Tirs quotidiens du Hezbollah sur Israël depuis le 8 octobre : Municipales reportées au Liban
C'est le 3e report du scrutin depuis 2016 ; aucune nouvelle date n'a été fixée
Le Parlement libanais a décidé jeudi de reporter, pour la troisième année consécutive, des élections municipales prévues en mai, cette fois en raison des tirs quotidiens dans le sud du pays entre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah pro-Iran et Israël depuis les massacres barbares perpétrés par son allié palestinien du Hamas le 7 octobre.
Ces élections municipales étaient initialement prévues en 2022. Les deux reports précédents avaient été imputés à l’effondrement économique dans le pays.
Le Parlement « a approuvé une loi prolongeant le mandat des conseils municipaux […] jusqu’au 31 mai 2025 au plus tard », a annoncé l’Agence nationale d’information (ANI, officielle).
Aucune nouvelle date n’a été fixée.
Le report a été décidé sur la base d’un projet de loi soulignant ce qu’il appelle « l’agression israélienne contre le Liban » rendait « la situation militaire, sécuritaire et politique compliquée ».
Le président du Parlement Nabih Berri, allié du Hezbollah pro-Iran, avait assuré qu’il était impossible d’exclure le sud du Liban de la tenue du scrutin.
Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël.
L’armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques très ciblées contre des responsables du Hezbollah.
Le Hezbollah a signalé que 287 de ses terroristes ont été tués par Israël depuis le 8 octobre, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 54 membres d’autres groupes terroristes , un soldat libanais et au moins 60 civils, dont trois journalistes, ont été tués.
Plusieurs blocs parlementaires ont contesté le report du scrutin, pour lequel ont notamment voté le Hezbollah pro-iranien et ses alliés.
Le chef de l’influent parti chrétien des forces armées libanaises (LAF), Samir Geagea, a dénoncé sur X le fait d’avoir « privé une nouvelle fois les Libanais d’une occasion d’élire de nouvelles autorités municipales ».
Le fonctionnement des municipalités a été largement paralysé au cours des derniers années en raison de l’effondrement économique.
Le Liban est censé organiser des élections municipales tous les six ans. Le dernier scrutin local a eu lieu en 2016.
Le report des scrutins était déjà courant au Liban avant même que le pays ne plonge en 2019 dans la crise économique, doublée d’une crise politique.
Sans président de la République depuis novembre 2022, le Liban est dirigé par un gouvernement démissionnaire chargé de gérer les affaires courantes.
La classe politique, en place depuis des décennies, est tenue responsable par une grande partie des Libanais de l’effondrement économique qui les a fait basculer dans la pauvreté.