Tom Nides calme les espoirs d’Israël sur les progrès pour les exemptions de visas
Un responsable israélien a déclaré que l'entrée à l'aéroport pour les Américains d'origine palestinienne sera facilitée, mais il reste "beaucoup de travail", selon l'envoyé US
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

L’ambassadeur américain en Israël, Tom Nides, a semblé calmer les espoirs israéliens face au désir de l’État juif de se voir ajouter au programme américain d’exemption de visa VWP (Visa Waiver Program).
« Je vois quelques nouvelles en Israël sur le programme d’exemption de visa. Nous avons encore beaucoup de travail à faire », a tweeté Nides lundi.
Dimanche, un haut fonctionnaire israélien a déclaré au Times of Israel que le ministère de l’Intérieur avait informé ses homologues américains la semaine dernière qu’Israël allait assouplir les restrictions à l’entrée des citoyens américains d’origine palestinienne à l’aéroport Ben Gurion. Le fonctionnaire avait déclaré que cette mesure permettrait de lever un obstacle majeur qui a empêché Israël de devenir le 40e pays à rejoindre le VWP.
Bien qu’il n’existe aucune interdiction officielle d’entrée pour les Américains d’origine palestinienne à l’aéroport Ben Gurion, dans la pratique, beaucoup se voient refuser l’accès et d’autres subissent des examens de sécurité longs et invasifs par l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet à leur arrivée.
Il n’était pas immédiatement clair quel nouveau mécanisme serait mis en place pour permettre aux citoyens américains d’origine palestinienne de voyager plus facilement à l’aéroport Ben Gurion, et un porte-parole du Shin Bet a refusé de détailler les procédures de l’agence en la matière.
La politique ne s’étendra pas non plus aux milliers de Palestiniens qui possèdent à la fois la citoyenneté américaine et une carte d’identité palestinienne, a précisé le haut fonctionnaire israélien.
נפגשתי היום עם שגריר ארה"ב בישראל טום ניידס @USAmbIsrael . איחלתי לו הצלחה בתפקידו החשוב ודנו בנושאים החשובים שעל הפרק ובמיוחד בקידום הפטור מויזה.
התהליך מתקדם יפה, עדכונים בקרוב. הרבה תלוי בנו! pic.twitter.com/CUEcYq4zsZ— איילת שקד Ayelet Shaked (@Ayelet__Shaked) December 8, 2021
Mais pour être inclus dans le VWP, les pays doivent accorder des privilèges réciproques à tous les détenteurs de passeports américains à tous les points d’entrée en Israël, et pas seulement à l’aéroport Ben Gurion. Cela signifierait également permettre à des milliers de citoyens américains vivant en Cisjordanie et à Gaza d’entrer en Israël sans visa – ce que les autorités israéliennes n’autorisent pas actuellement.
Nides a évité de souligner les écarts apparents qui subsistent entre les parties dans son tweet, ajoutant : « Je suis reconnaissant d’avoir une excellente partenaire pour cela en la personne de [la ministre de l’Intérieur] Ayelet Shaked. J’ai hâte qu’on retrousse nos manches ensemble pour aider Israël à répondre à toutes les exigences. »
Shaked a également cherché à passer sous silence tout désaccord, en tweetant : « Merci @USAmbIsrael pour votre partenariat et votre leadership sur cette initiative importante. Je suis impatiente et optimiste de travailler ensemble et d’apporter ce changement que tant de personnes attendent. »
Shaked – qui a déclaré le mois dernier au Times of Israel qu’Israël serait ajouté au VWP au début de 2023 – avait informé Nides la semaine dernière sur la décision israélienne d’assouplir les restrictions de l’aéroport Ben Gurion, a déclaré dimanche le haut fonctionnaire israélien.

Une délégation du département américain de la Sécurité intérieure doit arriver en Israël le mois prochain pour rencontrer ses homologues israéliens afin de faire avancer les efforts visant à faire d’Israël le 40e pays du programme américain d’exemption de visa.
Actuellement, en l’absence de participation au VWP, la loi américaine exige des Israéliens qu’ils fassent une demande de visa avant de se rendre aux États-Unis – un processus qui prend souvent des mois, car il faut prendre rendez-vous à l’ambassade américaine pour un entretien de fond, au cours duquel le personnel consulaire cherche à s’assurer que les voyageurs entrants ne cherchent pas à rester aux États-Unis indéfiniment. Si un candidat réussit l’entretien, il doit présenter son passeport à l’ambassade, et il faut généralement plusieurs semaines avant qu’il ne soit renvoyé avec un visa apposé à l’intérieur.
Le délai s’est encore allongé en raison de la pandémie, certains Israéliens signalant que les seuls rendez-vous disponibles à l’ambassade sont pour l’année à venir.
Pendant des années, les responsables israéliens ont cherché à convaincre les administrations américaines d’ajouter le pays au programme d’exemption de visa, mais en plus d’accorder la réciprocité à tous les citoyens américains, y compris les Palestiniens, Israël devra abaisser son taux de rejet de visa de 4,5 % actuellement à 3 %, et permettre aux États-Unis d’accéder aux casiers judiciaires israéliens afin de statuer sur les demandes de visa des citoyens ayant un casier judiciaire – ce qui nécessitera une législation à la Knesset.
Ces derniers mois ont toutefois donné aux Israéliens des raisons d’être optimistes. Lors d’une réunion à la Maison Blanche avec le Premier ministre Naftali Bennett en août, le président américain Joe Biden a déclaré qu’il avait chargé son équipe de travailler à l’ajout d’Israël au VWP.