Tunis et Alger rendent hommage à Gisèle Halimi
Le président tunisien Kais Saied et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune ont rendu hommage à l'avocate féministe
Le président tunisien Kais Saied et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune ont rendu hommage à l’avocate juive Gisèle Halimi, née en Tunisie et militante de l’indépendance algérienne, qui s’est éteinte mardi en France à 93 ans.
M. Saied a salué cette avocate engagée qui a « marqué les générations de femmes et d’hommes attachés aux valeurs universelles de liberté et d’égalité ».
« Figure de proue du mouvement féministe, Gisèle Halimi a défendu la cause des femmes » mais aussi « l’indépendance de son pays natal, la Tunisie », a souligné M. Saied dans une lettre de condoléances envoyée à sa famille, selon la présidence.
De son côté, le président algérien Abdelmadjid Tebboune, a salué dans ses condoléances « un exemple de femme libre et courageuse et de probité », selon un communiqué de la présidence cité par l’agence APS.
« Gisèle Halimi était de cette trempe d’auteurs et de juristes de renom, hommes ou femmes, qui n’hésitaient pas à condamner la barbarie coloniale et ses pratiques abjectes », poursuit le communiqué.
Gisèle Halimi est notamment connue pour avoir défendu en 1960 Djamila Boupacha, militante du Front algérien de libération nationale (FLN, indépendantiste) accusée d’avoir déposé une bombe à Alger, qui a été violée et torturée par des militaires français pour lui arracher des aveux.
Dans les rues de la Goulette, banlieue cosmopolite de Tunis où elle a grandi dans une famille juive modeste, peu de gens gardent le souvenir de celle qui fut pourtant l’une des avocates du père de l’indépendance, Habib Bourguiba, alors qu’elle n’avait que 21 ans.
Elle reste peu connue du grand public en Tunisie, où elle n’a par exemple pas de rue à son nom.
Elle est pourtant revenue à plusieurs reprises en Tunisie, notamment pour rencontrer des féministes tunisiennes, qui ont suivi son combat pour légaliser en France l’avortement, déjà autorisé en Tunisie.
Le président Kais Saied, avait indiqué durant la campagne électorale en 2019 que son père était voisin de Gisèle Halimi à l’adolescence.
Répondant à des accusations d’antisémitisme en raison de sa ferme position antisioniste et pro-palestinienne, il avait déclaré dans un rare débat télévisé « le problème n’est pas avec les juifs : Gisèle Halimi, la militante au sein du parti socialiste (français, NDLR), mon père l’emmenait à l’école sur son vélo lors de la Deuxième Guerre mondiale pour la protéger des soldats nazis ».