Sondage : 2/3 des Palestiniens croient plus à la violence qu’à la négociation
En cas de présidentielle, le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza l'emporterait face à Abbas, dont 65 % veulent sa démission

Deux tiers des Palestiniens sont favorables à un soulèvement armé de type intifada plutôt qu’aux négociations avec les Israéliens pour faire avancer leur cause, indique un sondage publié lundi.
Selon cette enquête réalisée par Policy and Survey Research (PSR), organisation respectée, 66 % des Palestiniens (71 % dans la bande de Gaza, 63 % en Cisjordanie) pensent que, « si les affrontements actuels dégénèrent en une intifada armée, ce développement servira les intérêts nationaux palestiniens alors que les négociations ne le peuvent pas ».
Les tensions actuelles ont pour effet que le sentiment de sécurité est désormais supérieur à Gaza (53 %), qui a connu pourtant trois guerres en six ans avec Israël, qu’en Cisjordanie (29 %).
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a affirmé lundi que les jeunes manifestants palestiniens étaient « poussés par le désespoir face à une solution à deux Etats qu’on ne voit pas venir ».
Selon le sondage de PSR, seuls 45 % des Palestiniens soutiennent la solution à deux Etats palestinien et israélien vivant en paix, mais seuls 34 % pensent qu’elle est encore réalisable en raison du développement de la construction israélienne.
Abbas a dénoncé « la colonisation partout, les check-points partout et le mur (de sécurité israélien) partout », ainsi que le refus des Israéliens de respecter les accords passés.
Selon le sondage, 65 % des Palestiniens veulent sa démission. En cas de présidentielle, le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza l’emporterait face à M. Abbas. Son chef à Gaza, Ismaïl Haniyeh, est crédité de 51 % (contre 49 % il y a trois mois) et le président actuel de 41 % (contre 44 %).
Le mandat de Abbas a expiré depuis 2009 mais aucun scrutin n’est prévu en raison des divisions entre l’Autorité palestinienne et le Hamas.
« Le public palestinien dit : ‘Abbas ne soutient pas la confrontation actuelle, il n’est pas sérieux dans la confrontation diplomatique avec Israël’, c’est pour cela qu’il perd du soutien », dit l’AFP Khalil Shikaki, qui dirige PSR.
C’est vous qui le dites...