Téhéran: les attaques contre des bases US en Irak et Syrie sont « une réaction » à l’aide à Israël
Le ministère iranien des Affaires étrangères a appelé les Etats-Unis à "stopper" leur soutien à Israël ; les juifs de Téhéran organisent un rassemblement pour dénoncer l'offensive israélienne
Les attaques menées ces derniers jours contre des bases des forces américaines en Irak et en Syrie sont « une réaction » à l’aide apportée par les Etats-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas palestinien, a déclaré lundi le porte-parole de la diplomatie iranienne.
« Vous récoltez ce que vous semez. Soutenir et provoquer la tension entraînent une réaction », a dit Nasser Kanani au cours d’une conférence de presse à Téhéran.
Ces attaques « font partie des réactions (…) de ceux qui s’opposent à la présence illégale des Etats-Unis dans la région et qui protestent contre le soutien inconditionnel des Américains au régime sioniste », a-t-il ajouté.
Les forces américaines ont subi des attaques répétées en Irak et en Syrie depuis que 2 500 hommes armés du Hamas ont franchi la frontière de Gaza le 7 octobre, massacrant au moins 1 400 personnes, pour la plupart des civils, et prenant au moins 239 otages, sous le couvert d’un déluge de roquettes tirées sur les villes israéliennes. Israël a répondu par des frappes intensives sur Gaza et une opération terrestre qui s’étend progressivement, déclarant son intention d’éradiquer le groupe terroriste qui dirige la bande de Gaza.
« Entre le 17 et le 30 octobre, les forces américaines et de la coalition ont été attaquées au moins à 14 reprises en Irak et à 9 reprises en Syrie », a déclaré le responsable américain.
Ces attaques ont été menées à la fois avec des drones et des roquettes et « la plupart ont échoué à atteindre leur cible grâce à nos défenses robustes », a-t-il ajouté.
Washington a affirmé que Téhéran était impliqué par procuration dans ces attaques et a menacé de riposter « de manière décisive ».
Washington compte environ 900 soldats en Syrie et près de 2 500 en Irak qui combattent le groupe Etat islamique (EI) et mènent fréquemment des attaques ciblant les jihadistes.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a appelé les Etats-Unis à « stopper » leur soutien à Israël. « Notre réponse tient en un mot : stop! », a-t-il répondu à une question portant sur l’ordre donné par le président américain Joe Biden à l’Iran de ne pas s’impliquer dans la guerre entre Israël et le Hamas.
Par ailleurs, le chef d’état-major des forces armées iraniennes, le général Mohammad Bagheri a affirmé lundi que « les combattants palestiniens » du Hamas étaient « prêts à faire face à une attaque terrestre d’Israël » dans la bande de Gaza.
« L’une des raisons de la résistance des combattants palestiniens est l’attention portée à la défense passive (…) Dans le nord de Gaza, ils disent avoir construit plus de 400 km de tunnels, dont certains peuvent être utilisés par des voitures et des motos », a expliqué le général dans un discours à Téhéran.
Il a précisé que « certains tunnels » avaient des accès « derrière les barrières » de sécurité en Israël.
A Téhéran, quelque 200 personnes se sont rassemblées lundi matin dans et devant la principale synagogue après un appel lancé par des responsables juifs du pays pour demander un cessez-le-feu et pour « condamner le massacre d’enfants, de femmes et de personnes sans défense ».
Des personnalités éminentes de la communauté juive d’Iran publient sporadiquement des déclarations anti-israéliennes qui correspondent aux idées promues par le régime. L’Iran a ouvertement juré la destruction d’Israël et soutient financièrement des groupes terroristes, comme le Hezbollah et le Hamas, qui poursuivent également cet objectif.
L’Iran a mis en garde à plusieurs reprises contre la possibilité que la guerre entre Israël et le Hamas s’étende à d’autres parties de la région.