Tsahal : 4 500 cibles du Hezbollah touchées, 300 terroristes tués depuis le début de la guerre
Plus de 450 sites de la force d'élite Radwan ont été ciblés ; le groupe terroriste affirme que sa réponse sera "similaire, voire plus ferme" après les frappes israéliennes sur les centres de commandement
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Israël a frappé plus de 4 500 cibles du Hezbollah depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, a déclaré Tsahal mardi, après le tir d’une centaine de roquettes depuis le Liban par le groupe terroriste chiite libanais soutenu par l’Iran plus tôt dans la journée.
Selon les estimations de Tsahal, au cours des cinq mois d’accrochages quotidiens le long de la frontière, plus de 300 membres du Hezbollah ont été tués, dont cinq commandants de haut rang, et 750 autres ont été blessés par les frappes israéliennes.
Depuis le 8 octobre, les forces dirigées par le Hezbollah attaquent quasi-quotidiennement les communautés israéliennes et les structures militaires situées le long de la frontière. Le groupe affirme qu’il le fait en soutien à Gaza, dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Au cours des cinq derniers mois, le commandement du Nord a mené des frappes aériennes contre plus de 1 200 cibles et 3 100 autres sites depuis le sol à l’aide de l’artillerie et de chars, selon Tsahal.
Tsahal a précisé que parmi les 4 500 cibles du Hezbollah frappées par l’armée, plusieurs se trouvaient en Syrie, dont celles de mardi.
Les cibles comprennent des dépôts d’armes, des bâtiments utilisés par le Hezbollah pour des attaques, plus de 150 postes d’observation le long de la frontière, quelque 70 centres de commandement où les terroristes étaient rassemblés, plus de 50 positions importantes de lancement de roquettes et des dizaines d’escadrons menant des attaques de missiles antichars, selon l’armée israélienne.
Plus de 450 sites appartenant à la force d’élite Radwan du Hezbollah, dont Israël pense qu’elle est chargée de s’infiltrer en Israël, ont également été touchés, selon Tsahal.
L’armée israélienne affirme que ses « frappes intenses » contre le Hezbollah causent des dommages aux « capacités aériennes et terrestres du groupe terroriste, ainsi qu’à son haut commandement ».
« Les forces de défense israéliennes s’efforcent constamment de repousser les forces du Hezbollah et ses systèmes hors du Sud-Liban, et ont mené d’importantes attaques dans cette région », indique l’armée.
Le Hezbollah a identifié plus de 240 membres tués par Israël depuis le 8 octobre. Une quarantaine de membres d’autres groupes terroristes ont également été tués lors de frappes sur le Sud-Liban, ainsi qu’un soldat libanais et au moins 30 civils, dont trois journalistes.
Les échanges de tirs quasi quotidiens le long de la frontière commune entre Israël et le Liban ont causé la mort de sept civils du côté israélien, ainsi que celle de dix soldats et réservistes de Tsahal.
Le groupe terroriste soutenu par l’Iran a le tir d’une centaine de roquettes sur le nord d’Israël mardi matin lors de deux barrages distincts, affirmant avoir visé deux bases de l’armée israélienne sur le plateau du Golan avec plus de 100 roquettes Katioucha.
Les roquettes du Hezbollah n’ont fait ni dégâts ni de blessés. Des images ont montré que certains projectiles ont été interceptés par le système de défense antiaérienne du Dôme de fer. Des sirènes ont retenti dans plusieurs localités du nord du plateau du Golan et de la péninsule de Galilée.
Les sirènes n’ont pas retenti lors du deuxième tir, car les roquettes se dirigeaient des zones dégagées, selon l’armée.
Après les tirs de barrage, Tsahal a indiqué que des avions de chasse avaient frappé trois lance-roquettes dans le sud du Liban utilisés dans l’attaque.
