Trump aurait crié sur Abbas : “vous m’avez piégé à DC”
Selon la Deuxième chaîne, la colère du président américain a éclaté contre le chef de l’AP et a été suivie d’un silence choqué ; les Palestiniens démentent
En surface, les relations entre le président américain Donald Trump et le président de l’Autorité palestinienne (AP) ont été étonnamment chaleureuses, mais cela cache une critique furieuse de Trump à l’égard d’Abbas pendant leur réunion à Bethléem la semaine dernière, a indiqué la télévision israélienne.
Un Trump furieux a crié sur Abbas pendant leur discussion mardi dernier, en raison de son implication présumée directe dans l’incitation à la violence contre Israël, a annoncé la Deuxième chaîne, qui a cité une source américaine anonyme.
« Vous m’avez piégé à [Washington] DC ! Vous y avez parlé de votre engagement pour la paix, mais les Israéliens m’ont montré votre implication dans l’incitation [à la violence contre Israël] », aurait crié Trump à Abbas, choqué.
La chaîne a indiqué que cette explosion avait été suivie de plusieurs minutes de silence choqué des Palestiniens, et que la réunion avait été très tendue avant que les deux parties ne réussissent à revenir au programme original.
Des sources palestiniennes ont démenti ces informations, affirmant que la réunion avait été bonne et efficace.
Le reportage de la Deuxième chaîne a donné les citations présumées en hébreu. Son journaliste, Udi Segal, en a publié quelques-unes en anglais sur Twitter.
Breaking: @realDonaldTrump shouted at Abbas in Bethlehem: You tricked me in DC! The Israelis showed me your involvement in incitement
— Udi Segal (@usegal) May 28, 2017
Aux côtés d’Abbas, à Bethléem, au deuxième jour de son voyage en Israël et en Cisjordanie, Trump avait semblé critiquer le soutien palestinien au terrorisme, mais avait loué l’engagement d’Abbas pour la paix, disant que le président de l’AP était « engagé à prendre les mesures fermes mais nécessaires pour combattre le terrorisme et confronter son idéologie haineuse. »
Avant Trump, Abbas avait dit que le « problème fondamental [des Palestiniens] est l’occupation et les colonies, et l’absence de reconnaissance par Israël d’un état palestinien comme nous reconnaissons » Israël, et pas le « judaïsme ».
Le 3 mai, à Washington, pendant la première rencontre entre les deux hommes, Trump avait appelé Abbas à cesser les incitations à la violence, à réprimer le terrorisme, et à « résoudre » la politique de son gouvernement, qui verse un salaire mensuel aux terroristes et à leurs familles.
Abbas avait affirmé à la Maison Blanche « que nous élevons nos jeunes, nos enfants, nos petits-enfants, dans une culture de paix. »
Après cette déclaration, Netanyahu avait fustigé Abbas, disant que ce n’était « malheureusement pas vrai ». et avait accusé l’AP « de donner à ses écoles les noms de meurtriers d’Israéliens et de payer les terroristes. »
Israël accuse les Palestiniens, y compris le Fatah d’Abbas, d’attiser la haine sur les réseaux sociaux et d’appeler aux violences contre les Israéliens.
Les responsables palestiniens répliquent généralement que ce sont les mesures israéliennes draconiennes et les décennies d’occupation qui instillent la haine et inspirent le terrorisme.
Le mois dernier, un rapport publié par l’Institut de suivi de la paix et de la tolérance culturelle dans l’éducation scolaire (IMPACT-se) avait montré que les manuels des écoles primaires de l’AP diabolisent Israël et glorifient le « martyre ». Le document citait une « détérioration alarmante » du contenu des manuels depuis les années précédentes.
Ce sujet a récemment pris de l’importance, car des membres du Congrès américain ont menacé de diminuer l’aide versée aux Palestiniens si l’incitation à la violence organisée par l’AP ne diminuait pas.
Pendant le dernier discours de Trump en Israël, au musée d’Israël à Jérusalem mardi dernier, le président américain a affirmé qu’Abbas et les Palestiniens « sont prêts à faire la paix ». S’éloignant de son texte, il avait ajouté « je sais que vous l’avez déjà entendu. Je vous le dis. C’est ce que je fais. Ils sont prêts à faire la paix. »
Netanyahu, pendant le même évènement, avait lui souligné que si l’attentat de Manchester, qui a eu lieu la veille de ces discours et fait 22 morts, dont de nombreux enfants, avait été mené par un terroriste kamikaze palestinien, qui aurait tué des Israéliens, alors Abbas, loin de le condamner aux côtés de Trump à Bethléem, aurait payé la famille du terroriste.
« Si l’attaquant avait été palestinien, et si les victimes avaient été des enfants israéliens, la famille du terroriste aurait reçu un salaire de l’Autorité palestinienne. C’est la loi palestinienne. Cette loi doit être changée », avait dit Netanyahu.