“Tuez 500 Israéliens”, demande l’assistance aux funérailles du tireur de l’AP
“Il est temps d’utiliser des armes automatiques” répond le chœur des participants enterrant Amjad Sakari, l’officier qui a ouvert le feu sur des soldats à un checkpoint de Cisjordanie

La foule de Palestiniens marchant a crié « Mort à Israël » et a demandé que des centaines d’Israéliens soient abattues, aux funérailles lundi de l’officier de sécurité de l’Autorité palestinienne qui est mort en menant une attaque à main armée contre des troupes israéliennes.
Amjad Sakari a été abattu dimanche pendant qu’il tirait sur des soldats israéliens à un checkpoint en Cisjordanie, en blessant deux d’entre eux sérieusement.
« Il est temps d’utiliser des armes automatiques, de tuer 500 personnes » criait dans un mégaphone l’homme menant les funérailles de Saraki, ses mots rauques étaient répétés par l’assistance, filmée par la Deuxième chaîne israélienne. « L’armée de Mahomet sera de retour », a-t-il juré.
L’assistance s’était rassemblée dans la ville de Naplouse, au nord de la Cisjordanie et a célébré Sakari comme un « martyr », beaucoup de personnes chantant des slogans appelant à intensifier les attaques terroristes contre les juifs et les Israéliens.
Selon des informations des médias palestiniens, nombre de hauts fonctionnaires du Fatah faisait partie des milliers de personnes assistant aux funérailles. Parmi eux, l’on comptait le gouverneur de Naplouse, Akram Rajoub.
« Cela ne signifie pas que je suis d’accord avec ce qu’il a fait, a déclaré Rajoub. Je suis contre les policiers qui mènent des attaques, mais nous sommes un peuple qui respecte ses martyrs et ses morts. »

Enveloppé dans un drapeau palestinien, le corps de Sakari a été transporté depuis l’hôpital Rafidiyeh, à Naplouse, jusqu’à Jamain, son village natal au sud de Naplouse, pour être enterré.
Sakari était membre des forces de sécurité de l’Autorité palestinienne, et servait de garde du corps pour le procureur du district de Ramallah.
Dimanche, il a conduit jusqu’au checkpoint Focus, près de Beit El, avec sa voiture, il lui a été demandé ses papiers, il est alors sorti de sa voiture et à ouvert le feu avec un pistolet, blessant trois soldats. « Les forces présentes sur les lieux ont répondu à l’attaque et ont tiré sur l’assaillant, entraînant sa mort », a déclaré l’armée israélienne dans un communiqué.
Alors que nombre de fonctionnaires de l’Autorité palestinienne ont prononcé des discours au cimetière, l’institution de gouvernement palestinienne n’a pas encore commenté l’attaque de Sakari.
Un porte-parole du Hamas, Sami Abu Zuhri, a salué dimanche l’attaque dans un communiqué de presse, déclarant que la fusillade
« présentait le rejet de l’occupation, même parmi les membres des forces de sécurité de l’Autorité palestinienne ».
L’incident de dimanche suit une série d’agressions contre des implantations juives en Cisjordanie, poussant l’armée israélienne à augmenter les mesures de sécurité dans la zone, y compris en fermant partiellement Ramallah pendant une grande partie de la journée de lundi.
C’était la première fois qu’une telle mesure était prise par Israël depuis que la vague d’attaques palestiniennes a commencé en octobre, tuant 27 Israéliens, un Américain et un passant palestinien. Environ 150 Palestiniens ont été tués par les forces de sécurité israéliennes, la plupart en menant des attaques, et d’autres pendant des affrontements ou des manifestations.
L’attaque de dimanche était au moins la seconde où un officier de sécurité palestinien était impliqué dans une attaque contre des Israéliens dans la vague actuelle de violence.
Le directeur du corps des renseignements palestiniens a déclaré récemment que l’Autorité palestinienne avait empêché environ 200 attaques contre des Israéliens ces derniers mois.
Majed Faraj, directeur du service des renseignements généraux de l’Autorité palestinienne, a déclaré à Defense News, dans un entretien publié le 20 janvier, que les services de sécurité palestiniens avaient confisqué des armes et arrêté environ 100 Palestiniens afin d’empêcher des attaques.
« Nous sommes certains que la violence, la radicalisation et le terrorisme nous blessent. Cela ne nous rapprochera pas de notre rêve d’un Etat palestinien », avait déclaré Faraj au magazine, dont ce qu’il a dit être sa première interview.