Le groupe terroriste a déclaré que ce barrage de roquettes était une réponse aux récentes attaques israéliennes au Liban, dont une frappe lundi soir à Baalbek, dans le nord-est du pays, qui aurait tué un civil.
Baalbek, une région identifiée par le passé comme un bastion du Hezbollah, se trouve à près de 100 kilomètres de la frontière israélienne.
Tsahal a intensifié ses attaques sur Baalbek ces derniers jours et a confirmé mardi après-midi qu’elle avait de nouveau frappé des sites du Hezbollah dans la région, suite aux tirs de roquettes nourris plus tôt dans la journée.
Selon les médias libanais, la frappe s’est produite près de la ville de Saraain, à quelque 80 kilomètres de la frontière israélienne, et des images diffusées en ligne montrent de la fumée s’élevant du site visé.
مراسل المنار في البقاع :
الطيران الحربي المعادي يشنّ غارة جوية بالصواريخ مستهدفًا منطقة "ضهور العيرون" خراج بلدة #سرعين pic.twitter.com/IDhAk8sT90
— علي شعيب || Ali Shoeib ???????? (@alishoeib1970) March 12, 2024
Les frappes aériennes ont visé, selon les Tsahal, deux centres de commandement du Hezbollah utilisés « pour stocker d’importantes ressources destinées à renforcer son arsenal d’armes ».
Tsahal a également déclaré avoir frappé mardi des bâtiments et des infrastructures utilisés par le Hezbollah à Khiam, Bint Jbeil, Odaisseh et Ayta ash-Shab. Des images de ces frappes ont été publiées.
Mardi également, Tsahal a déclaré avoir frappé deux sites de l’armée syrienne dans le sud de la Syrie, où des membres du groupe terroriste du Hezbollah libanais opéraient.
Dans un communiqué, Tsahal a déclaré qu’elle « tient le régime syrien pour responsable de toutes les activités qui se déroulent sur son territoire et qu’elle n’autorisera aucune tentative d’action qui pourrait conduire à l’enracinement du Hezbollah sur le front syrien ».
Les rares frappes ont été effectuées après avoir obtenu des « renseignements précis incriminant l’infrastructure », a déclaré l’armée.
Celle-ci a publié des images montrant l’une des frappes aériennes.
Le Hezbollah a menacé de répondre « plus fermement » aux frappes israéliennes dans la région de Baalbek et a prévenu que « toutes les options » étaient sur la table.
« Le Hezbollah ne restera pas silencieux face aux attaques israéliennes », a déclaré une source du groupe terroriste soutenu par l’Iran à la publication basée à Londres The New Arab, également connue sous le nom d’Al-Araby Al-Jadeed. « La réponse sera similaire voire plus ferme. »
« Toutes les options sont ouvertes et le Hezbollah est prêt à faire face à toute escalade des hostilités », a ajouté la source.
Plus tôt dans la journée de mardi, le groupe terroriste a déclaré que son chef Hassan Nasrallah avait rencontré un membre important du Hamas, Khalil al-Hayya, pour discuter des efforts de cessez-le-feu dans la guerre de Gaza, ainsi que des attaques menées par les alliés régionaux du Hamas pour soutenir sa guerre contre Israël, qui a été déclenchée par l’assaut meurtrier du Hamas le 7 octobre, au cours de laquelle près 1 200 personnes ont été massacrées et 253 ont été prises en otage.
Alors que le Hezbollah menace d’aggraver la situation précaire avec Israël, qui depuis cinq mois se limite aux zones les plus proches de la frontière, Tsahal a réaffirmé mardi qu’il était « bien conscient des grandes difficultés auxquelles sont confrontés les habitants du nord » qui ont été déplacés en raison des attaques quotidiennes du Hezbollah.
L’armée a souligné qu’elle » apprécie la résilience dont font preuve les habitants » et « s’engage à poursuivre ses opérations » pour rétablir la sécurité dans l’intérêt des quelque 60 000 résidents qui ont été déplacés depuis le mois d’octobre.
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.