Israël en guerre - Jour 537

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Trump veut rompre le cessez-le-feu à Gaza si les otages ne sont pas libérés d’ici samedi

Le président américain menace aussi de couper l’aide à la Jordanie et à l’Égypte s’ils refusent d’accueillir les Gazaouis ; l’extrême droite israélienne salue sa position

Le président américain Donald Trump s'adressant aux journalistes alors qu'il signe des décrets, dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington, le 10 février 2025. (Crédit : Alex Brandon/AP)
Le président américain Donald Trump s'adressant aux journalistes alors qu'il signe des décrets, dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington, le 10 février 2025. (Crédit : Alex Brandon/AP)

WASHINGTON – Le président américain Donald Trump a suggéré lundi qu’Israël mette fin au cessez-le-feu à Gaza et reprenne les combats si tous les otages restants ne sont pas libérés d’ici la fin de la semaine, en réponse à l’annonce du groupe terroriste palestinien du Hamas de retarder la libération des otages prévue pour samedi, jetant de nouveaux doutes sur la bonne tenue de cette trêve.

S’adressant aux journalistes, Trump a admis qu’Israël pourrait ignorer son ultimatum et la date butoir de samedi midi, ajoutant qu’il pourrait s’entretenir avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Il a toutefois exprimé des craintes quant au sort des otages encore retenus en captivité, prédisant que nombre d’entre eux ne survivraient pas s’ils n’étaient pas libérés dans les jours à venir.

« En ce qui me concerne, si tous les otages ne sont pas ramenés d’ici samedi midi – je pense que c’est une date convenable – je dirais : ‘Annulez-le [le cessez-le-feu], les jeux sont faits, qu’un véritable enfer se déchaîne’ Je dirais qu’ils doivent être rendus à midi, samedi », a déclaré Trump.

Ces propos sont intervenus quelques heures après que le Hamas a annoncé qu’il allait retarder la prochaine libération d’otages israéliens prévue pour samedi, « jusqu’à nouvel ordre », en réaction à ce qu’il considère comme des violations par Israël de l’accord de cessez-le-feu en vigueur.

Lors d’un échange informel dans le bureau ovale, Trump a exprimé sa frustration face à l’état physique de trois otages masculins libérés samedi, décrits comme décharnés et émaciés, ainsi qu’aux sévices psychologiques qu’ils ont subis. Le président a semblé revenir sur son soutien à l’échelonnement des libérations convenu entre Israël et le Hamas dans le cadre de la trêve, alors même qu’il avait été l’un des moteurs de l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages avant son entrée en vigueur le 19 janvier.

« Nous voulons qu’ils reviennent tous », a-t-il déclaré, rejetant les libérations « au compte-gouttes ».

« D’après ce que j’ai vu ces deux derniers jours, ils ne vont pas rester en vie longtemps », a ajouté Trump. « Samedi à 12 heures, et après cela, ce sera une autre paire de manches. »

Le Hamas remet l’otage Or Levy à la Croix-Rouge le 8 février 2025. (Crédit : Abed Rahim Khatib/Flash90)

Cette menace fait écho aux avertissements lancés par Trump avant son entrée en fonction, lorsqu’il promettait « l’enfer » au Hamas si aucun accord de cessez-le-feu n’était conclu d’ici le 20 janvier.

« Le Hamas va découvrir ce que je veux dire… Ce sont des gens malades, et ils vont découvrir ce que je veux dire [samedi] à midi », a-t-il déclaré lorsqu’on l’a pressé pour plus de détails lundi.

Jusqu’à présent, le Hamas a libéré 16 Israéliens dans le cadre de la première phase de l’accord, en échange de la libération par Israël de centaines de Palestiniens détenus pour des raisons de sécurité. Cinq autres otages thaïlandais ont également été relâchés dans le cadre d’un accord parallèle.

Il reste à Gaza 73 des 251 personnes enlevées lors du pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023, lorsque le groupe a déferlé sur le sud d’Israël, assassinant plus de 1 200 personnes et prenant 251 otages, ce qui a déclenché la guerre en cours. Parmi les otages encore aux mains du groupe à Gaza, la mort de 34 d’entre eux a été confirmée par Tsahal.

