Six démocrates présentent un projet de loi pour rétablir l’aide aux Palestiniens
Dianne Feinstein, initiatrice de la résolution, a déclaré que la politique de l'administration Trump "encourageait les groupes extrémistes et éloignait toujours davantage la paix"
Six sénateurs démocrates ont présenté une résolution visant à rétablir l’aide humanitaire américaine aux Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza.
En 2018, le Congrès a alloué 257,5 millions de dollars pour une assistance bilatérale dans ces deux régions, mais le gouvernement Trump n’a pas distribué les fonds en raison de l’intransigeance perçue des Palestiniens dans les pourparlers de paix et de leurs versements aux familles de terroristes qui ont attaqué des Israéliens.
« Le refus du président Trump de fournir une aide humanitaire au peuple palestinien est une erreur stratégique », a déclaré dans un communiqué la sénatrice démocrate californienne Dianne Feinstein, l’un des législateurs qui a présenté la mesure. « Refuser le financement de l’eau potable, des soins de santé et des écoles en Cisjordanie et à Gaza ne nous apportera pas la sécurité. Au lieu de cela, ça ne fait qu’encourager les groupes extrémistes comme le Hamas et éloigner davantage la paix. »
La résolution a été présentée avec le sénateur Jeff Merkely de l’Oregon aux côtés des sénateurs Chris Coons du Delaware, Patrick Leahy du Vermont, Chris Van Hollen du Maryland et Catherine Cortez Masto du Nevada.
En janvier 2018, l’administration Trump a lancé une analyse concernant l’aide destinée aux Palestiniens. En juillet, l’administration a annoncé qu’elle réaffecterait tous les fonds collectés sur l’année fiscale de 2017 à d’autres pays. L’administration Trump bloque toujours les fonds de l’année 2018 en attendant les résultats de l’étude.
Depuis son arrivée au pouvoir, le président américain Donald Trump a coupé des centaines de millions de dollars d’aide aux Palestiniens, dont tout son soutien à l’agence pour les réfugiés palestiniens des Nations unies et près de 200 millions alloués à des programmes humanitaires en Cisjordanie et à Gaza.
L’année dernière, les coupes brutales ont mis un terme à l’assistance alimentaire apportée à 180 000 Palestiniens au nom du Programme mondial alimentaire, et ont retiré les fonds alloués à plusieurs initiatives de santé dans des hôpitaux. Des projets d’infrastructure, dont des usines de traitement des eaux absolument fondamentales dans Gaza sous blocus, ont aussi été mise à l’arrêt au cours des derniers mois.
La Maison-Blanche a déclaré que les coupes d’aides sans précédent visaient à faire pression sur l’Autorité palestinienne, qui a rejeté les efforts de paix de Trump depuis qu’il a reconnu Jérusalem comme la capitale d’Israël en 2017. Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-est – qui a été capturée à la Jordanie pendant la guerre des Six Jours en 1967 et ensuite annexée – comme la capitale de leur futur Etat.
Contrairement à ses prédécesseurs républicains et démocrates, Trump a refusé de soutenir une solution à deux Etats dans le conflit israélo-palestinien. Son équipe de paix, menée par son beau-fils Jared Kushner, a repoussé, à plusieurs reprises, la publication d’un plan de paix qu’elle affirme préparer. On ne sait pas clairement quand il sera présenté.
L’équipe de Kushner a peu communiqué sur sa proposition. Mais ses déclarations publiques limitées ont indiqué qu’il y aura une demande importante pour des investissements économiques pour les Palestiniens, sans pour autant donner de signal que cela répondra à leur demande d’indépendance.
Jeudi, Kushner a déclaré aux diplomates que le plan serait présenté après l’intronisation du nouveau gouvernement israélien et après le mois musulman saint du Ramadan, qui se termine le 5 juin.
Pourtant, le nouveau Premier ministre de l’Autorité palestinienne Mohammad Shtayyeh a déclaré que le plan de paix de Trump était « mort-né ».
« Il n’y a pas de partenaires pour Trump en Palestine. Il n’y a pas de partenaires arabes pour Trump et il n’y a pas de partenaires européens pour Trump », a déclaré Shtayyeh lors d’un long entretien cette semaine pour l’agence AP.
Shtayyeh a été critiqué par l’envoyé spécial pour la paix de Trump, Jason Greenblatt, pour ses commentaires.