Trois hauts-responsables du Hamas auraient été tués à Gaza
Il y aurait 203 otages à Gaza ; ce sont une responsable politique du Hamas et un commandant qui ont été tués ; l'armée n'exclut pas que des terroristes pourraient être encore en Israël
Deux hauts-responsables du Hamas dans la bande de Gaza auraient été tués, dans la nuit de mercredi, alors qu’Israël continue son intense campagne de bombardement de cibles terroristes du Hamas au sein de l’enclave.
Tsahal a indiqué qu’une frappe aérienne à Rafah, une localité du sud de Gaza, avait causé la mort de Rafat Abu Hilal, chef de l’aile armée du groupe terroriste des Comités de résistance populaires, la troisième plus importante faction terroriste de la bande après le Hamas et le Jihad islamique.
Des médias affiliés au Hamas ont indiqué que Jamila al-Shanti, veuve de l’un des cofondateurs du Hamas, Abdel Aziz al-Rantisi, et première femme à avoir été élue au sein du bureau politique du groupe terroriste, a été tuée dans un bombardement israélien.
Une frappe qui aurait eu lieu à l’aube, selon ces médias qui n’ont pas précisé où elle s’était produite.
En 2021, Al-Shanti était devenue la première femme élue au bureau politique du Hamas. C’est la plus haute instance de l’organisation terroriste.
La mort d’Al-Shanti porte à quatre le nombre de membres du bureau politique de l’organisation à avoir été tués lors de ces frappes qui ont suivi l’assaut barbare commis dans les communautés du sud de l’État juif le 7 octobre, un assaut qui avait lancé la guerre. Zakariya Abu Moammar, chef des relations intérieures du groupe terroriste et Jawad Abu Shamala, qui était en charge des finances, sont morts le 10 octobre. Osama Mazini, ancien responsable du Conseil de la Shoura du Hamas et ministre de l’Éducation, a perdu la vie le 16 octobre.
Jeudi également, les médias palestiniens ont fait savoir que le chef des Forces de sécurité nationale palestiniennes, dans la bande de Gaza, était mort dans une frappe israélienne.
Jihad Muheisen aurait été tué dans une frappe commise sur le quartier Sheikh Radwan de Gaza City.
عاجل| ارتقاء اللواء جهـــاد محيسن، قائد قوات الأمن الوطني الفلسطيني في قطاع غزة، وعائلته بقصف منزله داخل حي الشيخ رضوان. pic.twitter.com/Lpstz3fWWv
— شبكة قدس الإخبارية (@qudsn) October 19, 2023
Les militaires n’ont pas fait de commentaire sur ces morts.
De plus, l’armée israélienne a visé plusieurs membres des forces de commando « Noukhba » du Hamas, qui avait pris la tête du massacre du 7 octobre- A cette date, environ 2500 terroristes avaient franchi la clôture frontalière avec Israël, s’introduisant au sein de l’État juif par voie maritime, aérienne et terrestre sous couvert d’un barrage de milliers de roquettes. Cette attaque barbare a fait 1400 morts du côté israélien, des civils en majorité. Les terroristes avaient également pris plus de 200 personnes en otage, de tous les âges, qui sont dorénavant retenues en captivité à Gaza.
Les militaires ont fait savoir que dix membres supplémentaires du commando ont été tués dans ces frappes.
De surcroît, des centaines de sites du Hamas ont été pris pour cible et démolis au cours des dernières vingt-quatre heures – des sites de lancement de missile anti-tank, des tunnels, des infrastructures de renseignement et des centres de commandement variés.
Le nombre d’otages dépasse les 200
Par ailleurs, lors d’une conférence de presse organisée jeudi matin, le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a indiqué que l’armée avait, jusqu’à présent, informé 203 familles que leurs proches étaient retenus en détention dans la bande de Gaza.
Un nombre qui n’est pas définitif, a-t-il précisé, alors que Tsahal cherche actuellement toutes les informations nouvelles sur les Israéliens portés-disparus suite à l’assaut meurtrier du 7 octobre.
Il a expliqué que dans certains cas, les familles avaient été informées qu’il y avait de fortes probabilités que leurs être chers soient retenus par le Hamas.
