Tout est calme sur le front sud de Gaza – et ce n’est pas bon
Alors que les soldats stationnés près du nord de la bande de Gaza affrontent des tirs de roquettes et d’autres attaques, le Hamas étouffe les salafistes et se prépare pour la prochaine série d’attaques
Alors que la partie nord de la bande de Gaza connaît des tirs de roquettes intermittents, des manifestations violentes régulières et, plus récemment, une tentative d’attaque à l’explosif contre les troupes israéliennes, l’extrémité sud de l’enclave côtière a été calme – trompeusement calme, a déclaré récemment un haut gradé de l’armée israélienne.
Dans le sud de la bande de Gaza et de l’autre côté de la frontière égyptienne résident deux menaces différentes qui se profilent : le terrorisme palestinien et l’Etat islamique.
Ni le Hamas, ni l’Etat islamique ne veulent entrer en guerre avec l’armée israélienne aujourd’hui, selon les estimations des militaires, mais c’est la direction vers laquelle ils se dirigent tous deux pour le futur, selon le haut gradé.
Dans la bande de Gaza, le Hamas travaille infatigablement à construire de nouveaux tunnels, à amasser plus de matériels et à entraîner des combattants pour la prochaine série de violence contre Israël. Dans le Sinaï, le groupe Wilayat Sinaa, affilié à l’Etat islamique, est en ce moment occupé par une guerre sanglante et quotidienne avec les forces égyptiennes, mais ils ont Israël en ligne de mire.
La menace de l’Etat islamique n’est pas imminente – elle ne va pas nécessairement arriver « demain ou l’année prochaine », selon le haut gradé – mais l’armée pense que des groupes terroristes finiront par agir contre Israël, si l’Egypte ne réussit pas à les vaincre d’abord.
A Gaza, la situation est plus compliquée. Il est facile de considérer la bande de Gaza comme un ensemble unifié, dirigé par le Hamas, mais dans les 365 kilomètres carrés de la région, il y a divers groupes, chacun avec ses propres objectifs et ses projets pour y parvenir.
Bien que le Hamas puisse vouloir attendre d’être correctement préparé avant de s’en prendre à l’armée israélienne, les groupes salafistes plus radicaux et souvent soutenus par l’Iran rongent leur frein pour renouveler les hostilités contre Israël.

Presque chaque attaque de ces groupes contre Israël entraîne cependant une riposte d’Israël contre le Hamas, qu’Israël tient responsable de toute violence provenant de l’enclave côtière. Le Hamas, un ennemi juré de l’Etat juif, a donc la responsabilité inhabituelle d’empêcher ces groupes de mener des attaques contre Israël.
Casser l’ennui
Dans le nord et le centre de la bande de Gaza, de l’autre côté de la frontière de la communauté Shaar HaNeguev d’Israël, les groupes terroristes palestiniens agissent sauvagement, tirant des roquettes et installant des engins explosifs le long de la clôture de la barrière, comme l’a vu Israël mercredi matin.
Mais dans le sud, les commandants du Hamas maintiennent une meilleure discipline sur les groupes salafistes plus extrêmes, gardant de telles attaques à un niveau minimum.
Cette discipline dans le sud se traduit par moins d’escarmouches de petite envergure avec l’armée israélienne, moins de roquettes lancées contre les communautés israéliennes voisines, particulièrement Sufa et Holit, qui apprécient le calme plus que leurs voisins de Shaar HaNeguev.
Mais cela signifie aussi qu’il y a plus de préparatifs pour de futures batailles avec l’Etat juif, comme de la collection de renseignements et la construction de tunnel, selon le haut gradé.
Un membre important du Hamas, Rahman al-Mubashar, a été tué le mois dernier quand un tunnel à l’est de Khan Younis, dans lequel il travaillait, s’est effondré, a annoncé le groupe terroriste le mois dernier. Etant donné l’emplacement de la ville palestinienne, près de la frontière avec Israël, le communiqué pourrait faire référence à un tunnel longeant le territoire israélien, ou situé à l’intérieur de celui-ci.
Le calme dans l’extrémité sud de Gaza est là pour « nous distraire et nous bercer », selon le haut gradé, pour pousser l’armée israélienne dans des failles de sécurité.
Les soldats qui servent au point le plus occidental d’Israël font face à de multiples menaces venues de Gaza et de l’Egypte, installés au point de rencontre des trois territoires. Mais contrairement à leurs camarades qui gardent la frontière nord de Gaza et les frontières d’Israël avec le Liban et la Syrie, qui font face à des menaces régulières, les troupes stationnées dans le sud de Gaza ont peu d’évènements pour les garder naturellement en alerte.
L’armée israélienne pense qu’elle est observée et intentionnellement ennuyée pour faire distraction, forçant les commandants au front à de fréquents exercices pour garder leurs soldats en éveil.
De plus, les soldats de la brigade Golani stationnés le long du sud de Gaza patrouillent le long de la frontière afin d’empêcher des terroristes d’entrer en territoire israélien et de mener des attaques, selon le haut gradé.
« Tout est sur la défense, la défense, la défense », a-t-il déclaré.
Cela entraîne la surveillance de la clôture de la frontière à la recherche d’engins explosifs ou de preuves que quelqu’un a illégalement traversé la frontière, et également de travailler avec les renseignements et le génie pour identifier de possibles tunnels en Israël.
Alors que l’infiltration en Israël est devenue moins problématique ces derniers temps, selon le haut gradé, les soldats sont toujours occupés par des tentatives de contrebande le long de la frontière égyptienne, ainsi que par des migrants africains tentés d’entrer dans le pays par le Sinaï.
La contrebande en elle-même « ne nous intéresse pas vraiment », selon le haut gradé, bien qu’elle révèle des failles dans la sécurité israélienne qui pourraient être exploitées par des terroristes.

Les soldats, dont certains ont servi dans Gaza pendant l’opération Bordure protectrice de l’été 2014, sont aussi en partie responsables de la sécurité du poste-frontière Kerem Shalom, par lequel des centaines de semi-remorques chargées de nourriture et d’assistance entrent dans Gaza presque chaque jour.
Le ministère de la Défense gère la majorité de la sécurité au poste-frontière, inspectant les camions entrant à la recherche d’articles de contrebande et gardant le complexe en lui-même pendant qu’il est en opération. Mais l’armée israélienne, en tant qu’organisation responsable au final de la région, vérifie le complexe chaque matin avant que les camions ne commencent à le traverser, selon le haut gradé.
Ces dernières années, le poste-frontière a été attaqué avec des armes à feu et des tirs de roquettes, menant Israël à fermer la frontière et faisant gagner aux Palestiniens la sympathie internationale pour le manque de biens entrant dans Gaza, selon le haut gradé.
En plus des tirs occasionnels avec de petites armes, le poste-frontière, qui est situé près de la frontière égyptienne, a également été sérieusement attaqué en août 2012, quand un groupe de terroristes du Sinaï est rentré dedans avec une voiture blindée, via la clôture de la frontière avec l’Egypte, après avoir attaqué une installation de l’armée égyptienne.
Ils ont fait environ deux kilomètres en Israël et à travers Kerem Shalom avant que l’aviation israélienne ne détruise le véhicule.
Le haut gradé a déclaré qu’il n’autoriserait pas une telle attaque à se reproduire.
« Si je pense que la route est menacée, je placerai simplement un tank dans la zone, pour qu’ils sachent qu’ils seront arrêtés », ajoute-t-il.
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.

Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel