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Soudan: création d’une délégation pour « accélérer la normalisation » avec Israël

L'ex-député à l'origine de l'initiative a expliqué que la mission se focaliserait sur les liens "culturels et humanistes" et non sur les relations politiques ou économiques

L'ancien député soudanais Abu Al-Qasim Bortom dans une interview avec le réseau arabophone Al-Arabiya, lundi 12 octobre 2020. (Capture d'écran : memri.org)
L'ancien député soudanais Abu Al-Qasim Bortom dans une interview avec le réseau arabophone Al-Arabiya, lundi 12 octobre 2020. (Capture d'écran : memri.org)

Un ancien député soudanais a déclaré qu’il essayait d’organiser une délégation civile de citoyens soudanais pour visiter Israël dans le but d’accélérer le processus de normalisation entre les deux pays.

L’organisateur de la délégation, Abu Al-Qasim Bortom, a déclaré dans une interview au Times of Israël que la délégation était une initiative pour « briser la barrière psychologique » entre les deux nations.

Suite aux accords historiques de normalisation entre Israël, les Emirats Arabes Unis et Bahreïn, signés lors d’une cérémonie à la Maison Blanche le mois dernier, beaucoup ont supposé que le Soudan serait le prochain pays musulman à normaliser ses relations avec l’Etat juif.

Bortom a déclaré que la délégation prévoyait de se focaliser sur la construction des liens « culturels-humanistes » entre les citoyens, par opposition aux liens politiques ou économiques.

« Cette délégation n’a rien à voir avec la politique, ni avec les affaires. Il s’agit d’encourager notre gouvernement à accélérer la normalisation avec Israël. Nous voulons aider notre gouvernement à prendre des mesures plus sérieuses vers la normalisation », a déclaré Bortom.

Bortom était un membre indépendant de l’opposition au Parlement soudanais pendant quatre ans sous le règne du dictateur Omar al-Bashir. Il a quitté la politique en 2019 après le renversement par des millions de manifestants soudanais du gouvernement d’Omar al-Bachir, largement considéré comme l’un des régimes les plus répressifs du monde.

Dans l’interview, Bortom a souligné que le problème entre les deux nations n’était pas d’ordre idéologique ni religieux et qu’il était « pleinement convaincu que le problème avec Israël est politique ».

« Je dis toujours aux gens, je pense que le Coran appelle à la normalisation avec Israël et avec les Juifs. Il dit que nous pouvons manger leur nourriture et épouser les gens de leur peuple », a déclaré Bortom. « Notre religion n’appelle pas à l’inimitié avec Israël ou les Juifs. »

« Il existe un soutien populaire pour la normalisation », a poursuivi Bortom. « Le Soudanais moyen n’a aucun problème à avoir des liens ouverts avec Israël. Ce n’est pas mon opinion, mais plutôt celle de nombreux Soudanais. »

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo aux côtés du général soudanais Abdel-Fattah Burhan, chef du conseil souverain au pouvoir, à Khartoum, au Soudan, le mardi 25 août 2020. (Cabinet soudanais via AP)

Pour leur arrivée en Israël, Bortom a déclaré qu’il avait été en contact avec un certain nombre d’ONG israéliennes et qu’elles « ont toutes salué cette visite [proposée] ». Mais il a souligné qu’aucun responsable – qu’il soit israélien ou soudanais – ne l’avait contacté à propos de cette initiative.

« Nous avons soumis nos demandes et nous attendons des nouvelles de l’autre partie. S’ils nous accueillent, je veux dire », a déclaré Bortom.
On ignore encore si la délégation pouvait se rendre en Israël sans l’accord des dirigeants soudanais.

Plus d’un millier de Soudanais ont contacté Bortom pour rejoindre sa délégation, a déclaré l’ex-parlementaire. Il s’est appuyé sur ces soutient pour affirmer l’idée de normalisation avec l’Etat juif bénéficiait du soutien du Soudanais moyen.

Depuis la révolution, le Soudan a un chef d’État militaire, le général Abdel Fattah al-Burhan, et un chef civil, le Premier ministre Abadalla Hamdok. Bortom semble blâmer Hamdok et d’autres parties civiles pour la réticence du pays à normaliser avec Israël.

« Avant la révolution, Omar al-Bashir était opposé à Israël. Aujourd’hui, c’est Hamdok et le Parti communiste », a déclaré Bortom. « La même inimitié, sous des formes différentes. L’élite politique soudanaise suit toujours la même voie. »

Hamdok a été considérablement plus hésitant devant une normalisation que ses homologues militaires, y compris Burhan. Le Premier ministre civil a insisté à plusieurs reprises sur le fait que son gouvernement n’était pas habilité à négocier avec Israël.

La question de la normalisation, a déclaré Hamdok lors d’une conférence de presse à Khartoum en août, nécessite « une discussion approfondie [dans la société soudanaise] ».

Au début de ce mois, l’adjoint au chef de l’Etat soudanais, le général Mohammad Hamdan Daglo, a déclaré que son pays allait probablement bientôt établir des liens de quelque nature que ce soit avec Jérusalem, affirmant que Khartoum avait besoin d’Israël et bénéficierait de relations.

« Israël est développé. Le monde entier travaille avec Israël. Pour le développement, pour l’agriculture – nous avons besoin d’Israël », a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne Sudan24.

L’adjoint au chef de l’Etat soudanais Mohammad Hamdan Dagalo, plus connu sous le nom de Hemedti, discute de la normalisation avec Israël à Juba, au Sud Soudan (Capture d’écran : Youtube)

Cependant, Daglo a déclaré qu’il n’y aurait pas de normalisation totale, par solidarité avec les Palestiniens.

Les déclarations de Daglo s’inscrivaient dans le contexte des efforts déployés par les États-Unis pour faire pression sur le Soudan afin qu’il normalise ses liens avec Israël en échange d’une promesse d’aide financière et de son retrait de la liste noire américaine des États qui soutiennent le terrorisme ; sa position sur cette liste noire l’expose à des sanctions économiques paralysantes.

Les responsables israéliens expriment depuis longtemps le souhait d’avoir d’améliorer les relations avec Khartoum, lieu de la célèbre résolution de 1967 de la Ligue arabe contre la paix et la normalisation avec Israël.

L’administration du président américain Donald Trump, pour sa part, chercherait à obtenir une nouvelle victoire en matière de politique étrangère avant les prochaines élections présidentielles de novembre.

Aaron Boxerman a contribué à cet article.

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