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Tsahal a ciblé un convoi d’armes du Hezbollah au Liban ; Beyrouth signale 14 blessés

Najib Mikati, qui a condamné la frappe, demande à Israël de libérer 9 autres prisonniers de guerre libanais ; Tsahal rappelle aux Libanais qu'ils ne doivent pas revenir suite aux émeutes meurtrières

Des sauveteurs se précipitant sur le site d'une frappe aérienne, dans le village de Nabatieh al-Fawqa, dans le sud du Liban, le 28 janvier 2025. (Crédit : Abbas Fakih/AFP)
Des sauveteurs se précipitant sur le site d'une frappe aérienne, dans le village de Nabatieh al-Fawqa, dans le sud du Liban, le 28 janvier 2025. (Crédit : Abbas Fakih/AFP)

L’armée israélienne a déclaré avoir pris pour cible un camion et d’autres véhicules utilisés par le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah pour le transfert d’armes, mardi, dans le sud du Liban, en violation de l’accord de cessez-le-feu. Le ministère libanais de la Santé a fait état de quatorze blessés dans cette attaque aérienne.

« Le camion et les véhicules ont été ciblés après avoir été surveillés par Tsahal pendant le transfert des armes », a précisé l’armée.

Cette frappe a été effectuée alors que Tsahal avait de nouveau mis en garde les civils libanais contre le retour dans les villages du sud du Liban, où Israël a déclaré qu’il resterait jusqu’au 18 février. Israël devait se retirer le 26 janvier, mais a déclaré qu’il ne pouvait pas le faire car l’armée libanaise ne s’était pas encore déployée dans ces zones.

L’agence de presse nationale libanaise a déclaré qu’aux alentours de 19h30, « une frappe avec un missile guidé a visé un petit camion de légumes » à Nabatieh al-Fawqa, qui se trouve au nord du fleuve Litani mais à seulement dix kilomètres de la frontière israélienne.

En vertu de cet accord, le Hezbollah doit se retirer au nord du Litani, à une trentaine de kilomètres d’Israël, tandis qu’Israël est autorisé à frapper les menaces qu’il juge imminentes et à transmettre les menaces moins imminentes à un comité de surveillance composé de représentants du Liban, d’Israël, de la France, des États-Unis et de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL).

Le Premier ministre intérimaire du Liban, Najib Mikati, a condamné la frappe sur Nabatieh al-Fawqa. Lors d’un appel téléphonique avec le général américain Jasper Jeffers, qui préside le comité de suivi, Mikati a insisté sur la nécessité d’adopter une position ferme afin de garantir qu’Israël respecte ses engagements, selon un communiqué du bureau du Premier ministre.

Le Premier ministre intérimaire du Liban, Najib Mikati, s’adressant à la presse, à Beyrouth, au Liban, le 27 novembre 2024. (Crédit : Fadel Itani/AFP)

Mikati a également déclaré mardi qu’Israël avait libéré neuf prisonniers de guerre libanais, dont l’identité et l’affiliation n’étaient pas claires, conformément à l’accord de cessez-le-feu conclu il y a six semaines. Il a appelé Israël à libérer neuf autres prisonniers et a remercié la Croix-Rouge, qui a salué cette libération. Israël n’a pas encore commenté cette déclaration.

Dimanche, Mikati avait déjà demandé aux États-Unis d’user de leur influence auprès d’Israël pour obtenir la libération des Libanais arrêtés par Israël au cours de la guerre.

Une source proche du Hezbollah a déclaré lundi à l’AFP que sept opérateurs du groupe terroriste avaient été arrêtés durant les combats.

Les troupes de l’armée israélienne ont également arrêté des Libanais dimanche, date limite fixée par Israël pour le retrait, lors de manifestations meurtrières au cours desquelles des habitants déplacés ont tenté – très certainement influencés par le groupe terroriste chiite libanais – de retourner dans le sud du Liban.

Le ministère libanais de la Santé a fait état de 24 morts et de plus de 130 blessés par les tirs de Tsahal lors des manifestations de dimanche, ainsi que de deux morts et de 17 blessés lors des manifestations de lundi.

L’armée a lancé des avertissements aux résidents déplacés pour qu’ils ne reviennent pas et a accusé le Hezbollah de « provocations » lors des manifestations, au cours desquelles des résidents revenant au village ont arboré l’insigne du groupe terroriste soutenu par l’Iran. Dans une interview accordée lundi, un homme politique chrétien libanais de premier plan a accusé le Hezbollah d’envoyer les résidents déplacés vers une « mort certaine » en les poussant à revenir.

Mardi, le colonel Avichay Adraee, porte-parole de Tsahal en langue arabe, a de nouveau mis en garde les déplacés du sud-Liban de rester à l’écart, car les troupes israéliennes présentes dans la région s’efforcent de « permettre le déploiement efficace de l’armée libanaise, de démanteler et d’éliminer le groupe terroriste du Hezbollah ».

« Je vous rappelle que la période de l’accord a été prolongée et que les troupes de Tsahal sont toujours déployées sur le terrain. Le processus de déploiement se déroule progressivement et dans certains quartiers, il est reporté et nécessite plus de temps pour s’assurer que le Hezbollah ne puisse pas s’y réimplanter », a-t-il déclaré.

Des soldats libanais sur un véhicule accompagnant des habitants retrant chez eux, dans le village de Meiss El Jabal, dans le sud du Liban, le 27 janvier 2025. (Crédit : Mohammad Zaatari/AP)

« Le Hezbollah, comme d’habitude, place ses propres intérêts au-dessus de ceux de l’État libanais et tente, par l’intermédiaire de ses porte-parole, d’envenimer la situation, alors qu’il est la principale cause de la destruction du Sud », a-t-il ajouté.

Le porte-parole de Tsahal a déclaré que « jusqu’à nouvel ordre, toutes les instructions précédemment publiées restent en vigueur » et que l’armée indiquerait lorsqu’il serait possible de retourner dans les villages frontaliers en toute sécurité.

En décembre, quelques jours seulement après le début du cessez-le-feu, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué qu’environ 1,3 million de Libanais avaient été déplacés au cours de la guerre entre Israël et le Hezbollah.

Les attaques quasi-quotidiennes du Hezbollah contre les villes frontalières israéliennes ont entraîné l’évacuation de quelque 60 000 Israéliens du nord.

Sans avoir été provoqué, le Hezbollah a commencé à tirer sur le nord le 8 octobre 2023, le lendemain du jour où quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le groupe terroriste palestinien du Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, déclenchant ainsi la guerre dans la bande de Gaza.

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