Tsahal intensifie ses frappes au Liban et s’étend vraisemblablement en Syrie
Le Hezbollah prévient qu'il n’arrêtera pas tant que durera l’opération à Gaza ; les ripostes israéliennes visent à rétablir la sécurité dans le nord du pays quotidiennement attaqué
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a effectué des frappes aériennes sur le sud du Liban dimanche, alors qu’elles intensifiaient ses réponses aux tirs sur le nord d’Israël par le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, soutenu par l’Iran.
Tsahal a intensifié ses attaques ces derniers jours, l’armée cherchant à repousser le groupe terroriste de la frontière nord d’Israël.
Ces derniers jours ont également été marqués par plusieurs frappes aériennes en Syrie attribuées à Tsahal. On pense que ces frappes font partie des efforts déployés par Israël pour empêcher l’Iran de fournir des armes au Hezbollah dans le cadre des combats en cours.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’une action militaire contre le Hezbollah libanais était nécessaire pour rétablir la sécurité dans le nord du pays. Dans le même temps, le commandant adjoint du Hezbollah a prévenu que le retour du calme ne se ferait que si Israël mettait fin à sa guerre dans la bande de Gaza, où il combat le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Des avions de combat de l’armée de l’air israélienne ont pilonné des sites du Hezbollah dans le sud du Liban dimanche matin, a déclaré Tsahal.
Selon l’armée, les cibles dans le village de Ramyeh comprenaient des bâtiments armés et d’autres infrastructures appartenant au groupe terroriste.
L’armée a indiqué que le Hezbollah « opère à partir de la zone du village, qui est utilisée comme un foyer de terrorisme permettant au groupe d’observer et d’exécuter des actes terroristes ».
Le Hezbollah a lancé des missiles sur Israël depuis Ramyeh, tout en « exploitant la population civile dans la zone du village et en l’utilisant comme bouclier humain », a souligné Tsahal.
Dimanche, le Hezbollah a revendiqué au moins trois attaques contre des positions de l’armée israélienne à la frontière du Liban.
La nuit précédente, des frappes de Tsahal ont également touché des positions du groupe terroriste chiite libanais à Aamra et Khiam, près de la frontière israélienne. L’un de ces sites a été utilisé pour tirer un missile antichar sur la Galilée samedi, selon l’armée.
תשתיות טרור, עמדות ומבנים צבאיים; צה"ל תקף הבוקר במרחב רמיה בדרום לבנון:
מטוסי קרב של חיל האוויר תקפו הבוקר מספר תשתיות טרור ומבנים צבאיים של ארגון הטרור חיזבאללה במרחב הכפר רמיה שבדרום לבנון >> pic.twitter.com/STYEeTn8Cz
— דובר צה״ל דניאל הגרי – Daniel Hagari (@IDFSpokesperson) December 31, 2023
La frontière nord est devenue de plus en plus instable, le Hezbollah, soutenu par l’Iran, tirant des roquettes sur le nord d’Israël et menant des attaques le long de la frontière, affirmant qu’il agit en soutien au groupe terroriste palestinien du Hamas. Des dizaines de milliers de résidents du nord ont été déplacés vers d’autres régions d’Israël en raison des tirs de roquettes incessants.
La guerre a éclaté lorsque le Hamas a mené, le 7 octobre, une attaque dévastatrice contre Israël qui a fait 1 200 morts, pour la plupart des civils. Au moins 240 personnes ont été enlevées dans le sud d’Israël et emmenées de force à Gaza.
En réponse à cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire du pays et la pire contre des Juifs depuis la Shoah, Israël a juré d’anéantir le Hamas, qui contrôle l’enclave palestinienne depuis 16 ans, et de libérer tous les otages et a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.
« Nous agissons pour rétablir la sécurité dans le nord et pour que les habitants rentrent chez eux. Pour ce faire, il faut poursuivre les combats en cours. Si nous n’y parvenons pas [à la sécurité] par la diplomatie, nous y parviendrons par des moyens militaires », a affirmé Netanyahu dimanche, lors de l’ouverture de la réunion hebdomadaire du cabinet.
Le ministre de l’Économie, Nir Barkat, qui s’est opposé par le passé à Netanyahu sur la manière dont les combats sont menés à Gaza, a défié le Premier ministre en déclarant que « l’on a le sentiment que les actions dans le nord sont menées selon le mode de pensée du 6 octobre », a rapporté la chaîne publique israélienne Kan.
Barkat faisait référence à l’attitude de l’establishment de la Défense avant le 7 octobre, qui partait du principe que le Hamas était dissuadé de mener une attaque significative contre Israël, ce qui aurait conduit les responsables à ignorer les signes d’un assaut imminent.
Le ministre de l’Économie a exhorté à une réponse plus forte aux provocations du Hezbollah, affirmant que « s’il n’y a pas une victoire claire, les résidents ne reviendront pas en arrière et nous aurons perdu le nord. Nous devons nous réveiller maintenant et changer la donne ».
« Nous attaquons bien plus qu’on ne le pense », a rétorqué Netanyahu, rejetant les critiques. Il n’a pas apporté d’autres précisions.
Barkat a insisté sur le fait que le cabinet de guerre qui supervise la guerre, dont il n’est pas membre, était dans un mauvais état d’esprit, disant que « le Hezbollah joue aux échecs et le cabinet de guerre au backgammon ».
Naïm Qassem, directeur-général adjoint du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah , a déclaré dimanche, selon les médias libanais, qu’Israël n’était « pas en posiition » d’autoriser les habitants à retourner chez eux dans le nord d’Israël tant que la guerre à Gaza se poursuivra.
Il a affirmé qu’Israël n’obtiendrait aucun résultat s’il n’arrêtait pas son opération à Gaza, et a averti que « la poursuite des préjudices causés aux citoyens libanais conduirait à une réponse plus forte ».
Le maire de Kiryat Shmona, une ville clé de la zone frontalière, a indiqué que les habitants ne retourneraient pas chez eux tant que le Hezbollah n’aurait pas été repoussé de la frontière nord.
« Près de 90 % des habitants de la ville ont été évacués et sont dispersés dans tout le pays », a déclaré Avichaï Stern à Kan.
« Tant que l’unité Radwan sera à la frontière, nous ne retournerons pas chez nous », a-t-il ajouté, faisant référence à l’unité d’élite du groupe terroriste qui s’est entraînée en vue d’une invasion d’Israël.
Depuis le 8 octobre, le Hezbollah attaque presque quotidiennement des communautés israéliennes et des postes militaires le long de la frontière libanaise, le groupe terroriste affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza au milieu de la guerre qui s’y déroule.
Les escarmouches à la frontière ont causé la mort de quatre civils du côté israélien, ainsi que celle de neuf soldats israéliens. Plusieurs tirs de roquettes en provenance de Syrie ont également eu lieu, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a donné le nom de 134 terroristes tués par Israël au cours des combats en cours, principalement au Liban mais aussi en Syrie. Au Liban, 19 autres hommes affiliés à d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 19 civils, dont trois journalistes, ont été tués.
Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré vendredi que le déploiement du Hezbollah dans le sud du Liban « ne ressemble plus à ce qu’il était le 6 octobre, et il ne sera plus jamais le même. »
Des frappes « généralisées » ont été menées contre des sites du Hezbollah à Kfar Kila samedi matin et après-midi, a indiqué Tsahal.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.