premier ministre Benjamin Netayahu a renvoyé Shaked ainsi que l’autre dirigeant du parti HaYamin HaHadash, le ministre de l’Education Naftali Bennett dans la journée de dimanche, dans un remaniement du cabinet en amont des élections du mois de septembre.
Cette initiative a été largement considérée comme un moyen d’empêcher les ministres de droite qui bénéficiaient d’une popularité certaine d’utiliser leurs positions pour dynamiser leur campagne avant le scrutin anticipé.
Dans une cérémonie organisée à Jérusalem, de nombreux officiels de haut rang du ministère ont ouvertement parlé de la critique virulente de Shaked des systèmes juridiques et légaux – mais aussi de leur respect à son égard après quatre années à travailler ensemble.
Shaked a déclaré qu’elle « a aimé le travail au ministère » et qu’elle avait espéré « continuer pour les quatre prochaines années ». Elle s’est vantée d’avoir « changé l’ADN » du ministère de la Justice pendant son mandat, et elle était certaine que son successeur continuerait ses réformes – sa volonté de nommer plus de juges conservateurs et de renforcer le contrôle politique sur les conseillers juridiques du gouvernement, entre autres changements.
« Une fois que les rails sont posés et que le train est parti, il ne peut pas être arrêté ni faire machine arrière », a-t-elle déclaré, en ajoutant qu’elle avait « l’intention de revenir ».
Le procureur général Avichai Mandelblit a salué Shaked, en déclarant : « vous avez amené le changement, et vous avez changé des choses. Le changement n’est pas un gros mot ». Même s’ils ont eu des désaccords, Mandelblit a dit qu’il rendait hommage à Shaked pour avoir mené ses réformes « avec sérieux, dialogue et attention ».
Le procureur d’Etat Shai Nitzan a ouvertement parlé de ces désaccords à la cérémonie. « Nous avons eu des discussions régulières, respectueuses, ouvertes et sérieuses sur des sujets de fond. Nous n’étions pas toujours d’accord. Parfois, nous pensions aussi que des projets de loi que le ministère voulait promouvoir, ou d’autres mesures qu’elle cherchait à prendre, ne répondaient pas aux Lois fondamentales, et il y a eu des déclarations qui ont fait du tort inutilement au système judiciaire. Dans ces cas, nous avons fait connaître nos positions, avons eu un dialogue en profondeur avec vous et, dans de nombreux cas, nous sommes arrivés à un accord. Même quand nous n’étions pas d’accord, nous avons toujours apprécié votre sérieux et votre honnêteté. »ma