Mais dans d’autres cas, a-t-il ajouté, l’armée ne s’est pas montrée aussi sûre de ses dires.
Hagari a noté que l’armée avait aussi eu l’occasion de revenir sur ses hypothèses et de dire aux familles que leurs proches n’étaient finalement pas gardés en otage. Tsahal ratisse toute la zone frontalière avec Gaza pour retrouver les corps des portés-disparus et certains ont été découverts. De nombreuses dépouilles n’ont pas encore été identifiées.
Certains membres des familles d’Israéliens actuellement détenus par le groupe terroriste à Gaza ont laissé éclater leur colère, mercredi, après l’annonce faite par le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui a déclaré que l’État juif laisserait l’aide humanitaire entrer au sein de l’enclave côtière, via l’Égypte, sans concession faite à l’égard de leurs proches en échange.
Suite aux insistances de Washington, Israël a ainsi fait savoir que le pays permettrait à l’eau, à des médicaments et à des produits alimentaires d’arriver jusqu’au sud de Gaza.
« La décision de laisser parvenir des aides humanitaires aux meurtriers de Gaza entraîne une grande colère parmi les membres des familles », a fait savoir dans un communiqué l’organisation Bring Them Home Now, qui a été formée dans le but de représenter les proches des kidnappés.
« Nous vous rappelons que des enfants, des nouveau-nés, des femmes, des soldats, des hommes et des personnes âgées – certains ont de graves problèmes de santé, ils sont parfois blessés, ils ont essuyé des tirs – sont détenus dans un souterrain, comme des animaux, dans des conditions inhumaines, et voilà que le gouvernement d’Israël offre aux meurtriers de la baklava et des médicaments », a noté le groupe.
Le danger au sein d’Israël
Hagari a indiqué que Tsahal ne pouvait pas écarter la possibilité que des terroristes palestiniens, venus lors de l’assaut du 7 octobre, se trouvent encore sur le territoire israélien.
« Nous n’avons pas encore terminé de ratisser la zone frontalière de Gaza », a-t-il expliqué.
Hagari a ajouté que la nuit dernière, les troupes ont retrouvé et arrêté « un terroriste épuisé » qui s’efforçait de retourner dans la bande.
Il n’y a pas eu de nouvelle infiltration au sein de l’État juif, ces derniers jours, a indiqué l’armée.
Arrivée du Premier ministre britannique
Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, est arrivé en Israël jeudi matin lors d’une visite de soutien. Il devait y rencontrer le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président Isaac Herzog.
« Je veux que vous sachiez que le Royaume-Uni et moi-même nous tenons à vos côtés », a dit Sunak après avoir atterri à Tel Aviv. Il a condamné les « actes de terrorisme indicibles, horribles » qui ont été perpétrés par le Hamas.
I am in Israel, a nation in grief.
I grieve with you and stand with you against the evil that is terrorism.
Today, and always.
סוֹלִידָרִיוּת pic.twitter.com/DTcvkkLqdT
— Rishi Sunak (@RishiSunak) October 19, 2023
Après s’être entretenu avec Netanyahu et Herzog, Sunak devrait se rendre dans un certain nombre de capitales régionales pour parler de la guerre.
Au cours de ce déplacement en Israël, Sunak devait aussi insister en faveur de l’acheminement des aides humanitaires – Londres a récemment annoncé qu’elles seraient augmentées – en direction des Palestiniens, en réclamant qu’elles puissent entrer à Gaza depuis l’Égypte. Il devait aussi demander que les citoyens britanniques piégés à Gaza puissent quitter le territoire.
Tirs de roquette et hospitalisations
Plusieurs salves de roquette ont été tirées, mercredi soir, depuis Gaza en direction du centre d’Israël après la visite effectuée par le président américain Joe Biden, qui a quitté le pays en fin de journée. Les groupes terroristes de Gaza ont semblé prendre grand soin de ne pas lancer de projectiles sur Tel Aviv et sur les villes environnantes en présence de Biden.
Des roquettes ont pris pour cible les communautés du sud pendant toute la journée.
Il n’y a pas eu de victimes ni de dégâts significatifs lors de ces attaques.
