Tsahal annonce la mort de 8 soldats tués dans une explosion à Rafah
Leur mort porte à 307 le nombre de soldats tués au cours de l’opération terrestre contre le Hamas ; le capitaine Wassem Mahmoud, 23 ans, et ses compagnons se trouvaient à bord d'un Namer
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Huit soldats israéliens ont été tués dans une explosion à Rafah, dans le sud de Gaza, samedi matin, a annoncé l’armée israélienne. Il s’agit du bilan quotidien le plus lourd de Tsahal dans la bande de Gaza depuis janvier.
Un seul des soldats a été nommé. Il s’agit du capitaine Wassem Mahmoud, 23 ans, commandant adjoint de compagnie dans le 601e bataillon du Corps du Génie Militaire, originaire de Beit Jann.
Les familles des sept autres soldats ont été informées et leurs noms devraient être publiés ultérieurement.
Selon une première enquête de l’armée, les soldats ont tous été tués à l’intérieur d’un véhicule blindé du Corps du Génie Militaire (CEV) Namer.
Le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré que Tsahal étudiait également la possibilité que le véhicule blindé de génie de combat (CEV) Namer ait été touché par un missile anti-char. « À la suite de cet incident difficile, une équipe d’experts du ministère de la Défense et de l’armée examinera le véhicule blindé et tous les détails de l’incident, jusqu’à ce que nous parvenions à des conclusions », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Les soldats conduisaient un convoi vers 5 heures du matin samedi, après une opération nocturne contre le groupe terroriste palestinien du Hamas dans les zones nord-ouest du quartier Tel Sultan de Rafah, au cours de laquelle les troupes de la 401e brigade du Corps Blindé Mécanisé ont tué une cinquantaine de terroristes armés, a indiqué Tsahal.
Le convoi se dirigeait vers les bâtiments capturés par l’armée, pour que les soldats se reposent après l’opération de la nuit.
Le Namer CEV était le cinquième ou sixième véhicule du convoi, et à un moment donné, il a été touché par une forte explosion. Il n’a pas encore été possible de déterminer s’il s’agissait d’une bombe placée à l’avance ou si des éléments du Hamas s’étaient approchés du véhicule avec un engin explosif et l’avaient placé directement sur le CEV.
Tsahal étudie également la possibilité que des explosifs stockés à l’extérieur du CEV aient contribué à l’explosion massive. Normalement, les mines et autres explosifs stockés à l’extérieur d’un CEV ne parviennent pas à blesser les soldats à l’intérieur s’ils explosent.
L’enquête a révélé qu’il n’y a pas eu de coups de feu lors de l’incident et que le véhicule n’était pas à l’arrêt lorsque l’explosion s’est produite.
Leur mort porte à 307 le nombre de soldats israéliens tués au cours de l’opération terrestre contre le Hamas et lors des opérations menées le long de la frontière de Gaza. Un membre de l’unité antiterroriste de la police de Yamam a été tué lors d’une opération de libération de quatre otages la semaine dernière, et un contractant civil du ministère de la Défense a également été tué dans la bande de Gaza.
L’incident le plus meurtrier à Gaza s’est produit en janvier, lorsque 21 soldats ont été tués dans une explosion consécutive à des tirs du Hamas qui ont fait s’effondrer deux bâtiments.
« Chaque soldat qui meurt, c’est comme si quelqu’un de notre famille mourrait. Nous le vivons comme une perte collective », a réagi auprès de l’AFP Graciela Barchilon, 68 ans, venue à Tel-Aviv ce samedi soir pour manifester avec des milliers de personnes contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu.
« Je ressens beaucoup de colère et de déception », a-t-elle ajouté, appelant de ses vœux l’organisation de nouvelles élections.
Déclarant que la mort de huit soldats israéliens à Gaza samedi matin est le « prix déchirant de notre guerre juste pour la défense de la patrie », le Premier ministre Benjamin Netanyahu a exprimé son « profond deuil » mais a insisté sur le fait que « malgré le coût élevé et stupéfiant, nous devons nous en tenir aux objectifs de la guerre ».
Il s’agit notamment de « détruire les capacités armées et gouvernementales du [groupe terroriste palestinien du] Hamas, de rendre tous nos otages, de faire en sorte que Gaza ne constitue plus une menace pour Israël et de ramener nos résidents en toute sécurité dans leurs foyers, au nord comme au sud », a-t-il déclaré dans un message vidéo.
« Lorsque le prix à payer sera si lourd, nous nous souviendrons de ce pour quoi nous nous battons : nous nous battons pour assurer notre existence et notre avenir, nous nous battons pour rendre tous nos otages », a-t-il insisté, affirmant que « cette guerre difficile nous a été imposée par un ennemi détestable et meurtrier » qui a « massacré et violé » le 7 octobre, s’en prenant « aux bébés et aux enfants, aux femmes et aux hommes, aux jeunes et aux personnes âgées ».
« Cet ennemi monstrueux n’a pas l’intention de s’arrêter là. Avec le reste de l’axe du mal iranien, il continuera à essayer de nous détruire. Si nous ne l’arrêtons pas, il ne s’arrêtera pas. C’est pourquoi il n’y a pas de substitut à la victoire », a poursuivi Netanyahu.
כשהמחיר כל כך כבד,
אנחנו לא שוכחים למה אנחנו נלחמים. pic.twitter.com/YpomJeCPwL— Benjamin Netanyahu – בנימין נתניהו (@netanyahu) June 15, 2024
Dans le même temps, le ministre de la Défense Yoav Gallant a exprimé ses condoléances au sujet des dernières victimes, écrivant sur X qu’il était « profondément attristé lorsque, aux premières heures de la matinée, j’ai reçu la difficile nouvelle de la mort de huit soldats de Tsahal dans la bataille de Rafah ».
« La douleur est grande, mon cœur et mes pensées vont à leurs familles », a-t-il écrit. « Je m’incline avec tout le peuple d’Israël à la mémoire des héros qui sont tombés pour défendre notre peuple et notre terre. Que leur mémoire soit une bénédiction. »
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a lui appelé Israël à « poursuivre le combat. « Un jour difficile et douloureux en apprenant la mort tragique et malheureuse à Rafah de huit de nos meilleurs guerriers », a-t-il écrit sur X après Shabbat. « Je m’incline avec tous les citoyens d’Israël et pleure la chute de nos guerriers. »
Après avoir écrit qu’il présentait ses condoléances aux familles des victimes, le ministre d’extrême droite a insisté sur le fait que « nous devons continuer à nous battre. Pour renverser le Hamas, rendre tous nos otages et assurer à leurs familles et à toutes les familles endeuillées que la mort de leurs proches n’a pas été vaine ».