Tollé suite à la venue d’un humoriste franco-marocain (très) controversé à l’Élysée
Le parti de Macron, déjà critiqué pour l'absence du président à la marche contre l'antisémitisme, s'excuse d'avoir invité Yassine Belattar, qui a été condamné pour menaces de mort
La droite, l’extrême-droite et même, vendredi, la majorité présidentielle ont critiqué le rendez-vous à la présidence française de l’humoriste controversé franco-marocain Yassine Belattar, condamné pour menaces de mort et crime.
Le chef des députés Renaissance (majorité présidentielle), Sylvain Maillard, a « regretté » que l’humoriste ait été reçu la semaine dernière par des conseillers d’Emmanuel Macron.
« Je le regrette parce que je pense que sa place n’est pas d’être reçue par des collaborateurs de l’Elysée », a réagi Maillard sur FranceInfo.
Selon l’hebdomadaire L’Express, deux conseillers du président Macron ont reçu la semaine dernière l’humoriste et animateur radio pour « prendre la température » des banlieues dans le cadre du conflit israélo-palestinien.
Des personnalités conservatrices et d’extrême-droite ont rapidement fait le lien entre Yassine Belattar, qu’elles accusent d’avoir des liens avec les islamistes, et la décision du chef de l’État de ne pas participer à la « Marche pour la République, contre l’antisémitisme » le dimanche suivant.
Les prises de parole de Belattar sur les banlieues lui avaient valu l’attention de Macron, qui l’avait nommé en 2018 au Conseil présidentiel des villes, destiné à alimenter la réflexion de l’exécutif sur les quartiers prioritaires.
L’humoriste, cible de longue date de la droite et de l’extrême-droite qui l’accusent de proximité avec l’islamisme, a été condamné en septembre à quatre mois de prison avec sursis pour menaces de mort et de crime visant plusieurs personnalités du monde du spectacle.
« C’est donc auprès de Yassine Belattar, récemment condamné pour menaces de mort et connu pour ses accointances avec les islamistes, que le chef de l’État prend conseil sur sa participation à la marche contre l’antisémitisme », a tweeté Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement national (extrême-droite)
Pour François-Xavier Bellamy (Les Républicains, droite), c’est « la honte absolue ».
Réagissant à la polémique sur son compte instagram, l’humoriste a regretté que « les médias français soient devenus des caisses de résonance aux racistes les plus enfermés de ce pays ».
« Je comprends et je soutiens la communauté juive dans son émotion la plus totale face aux événements du 7 octobre comme je soutiens ce peuple palestinien depuis les bombardements du 8, du 9, du 10, du 11, du 12… »
La France compte la plus grande communauté juive d’Europe et plusieurs millions d’habitants de confession musulmane.