Slomiansky est le député HaBayit HaYehudi accusé de harcèlement sexuel
Le pilier du parti dément ces accusations, affirmant que son “célèbre caractère affectueux a pu être mal interprété” ; la militante qui l’avait dénoncé l’appelle à démissionner
Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël
Nissan Slomiansky, député de HaBayit HaYehudi, a été cité jeudi comme étant le membre du parti accusé de harcèlement sexuel sur Facebook, dans un post qui rapportait de nombreuses plaintes contre lui, a annoncé jeudi matin la radio militaire.
Suite à une enquête d’une équipe de rabbins affiliés au parti sioniste religieux, Slomiansky, 70 ans, devraient s’excuser publiquement pour ses actes et démissionner de la présidence de la commission des Lois, de la Justice et de la Constitution de la Knesset, selon la radio.
Dans un communiqué, Slomiansky a cependant démenti avoir « jamais agressé une femme », déclarant que ce n’était qu’après avoir rencontré les rabbins qu’il avait compris que son « célèbre caractère affectueux avait pu être mal interprété. »
Le parti HaBayit HaYehudi a été secoué il y a deux semaines par des accusations qui ont fait le tour des réseaux sociaux, affirmant qu’un important membre du parti avait agressé sexuellement des femmes durant plusieurs années.
Dans un post publié sur Facebook, une militante de HaBayit HaYehudi, Chagit Moriah-Gibor, a déclaré qu’elle et plusieurs autres femmes collectaient des témoignages contre un député qui était connu pour avoir « agressé des femmes depuis déjà des années. »
Affirmant qu’aucune victime ne voulait porter plainte officiellement, elle avait exhorté d’autres femmes à se présenter, sans cependant nommer le député.
« Les histoires s’accumulent et le silence m’est assourdissant, avait écrit Moriah-Gibor. Il y a un député en exercice qui attaque et a attaqué [des femmes] depuis des années. Je connais un vieil incident, et j’ai récemment entendu d’autres histoires scandaleuses. Le problème : le prix que ces femmes paieront est trop grand et elles ne sont pas prêtes à parler. »
Les accusations concerneraient du harcèlement sexuel et des agressions sexuelles, dont des allégations de « harcèlement physique grave », a annoncé jeudi la radio militaire.
La police n’a pas précisé si une enquête avait été ouverte.
Suite au post publié sur Facebook, Naftali Bennett, ministre de l’Education et président de HaBayit HaYehudi, s’était entretenu avec Slomiansky, qui avait nié tout acte répréhensible, avait déclaré le parti dans un communiqué.
Bennett avait lui aussi appelé quiconque aurait pu être blessé à se présenter et à porter plainte.
Selon la radio militaire, Slomiansky a décidé de s’excuser publiquement sur les conseils des rabbins qui ont étudié l’affaire, dont le grand rabbin de Safed et poids-lourd du mouvement national religieux, Shmuel Eliyahu.
Dans sa réponse, Slomiansky n’a pas confirmé ni démenti qu’il s’excuserait ou envisagerait de se retirer de toute position publique.
Jeudi, sur la radio militaire, Moriah-Gibor a déclaré qu’elle se sentait « vraiment très soulagée » que le nom de Slomiansky ait finalement été cité, mais qu’elle attendait qu’il démissionne de la Knesset et pas simplement de la présidence de la commission.
« Cela a été deux semaines difficiles, pendant lesquelles beaucoup d’accusations ont été faites à mon encontre, et j’ai attendu que ceci soit révélé et que je puisse le mettre derrière moi, a-t-elle déclaré. Evidemment, il doit démissionner de la Knesset. Je pense que la population doit demander sa démission. »
Des rumeurs de comportement inapproprié de la part de Slomiansky avaient émergé avant les dernières élections, en mars 2015, selon les médias. Dans les semaines précédant le vote, les dirigeants du parti avaient été informés des accusations de femmes qui avaient travaillé avec le député dans le passé.
Cependant, les responsables du parti n’ont pu convaincre aucune de ces femmes à porter plainte auprès de la police.
Ce n’est pas la première fois qu’un député du parti HaBayit HaYehudi fait face à des accusations de harcèlement sexuel.
En novembre 2015, Yinon Magal avait démissionné de la Knesset pour des accusations d’agression sexuelle.
En février, le bureau du procureur du district de Tel Aviv avait annoncé qu’il mettait fin à l’enquête sur Magal quand la police avait déclaré qu’elle n’avait pas trouvé assez de preuves pour recommander une inculpation.
Les policiers avaient enquêté sur Magal pour des soupçons de harcèlement de ses subordonnées avant qu’il ne se lance en politique. Pendant l’enquête, la police avait rassemblé des témoignages de femmes qui avaient travaillé avec Magal pendant des années, notamment quand il était rédacteur du site d’informations Walla.
« Yinon Magal a démissionné pour bien moins que Slomiansky », a déclaré jeudi Moriah-Gibor à la radio militaire.
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.