Syrie : Deux frappes attribuées à Israël à quelques heures d’intervalle
Deux soldats syriens ont été tués et six ont été blessés lors d'une première attaque sur Tartus ; une seconde frappe dans la région de Hama a causé des "pertes matérielles"
L’armée de l’air israélienne aurait mené des frappes aériennes dans le nord de la Syrie dans la nuit de mercredi à jeudi, quelques heures après que l’armée israélienne a pris pour cible des systèmes de défense aérienne situés à proximité.
L’agence de presse officielle syrienne SANA, citant une source militaire, a déclaré que les avions de combat de l’aviation israélienne avaient lancé des missiles depuis le nord du Liban en direction de la ville syrienne de Hama.
Le média d’État a déclaré qu’il y avait eu des « pertes matérielles » à la suite des frappes contre des cibles dans la région de Hama.
Plus tôt dans la journée de mercredi, l’armée israélienne aurait effectué de rares frappes en plein jour contre des cibles près de la ville côtière syrienne de Tartous – à quelque 80 kilomètres à l’ouest de Hama – tuant deux soldats.
« A 17H22 (14H22 GMT) précise cet après-midi, l’ennemi israélien a mené des frappes (…) depuis la mer Méditerranée, ciblant certains de nos sites de défense anti-aérienne à Tartous », a indiqué Sana, citant une source militaire.
L’agence ne précise pas si l’attaque a été menée par des avions de guerre ou des navires.
« L’agression a entraîné la mort de deux soldats et en a blessé six autres », selon l’agence.
موقع الهجوم الإسرائيلي على طرطوس pic.twitter.com/3WM6ySLS6n
— faycel (@faycel03) September 13, 2023
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a déclaré que les frappes visaient également un dépôt d’armes appartenant au Hezbollah, près d’al-Jammasa, dans la province de Tartous.
Al-Jammasah est située au sud de la ville de Tartous, bastion du gouvernement syrien abritant une base navale utilisée par Moscou, dont les forces armées ont soutenu le président syrien, Bachar al-Assad.
L’OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d’un large réseau de sources en Syrie, a confirmé la mort des deux soldats, ajoutant qu’un combattant, dont la nationalité était inconnue, avait également été tué.
L’OSDH a indiqué que les frappes ont également visé une base de défense anti-aérienne dans le village de Karto, à environ 10 kilomètres d’al-Jammas.
La première frappe semblait être une mission de suppression des défenses aériennes ennemies (SEAD), visant à ouvrir la voie aux avions de combat israéliens pour qu’ils puissent frapper des cibles sans avoir à contourner les défenses aériennes syriennes.
Ces dernières années, de nombreux soldats syriens servant dans des unités de défense aérienne ont été tués ou blessés lors de frappes aériennes attribuées à Israël.
⭕️ صواريخ "إسرائيلية" عبرت أجواء #لبنان بعد إطلاقها من طائرات حلّقت مقابل سواحل لبنان باتجاه محافظة حمص وسط سوريا. pic.twitter.com/l0KrcHfQvJ
— حسين مرتضى Hussein Mortada (@HoseinMortada) September 13, 2023
Interrogé par l’AFP, un porte-parole de l’armée israélienne a affirmé « ne pas commenter les informations dans les médias étrangers ».
L’armée israélienne a en effet pour politique de ne pas commenter les frappes spécifiques en Syrie, tout en reconnaissant avoir mené des centaines de raids contre les groupes soutenus par l’Iran qui s’efforcent de s’ancrer dans le pays.
L’État juif dit également s’en prendre aux livraisons d’armes à destination de ces groupes, et parmi eux le Hezbollah libanais. De plus, les frappes israéliennes attribuées à Israël ont également visé, à plusieurs reprises, les systèmes de défense aérienne syriens.
Lundi soir, deux combattants pro-régime ont été tués dans des frappes aériennes israéliennes contre des positions militaires de milices pro-Téhéran près de Damas, a également affirmé une ONG.
Le 28 août, des avions de chasse auraient ciblé l’aéroport international d’Alep, le mettant hors service pendant deux jours.
Le 22 août, deux combattants pro-régime avaient également été tués dans des frappes aériennes israéliennes contre des positions militaires de milices pro-Téhéran près de Damas, selon l’OSDH.
Le 7 du même mois, des frappes israéliennes sur des positions militaires et des dépôts d’armes dans la périphérie de Damas avaient causé la mort de quatre militaires syriens et deux combattants pro-iraniens, selon la même source.
La guerre en Syrie, déclenchée en 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie, a fait plus d’un demi-million de morts et déplacé plusieurs millions de personnes.