De son côté, le ministère de la Santé a fait savoir qu’en date du 19 octobre à huit heures du matin, 309 personnes qui avaient été blessées lors de l’assaut barbare du Hamas, le 7 octobre, étaient encore hospitalisées.
80 sont dans un état grave, 159 dans un état modéré et 70 dans un état satisfaisant.
4 629 personnes au total ont été prises en charge dans les hôpitaux de tout le pays depuis le 7 octobre.
Le développement de la situation à Gaza
Hagari a déclaré jeudi que l’armée continuait à se préparer pour « les prochaines phases » de la guerre contre le Hamas, avec notamment une incursion terrestre majeure qui est attendue.
Israël a fait part de son intention de renverser et d’éradiquer le Hamas, qui dirige la bande de Gaza. Depuis une semaine, l’État juif a exhorté tous les résidents du nord de Gaza – environ un million de personnes – à partir vers le centre et vers le sud de l’enclave côtière alors que Tsahal se prépare à intensifier ses opérations dans le nord. Des centaines de milliers de Palestiniens ont suivi cette recommandation, ont annoncé les militaires, même si le Hamas leur a demandé de ne pas quitter leurs habitations, installant des barrages routiers dans certains cas.
Mercredi soir, le ministère égyptien des Affaires étrangères a confirmé qu’un accord avait été conclu entre l’Égypte, Israël et d’autres acteurs internationaux, qui stipule que les aides pourront pénétrer dans la bande par le poste-frontière de Rafah.
Soutenant fermement le droit d’Israël à déclarer la guerre au Hamas, Biden a vivement recommandé aux Israéliens de tirer les leçons des campagnes américaines qui avaient suivi les attentats terroristes du 11 septembre 2001.
« Il faut que justice soit faite », a dit Biden à Tel Aviv. « Mais je vous mets en garde contre ceci : vous ressentez cette rage, mais ne vous laissez pas consommer par la colère… Après le 11 septembre, nous avions la rage au cœur aux États-Unis. Alors que nous cherchions à ce que justice soit faite et que la justice a été finalement rendue, nous avons aussi fait des erreurs ».
Exprimant un malaise face à la possibilité que la guerre d’Israël contre le Hamas déraille en raison de trop nombreuses pertes civiles, Biden a rappelé que la direction d’un pays en temps de guerre « exige de la clarté sur les objectifs et une évaluation honnête de l’adéquation entre ces objectifs et les moyens utilisés ».
La Maison Blanche a annoncé mercredi que des évaluations faites par les services de renseignement indiquaient qu’Israël n’était « pas responsable » de l’explosion survenue dans un hôpital de Gaza dans la soirée de mardi. Les deux parties en lice se sont renvoyées la responsabilité de cette déflagration, les officiels du Hamas mettant en cause les frappes israéliennes. Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a annoncé que des centaines de Palestiniens avaient perdu la vie lors de cet incident.
Israël a démenti toute implication dans cette explosion, diffusant de nombreuses vidéos, fichiers audios et autres informations montrant, selon l’État juif, qu’elle avait été causée par un tir de missile manqué du Jihad islamique, un autre groupe terroriste de la bande de Gaza.
Des images de la scène, qui ont été postées mercredi sur les réseaux sociaux, ont permis de voir que les bâtiments de l’hôpital étaient largement intacts et que la déflagration s’était produite sur le parking de l’établissement hospitalier. Des analystes ont indiqué que les éléments visibles sur les lieux ne correspondaient pas aux dégâts essuyés lors d’un bombardement aérien, soutenant l’hypothèse d’une roquette défaillante lancée par les terroristes palestiniens.
Les Palestiniens et une grande partie du monde arabe ont rapidement attribué la responsabilité de l’explosion à Israël. L’État juif a été notamment critiqué par la Jordanie, la Turquie, l’Arabie saoudite et d’autres. Ces pays n’ont pas fourni des éléments permettant de prouver leur accusation.
L’armée israélienne, de son côté, a accusé les médias internationaux d’avoir pris pour argent comptant les « mensonges » du Hamas.
L’AFP a contribué à cet article.
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