Shtayyeh: La CPI doit punir ceux qui appellent à détruire des villages palestiniens
Le Premier ministre de l'AP semble faire référence aux propos de Smotrich, qui a déclaré qu'Israël devrait "anéantir" la ville de Huwara
Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne (AP), Mohammad Shtayyeh, a exhorté samedi la Cour pénale internationale (CPI) à lancer des mandats d’arrêt contre « ceux qui appellent à anéantir les villages palestiniens », semblant faire référence à l’appel du ministre des Finances, Bezalel Smotrich, à « anéantir » la ville de Huwara en Cisjordanie.
Les remarques du ministre sur Huwara – où des centaines d’extrémistes ultra-nationalistes se sont déchaînés le mois dernier quelques heures après que deux jeunes frères israéliens ont été tués lors d’une attaque terroriste – ont fait la Une des journaux internationaux et ont conduit l’administration Biden à envisager de lui refuser le visa d’entrée dont il avait besoin pour assister à la conférence Israel Bonds à Washington.
Depuis cette déclaration incendiaire, Smotrich a tenté à plusieurs reprises de revenir sur ses propos. Ces remarques jettent une ombre sur son récent voyage aux États-Unis, au cours duquel aucun représentant du gouvernement ne s’est entretenu avec lui et des dizaines de grands groupes juifs ont refusé de le rencontrer.
Un autre élu d’extrême-droite, le député Zvika Fogel (Otzma Yehudit), avait appelé à « brûler les villages » en réponse à la fusillade. Il a été interrogé cette semaine par la police pour incitation présumée au terrorisme à la suite de ces commentaires.
Dans sa déclaration de samedi, Shtayyeh a estimé que « la machine à tuer israélienne ne s’arrête pas, chaque jour, chaque heure et chaque minute, sans aucune considération pour le droit international ».
« Pour tout ce qui concerne l’Ukraine, la Cour internationale travaille à vitesse grand V, mais en ce qui concerne les Palestiniens, elle est aux abonnés absents », a-t-il jugé, apparemment en référence à la décision de la CPI de délivrer un mandat d’arrêt à l’encontre du président russe Vladimir Poutine pour des crimes de guerre présumés en Ukraine.
Les remarques de Shtayyeh ont été faites alors que des responsables israéliens, palestiniens, américains, égyptiens et jordaniens devaient se réunir dimanche à Charm el-Cheikh, en Égypte, pour un sommet visant à ramener le calme dans la région à l’approche de la période sensible du ramadan, qui débute la semaine prochaine.