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Téhéran rejette les exigences de Pompeo, et s’engage à développer son armement

Le chef militaire iranien affirme que les USA imposent des sanctions parce qu'ils ont peur d'affronter l'Iran au combat, accuse Washington d'agir pour les intérêts israéliens

Le major-général Mohammed Hussein Afchardi connu sous le nom de Mohammed Hussein Bagheri est le commandant en chef du Corps des Gardiens de la révolution islamique qui occupe actuellement la position militaire la plus haute disponible en Iran, le chef d'état-major des Forces armées iraniennes. (Capture d'écran Twitter)
Le major-général Mohammed Hussein Afchardi connu sous le nom de Mohammed Hussein Bagheri est le commandant en chef du Corps des Gardiens de la révolution islamique qui occupe actuellement la position militaire la plus haute disponible en Iran, le chef d'état-major des Forces armées iraniennes. (Capture d'écran Twitter)

Mercredi, les responsables iraniens ont rejeté une série d’exigences du Secrétaire d`Etat américain Mike Pompeo, affirmant que les Etats-Unis avaient peur de faire face à l`Iran dans la bataille et se sont engagés à faire avancer leurs programmes militaires.

Lundi, M. Pompeo a déclaré que l’administration Trump se préparait à imposer « les sanctions les plus sévères de l’histoire » à Téhéran après s’être retiré de l’accord nucléaire iranien plus tôt ce mois-ci, alors qu’il présentait une liste de revendications pour un nouveau traité.

« Les forces armées iraniennes sont maintenant, Dieu merci, plus prêtes que jamais et n’attendront pas la permission ou l’approbation d’une puissance étrangère pour développer des capacités de défense », a déclaré Mohammad Bagheri, chef d’état-major des forces armées iraniennes, selon l’agence de presse iranienne Mehr, une référence apparente à leur programme de missiles.

Bagheri a qualifié les États-Unis de « criminel et d’oppresseur, isolé et en colère contre des dirigeants corrompus et traitres qui sont des mercenaires du régime israélien ».

« Cet ennemi, tout en ayant peur d’affronter l’Iran de front dans le combat, tente plutôt d’exercer une pression sur l’Iran dans le secteur économique et par la guerre psychologique », a-t-il ajouté.

Parallèlement, le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a rejeté les accusations américaines contre l’Iran comme étant « fausses » et a allégué que Pompeo ne faisait que répéter de vieilles accusations, « mais sur un ton plus fort et plus indécent », a rapporté Reuters.

« Pompeo et d’autres responsables américains sont prisonniers de vieilles illusions … Ils sont pris en otage par des groupes de pression corrompus », a-t-il ajouté dans une interview à la télévision d’Etat.

Le président américain Donald Trump (G) s’entretient avec le secrétaire d’État Mike Pompeo (D), et le vice-président Mike Pence (C) lors d’une réunion avec le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, dans la salle du Cabinet de la Maison-Blanche à Washington, DC, le 17 mai 2018. (AFP PHOTO / NICHOLAS KAMM)

Bagheri s’exprimait lors d’une session parlementaire marquant les 26 ans qui se sont écoulés depuis que le pays a repris la région de Khorramshahr aux Irakiens pendant la guerre Iran-Irak en 1982.

Il a comparé le retrait du président américain Donald Trump de l’accord nucléaire avec l’ancien dirigeant irakien Saddam Hussein, qui a « déchiré » l’Accord d’Alger de 1975 signé avec l’Iran. Il a ajouté que le sort de Trump serait semblable à celui de Saddam, qui a été destitué du pouvoir à la suite d’une invasion américaine en 2003 et a été exécuté en 2006.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a déclaré mercredi que la nouvelle politique américaine risque de déstabiliser davantage le Moyen-Orient.

« Les sanctions qui seront lancées contre l’Iran ne favoriseront pas le dialogue, au contraire, elles renforceront l’importance et le pouvoir des conservateurs iraniens et affaibliront le président [Hassan] Rouhani, qui voulait négocier », a déclaré Le Drian à France Inter. « Enfin, cette position risque de mettre la région encore plus en danger qu’elle ne l’est aujourd’hui. »

Dans son discours, Pompeo a affirmé que l’Iran avait progressé dans sa marche au Moyen-Orient précisément en raison de l’accord sur le nucléaire, qui a amené l’Occident à lever les sanctions contre Téhéran en échange de la limitation du programme nucléaire de l’Iran.

« Qassem Soleimani a joué avec l’argent des ménages qui s’est transformé en argent de sang. La richesse créée par l’Occident a servi à financer ses campagnes », a-t-il ajouté.

« Nous allons exercer une pression financière sans précédent sur le régime iranien », a déclaré M. Pompeo à la Heritage Foundation, un groupe de réflexion conservateur basé dans la capitale nationale, dans son premier grand discours décrivant la stratégie de Washington pour mettre un terme aux ambitions nucléaires de l’Iran et à son comportement régional « malveillant ».

« L’aiguillon des sanctions ne deviendra plus douloureux que si le régime ne change pas de cap par rapport à la voie inacceptable et improductive qu’il a choisie pour lui-même et pour le peuple iranien », a-t-il ajouté.

« Les sanctions seront de nouveau pleinement appliquées et de nouvelles sanctions arrivent », a-t-il averti plus avant. « Le régime iranien doit savoir que ce n’est que le début ».

Le nouveau diplomate de haut niveau du président américain Donald Trump a également fait allusion à la possibilité d’une action militaire au cas où les dirigeants iraniens décideraient de reprendre leur programme nucléaire.

« S’ils redémarrent leur programme nucléaire, ils auront de gros problèmes, de plus gros problèmes qu’ils n’en ont jamais eu auparavant », a-t-il dit. Pompeo a également menacé d’“écraser” les mandataires terroristes de l’Iran dans le monde entier.

Pompeo a exigé que l’Iran révèle tous ses travaux nucléaires passés, arrête complètement son enrichissement d’uranium, donne à l’Agence internationale de l’énergie atomique « un accès sans réserve à tous les sites du pays », arrête le développement et les essais de missiles balistiques, cesse son soutien aux groupes terroristes du Moyen-Orient et respecte la souveraineté du gouvernement irakien.

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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