Un ancien député arabe incarcéré accusé de liens avec le terrorisme
Basel Ghattas, qui tente d'écourter sa peine de prison pour avoir fait passer des téléphones à des terroristes, dément les accusations

Mercredi, le tribunal de Beer-Sheva a rejeté la demande formulée par un ancien député arabe-israélien incarcéré de participer à un programme de réinsertion dans une prison. La cour a suivi une affirmation de l’Etat selon laquelle Basel Ghattas serait membre d’un groupe terroriste. De son côté, Ghattas affirme qu’il n’a jamais été informé de cette accusation.
Ghattas, un ancien membre de la Knesset de la Liste arabe unie, a été condamné en avril 2017 pour avoir abusé de sa position de député pour faire passer illégalement des téléphones portables et des notes à des détenus palestiniens condamnés pour terrorisme dans des prisons israéliennes.
Alors qu’il purge une peine de prison de deux ans au centre de détention Gilboa, Ghattas s’est vu refuser une libération anticipée en novembre. Le comité de remise en liberté conditionnelle a en effet estimé qu’il n’avait pas formulé les remords suffisants pour ses crimes et qu’il n’avait pas fait d’efforts pour participer à un programme de réinsertion en prison.
Il a fait appel afin de pouvoir participer à un tel programme, ce qui pourrait augmenter ses chances d’obtenir une libération anticipée prochainement. Mais il a ensuite été informé qu’il n’y était pas éligible puisqu’il est classé parmi les prisonniers de sécurité affiliés au groupe terroriste du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP).
Ghattas et son avocat, Abber Baker, ont fermement nié l’accusation. Ils ont fait valoir qu’il n’a non seulement jamais appartenu au FPLP, mais que les autorités ne l’avaient jamais auparavant informé qu’il était considéré comme un prisonnier du FPLP.
Le représentant de l’administration pénitentiaire a affirmé que Ghattas avait été informé de son statut d’affilié au FPLP au début de sa peine.
Le tribunal s’est aligné sur la position de l’administration pénitentiaire et statué contre l’appel de Ghattas. Son avocat a déclaré qu’il ferait appel auprès de l’Etat pour faire modifier son statut.
Gilad Erdan, le ministre de la Sécurité publique, a salué la décision, déclarant qu’en « ce qui me concerne, le terme de ‘réinsertion’ n’existe pas pour les terroristes. Il n’y a pas de programme pour toute personne qui soutient une idéologie meurtrière, attaque des Juifs ou rejette le droit du peuple juif à avoir un état ».

Ghattas avait fait l’objet d’une enquête criminelle après avoir été filmé par des caméras de surveillance en train de transmettre des enveloppes à des prisonniers de sécurité palestiniens en décembre 2016.
Pour la police, le député avait profité de sa fonction de membre de la Knesset – le dispensant de toute fouille corporelle – lors d’une visite à la prison de Ketziot dans le sud d’Israël. Il avait alors rencontré Walid Daka, un prisonnier palestinien qui purge une peine de 37 ans pour l’enlèvement et le meurtre en 1984 du soldat israélien âgé de 19 ans, Moshe Tamam. Ghattas avait aussi rencontré Basel Ben Suleiman Bezre, qui purge une peine de 15 ans pour terrorisme.
Daka était membre du FPLP quand il a commis son crime.
Le tribunal de Beer-Sheva avait accepté l’accord de négociation conclu entre le procureur d’Etat et Ghattas, le condamnant à une peine de deux ans de prison, avec 18 mois liberté surveillée et 120 000 shekels (20 000 euros) d’amende.
Le tribunal avait également condamné Ghattas pour manquement à la morale, ce qui lui interdit d’exercer tout mandat à la Knesset pendant les sept ans suivant la fin de sa peine.
Au début de sa peine en juillet 2017, Ghattas avait clairement fait savoir qu’il ne regrettait pas son crime.
« Je vais entrer en prison la tête haute », a-t-il dit à des partisans avant d’entrer en prison. « J’ai agi pour des raisons humanitaires au nom de prisonniers… je continuera à lutter pour les droits des prisonniers. »
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.