Trump assure qu’il « n’offre rien » et ne « parle pas » à l’Iran
Téhéran critique le président américain pour ses « jeux » en matière de sanctions contre le programme nucléaire iranien

Donald Trump a affirmé lundi qu’il « n’offr(ait) rien » à l’Iran, à qui il « ne parl(ait) pas », quelques jours après avoir prévenu qu’il n’hésiterait pas à bombarder le pays à nouveau s’il cherchait à se doter de l’arme atomique.
« Je n’offre RIEN à l’Iran, contrairement à Obama, qui leur a versé des milliards de dollars » pour l’accord de 2015, connu sous l’acronyme JCPOA (Joint Comprehensive Plan Of Action), a écrit le président américain sur Truth social.
« Je ne leur parle même pas, puisque nous avons complètement ANÉANTI leurs installations nucléaires », a-t-il ajouté.
Ce message publié sur les réseaux sociaux était une réponse aux commentaires du sénateur Chris Coons, du Delaware, qui avait déclaré dimanche à Fox News que selon certaines informations, Trump « s’orientait désormais vers la négociation et proposait à l’Iran un accord similaire à celui proposé par Obama. Des dizaines de milliards de dollars d’incitations et une réduction des sanctions en échange de l’abandon de leur programme nucléaire ».
Vendredi, le président américain a démenti les informations parues dans les médias selon lesquelles son administration aurait envisagé d’aider l’Iran à obtenir jusqu’à 30 milliards de dollars pour construire un programme nucléaire civil destiné à la production d’énergie.
Il avait plutôt averti que les Etats-Unis mèneraient « sans aucun doute » de nouvelles frappes en Iran si le pays enrichissait l’uranium à des niveaux lui permettant d’obtenir des armes nucléaires.
Lundi, l’Iran a critiqué l’attitude apparemment changeante de Trump quant à la levée des sanctions économiques à son encontre, les qualifiant « jeux » et non destinés à résoudre les problèmes entre les deux pays.
« Ces déclarations [de Trump] doivent être considérées davantage comme un jeu psychologique et médiatique que comme une expression sérieuse en faveur du dialogue ou de la résolution des problèmes », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmaeil Baghaei, lors d’une conférence de presse.

Dans le même temps, la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont condamné lundi les « menaces » proférées à l’encontre du chef de l’agence de surveillance nucléaire de l’ONU après que l’Iran a rejeté sa demande de visiter les installations nucléaires bombardées par Israël et les États-Unis.
Les discussions diplomatiques avec Washington ne pourront reprendre que si les États-Unis excluent de nouvelles frappes sur l’Iran, a déclaré pour sa part le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Majid Takht-Ravanchi, à la BBC.
« Nous entendons dire que Washington veut nous parler », a dit le responsable iranien, dans une interview diffusée dimanche soir par la BBC.
« Nous ne nous sommes pas mis d’accord sur une date. Nous ne nous sommes pas mis d’accord sur les modalités », a-t-il indiqué. « Nous cherchons une réponse à cette question: allons-nous assister à une répétition d’un acte d’agression alors que nous sommes engagés dans le dialogue? », a poursuivi le responsable iranien.
Les Etats-Unis « n’ont pas encore clarifié leur position », a souligné Majid Takht-Ravanchi.
Israël a déclaré que son offensive de grande envergure contre les principaux dirigeants militaires iraniens, les scientifiques nucléaires, les sites d’enrichissement d’uranium et le programme de missiles balistiques était impérative pour empêcher la République islamique de réaliser son projet déclaré de détruire l’État juif.
L’Iran a toujours nié chercher à se doter d’armes nucléaires. Cependant, il a enrichi de l’uranium à des niveaux qui n’ont aucune application civile, a empêché les inspecteurs internationaux de contrôler ses installations nucléaires et a développé ses capacités en matière de missiles balistiques. Israël a affirmé que l’Iran avait récemment pris des mesures en vue de la militarisation de ces capacités.
L’Iran a riposté aux frappes israéliennes en lançant plus de 500 missiles balistiques et environ 1 100 drones sur Israël.
Selon les autorités sanitaires et les hôpitaux, ces attaques ont fait 28 morts et plus de 3 000 blessés en Israël.
Au total, 36 missiles ont touché des zones peuplées et un drone a frappé, endommageant 2 305 habitations dans 240 bâtiments, ainsi que deux universités et un hôpital, et faisant plus de 13 000 déplacés israéliens.