Des Palestiniens passent devant des véhicules détruits alors qu’ils traversent le corridor de Netzarim, en direction du nord de la bande de Gaza, le 9 février 2025. (Photo d’Omar AL-QATTAA / AFP)

Au total, 33 Israéliens devraient être libérés dans le cadre de la première phase de l’accord. Des négociations sont censées être en cours pour d’autres libérations d’otages ainsi que pour un retrait progressif de l’armée israélienne de la bande de Gaza dans le cadre des phases ultérieures de l’accord.

Mais lundi, le porte-parole de l’aile armée du Hamas, Hudhaifa Kahlout – connu sous le nom de guerre « Abu Obeida » – a accusé Israël de ne pas avoir respecté ses engagements au cours des trois dernières semaines. Il a affirmé que l’armée israélienne entravait l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza et ciblait des Palestiniens tentant de retourner dans le nord de l’enclave.

« Nous réaffirmons notre engagement envers les termes de l’accord tant que l’occupation les respecte », a ajouté le porte-parole.

Des manifestants demandent à Israël d’obtenir la libération des otages détenus par le groupe terroriste du Hamas, lors d’une manifestation devant la base militaire de Kirya à Tel Aviv, le 8 février 2025. (Crédit : Jamal Awad/Flash90)

Dans un communiqué publié peu après, le groupe terroriste s’est dit prêt à respecter le délai de libération si Israël mettait fin à ses violations présumées. Il a précisé avoir fait cette annonce cinq jours avant la date prévue pour la libération « afin de donner aux médiateurs suffisamment d’occasions de faire pression sur l’occupation pour qu’elle respecte ses obligations, et de laisser la porte ouverte à la mise en œuvre de l’échange dans les délais impartis si l’occupation respecte ses obligations ».

L’annonce a conduit Netanyahu à avancer une réunion prévue de son cabinet de sécurité restreint, tandis que le ministre de la Défense Israel Katz a ordonné à l’armée de se mettre en état d’alerte.

Nouvelles pressions sur les alliés arabes

Trump a également indiqué aux journalistes de la Maison Blanche qu’il pourrait suspendre l’aide à la Jordanie et à l’Égypte si ces pays refusaient d’accueillir les réfugiés palestiniens qu’il souhaite relocaliser depuis la bande de Gaza.

L’Égypte et la Jordanie, partenaires de longue date d’Israël en matière de sécurité, dépendent fortement du soutien militaire et économique des États-Unis.

« S’ils ne sont pas d’accord, il est concevable que je suspende l’aide », a-t-il déclaré en réponse à une question suggérant cette possibilité.

L’Égypte et la Jordanie se sont jointes au reste du monde arabe pour rejeter la proposition de Trump visant à ce que tous les Palestiniens quittent Gaza pour s’installer dans d’autres pays. Ce plan permettrait aux États-Unis de prendre le contrôle de la bande de Gaza et d’en réaménager le littoral.

Trump doit rencontrer le roi Abdallah de Jordanie mardi.

Dans des propos diffusés lundi sur Fox News, le président américain a déclaré que les Palestiniens ne seraient pas autorisés à retourner dans la bande de Gaza dans le cadre de sa proposition de réaménagement du territoire déchiré par la guerre, contredisant ainsi les responsables de son gouvernement qui ont insisté sur le fait que les habitants de Gaza ne seraient déplacés que temporairement.

Un grand panneau d’affichage , le long de l’autoroute Ayalon à Tel Aviv, remercie le président américain Donald Trump, le 5 février 2025. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

En Israël, la suggestion de Trump qu’Israël mette fin au cessez-le-feu à Gaza et reprenne les combats si tous les otages restants n’étaient pas libérés d’ici la fin de la semaine, a été accueillie favorablement par les dirigeants de l’extrême droite israélienne.

« Tout le monde, maintenant », a publié le ministre des Finances Bezalel Smotrich sur X.

Le chef d’Otzma Yehudit, Itamar Ben Gvir, a quant à lui déclaré : « Trump a raison. Il faut reprendre la destruction immédiatement. »

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