#TelAvivSurSeine : plus de journalistes que de participants
L'événement a débuté tôt ce matin, la bonne humeur au rendez-vous malgré l'important dispositif de sécurité
L’événement Paris Plages mettant à l’honneur la ville de Tel Aviv a débuté tôt ce matin.
En cette journée du 13 août 2015, entre le pont d’Arcole et le pont Notre Dame des transats et parasols au couleur de Tel Aviv décorent les quais de Seine.
En réponse à la polémique de ces derniers jours, d’importants services de sécurité ont été déployés sur les berges.
Afin de participer à l’événement, les visiteurs ont du se soumettre à un important contrôle de sécurité mis en place par la Mairie de Paris pour prévenir tout débordement.
Les visiteurs se sont pliés aux exigences et ont laissé le personnel de sécurité vérifier leurs sacs. Un détecteur de métaux est également à l’entrée de l’événement.
Les abords de l’événement sont surveillés par des hordes de policiers anti-émeutes.
Certains ironisent sur Twitter :
En tout cas ils ont très bien reproduis les Check-Point d'Israël #TelAvivSurSeine pic.twitter.com/ZdKhiG4jGh
— Barjaveli (@barjaveli) August 13, 2015
Les visiteurs se sont faits timides en début de journée. Les journalistes étaient eux présents en masse pour couvrir l’événement.
Un participant à l’événement a témoigné : « Il y a 50 visiteurs pour 500 journalistes. J’ai l’impression d’être sur le tapis rouge à Cannes ».
Une jeune femme déclare au Parisien que « venir aujourd’hui est un acte de solidarité envers le peuple juif ».
Selon une autre participante : « Tel Aviv représente une ville extraordinaire, beaucoup plus libérale que Paris et beaucoup plus ouverte sur le monde ».
En réponse au maintien de Tel Aviv sur Seine, des militants pro-palestiniens ont organisé un contre-événement qu’ils ont baptisé Gaza Plage.
Ces manifestants ont été interdits d’entrée sur les lieux de l’événement. Ils se sont regroupés à quelques mètres de l’événement initial en accrochant des drapeaux palestiniens. D’autres groupes se sont également réunis à côté du parvis de l’hôtel de ville.
https://twitter.com/ManuBdsf34/status/631826888206512129
Une manifestation pro-palestinienne qui a débuté à partir de l’Hôtel de ville se dirige vers Châtelet. Des membres du mouvement BDS (Boycott, Désengagement, Sanctions) sont sur place et appellent au boycott d’Israël.
https://twitter.com/LouisWitter/status/631826990581051392
#TelAvivSurSeine la foule applaudit #gazaonoubliepas pic.twitter.com/MuTj0X4CKH
— BDS France (@Campagnebds) August 13, 2015
Malgré cette sécurité renforcée et les manifestations à l’encontre de l’événement, les visiteurs, sur place, sont de bonne humeur et participent à diverses activités culturelles. Musique israélienne où jeunes et moins jeunes ont battu le rythme.
https://twitter.com/mllesosso/status/631774811094519808
Plusieurs personnalités ont réagi au maintien de l’événement.
Ainsi le Premier ministre français Manuel Valls a tweeté son soutien total à la Ville de Paris. Il a appelle à la cessation du déferlement de haine.
https://twitter.com/manuelvalls/status/631408954816507904
Bernard-Henri Lévy, le philosophe français est également intervenu sur son compte twitter.
Bonne chance #TelAvivSurSeine. Heureux de hommage maintenu à cette belle ville, capitale eco et cult d'1 gde démocratie. Navré pas être là
— Bernard-Henri Lévy (@BHL) August 13, 2015
La famille Klarsfeld, Béate, Serges et leur fils Arno ont fait une apparition remarquée à l’événement.
#PPDirect Bilan à mi-journée #TelAvivSurSeine : pas d’incident, 2 personnes conduites au commissariat pour des vérifications.
— Préfecture de Police (@prefpolice) August 13, 2015
En début d’après-midi, plusieurs centaines de personnes se promenaient ou s’étaient installées sur les transats alignés pour cette opération d’un jour organisée jusqu’à 20H00 GMT, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Certains visiteurs jouaient aux raquettes de plage au son d’une musique israélienne ou faisaient la queue devant des cantines éphémères.
Tête nue ou bien portant la kippa ou un chapeau « Israel » offert par les organisateurs, beaucoup affirmaient leur sympathie pour Israël.
« C’est un acte de solidarité avec le peuple juif d’être venue aujourd’hui », explique ainsi Cecilia, une Italienne allongée sur un transat, qui avoue avoir « un peu peur que cela dégénère » avec la manifestation propalestinienne adjacente.
Mais la quiétude du lieu est à peine troublée par les « Palestine vivra ! Palestine vaincra ! », provenant de l’autre côté du Pont Notre-Dame, où se tient la concurrente et non officielle « Gaza Plage ».
Une centaine de militants ont déployé un drapeau palestinien géant et installé des stands d’information ou de ventes de produits (keffieh, épices) sur la chaussée. Certains portaient des t-shirt « Boycott Israël », d’autres des banderoles dénonçant le « fascisme israélien ».
La sono, mêlant chants traditionnels palestiniens, chansons engagées et discours, entamait un duel à distance avec la musique « lounge » israélienne.
« La mairie de Paris voudrait faire de Tel Aviv une ville comme les autres, alors qu’elle est +capitale+ d’un Etat colonialiste qui bombarde des populations civiles », dénonce Serge Bonal, membre de l’association EuroPalestine, qui avait lancé avec une dizaine d’organisations un appel à « informer la population de la réalité de la situation ».
« 50 visiteurs pour 500 journalistes »
La polémique a été abondamment relayée par les médias au creux de l’été et les journalistes étaient nombreux jeudi sur les quais de Seine.
« Il y a 50 visiteurs pour 500 journalistes, j’ai l’impression d’être sur la Croisette ! » (à Cannes lors du festival de cinéma, ndlr), plaisante un badaud.
« Pour moi, c’est une journée culturelle, pas politique », estime Jean, un autre curieux : « On a trop médiatisé cet événement. Si on met de la politique partout, c’est la fin du monde ».
Le Premier ministre Manuel Valls a affirmé mercredi son « soutien total » à la maire de Paris qui a refusé d’annuler « Tel Aviv sur Seine », comme le demandaient des élus, notamment du Parti de gauche et du Parti communiste. La droite parisienne a en revanche soutenu l’opération.
La préfecture de police a fait un bilan à la mi-journée de l’évolution de l’événement en concluant qu’il n’y avait pas d’incident à déclarer. L’événement se poursuit jusqu’à 22h.