Un bâtiment emblématique de Jérusalem qui abritait des SDF vendu pour 50 M de $
La municipalité de Jérusalem vend le site historique de "Katzin Ha'Ir" à un homme d'affaires juif français qui y développera des activités commerciales
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans l'immobilier pour le Times of Israel.
Un bâtiment en grande partie abandonné dans le centre de Jérusalem, qui a servi de refuge informel pour les sans-abris dans la capitale israélienne pendant trois ans, a été vendu à un promoteur pour 180 millions de shekels.
L’offre faite par l’homme d’affaires juif français Laurent Levy à l’autorité foncière israélienne était supérieure de 28 millions de shekels à l’offre concurrente. Levy prendra en charge le réaménagement du site de 2 932 mètres carrés situé au 27, rue Hillel, également connu sous le nom de Katzin Ha’Ir,
Les prix des logements dans ce quartier sont parmi les plus élevés de la ville, plus de 60 000 shekels le mètre carré, selon le site économique en hébreu Calcalist.
Levy est arrivé en Israël avec sa famille en 2005. En 2014, il a acheté et ensuite ouvert le Kikar HaMusika [square de la musique] situé à proximité, et il a continué à développer de nouvelles entreprises dans ce quartier du centre-ville de Jérusalem, dont une pâtisserie française, des restaurants. Il a créé un ensemble musical pour jouer dans dans l’espace. Ses futurs projets comprennent des hôtels à Jérusalem et en Galilée, et la poursuite du développement de son entreprise internationale d’optique, grâce à laquelle il a fait fortune.
Le bâtiment qu’il a acheté est considéré comme un site historique classé. Les conditions de vente de l’autorité foncière israélienne pour cette propriété unique incluent la préservation du bâtiment et la réserve de 462 mètres carrés pour des activités culturelles et de loisirs.
Le projet doit en outre prévoir un parking souterrain et l’espace public doit être aménagé et meublé par Laurent Levy, avant d’être remis à la municipalité de Jérusalem une fois terminé.
Jusqu’en 2015, le bâtiment abritait un centre urbain local géré par l’armée israélienne, dans le cadre d’un programme national – aujourd’hui supprimé – appelé Katzin Ha’ir, qui offrait divers services aux soldats et aux réservistes en permission et dans le besoin en-dehors de leur base militaire. Ces services comprenaient la mise à disposition de soins psychologiques et d’une prise en charge psychiatrique, une assistance juridique et un lieu de résidence temporaire pendant le service obligatoire. Construit en 1886, à l’instigation d’un moine et de l’Association palestinienne des catholiques d’Allemagne, le bâtiment a servi de pensionnat pour jeunes filles jusqu’au milieu des années 1940. Il est considéré comme un site protégé de la capitale.
Ces trois dernières années, comme l’a rapporté le Times of Israel, le bâtiment Katzin Ha’Ir a été utilisé comme refuge pour les sans-abris, sous l’égide de Yisrael Cohen, qui a lui-même été un sans-abri lorsqu’il était adolescent. Une fois la vente conclue par l’autorité foncière israélienne, Cohen a été mis en demeure de quitter les lieux et de fermer le refuge.
Depuis la publication de cette histoire par le ToI, des membres du conseil municipal de Jérusalem se sont portés volontaires pour aider Cohen à rester dans le bâtiment jusqu’à ce que les travaux commencent, et pour l’aider à déménager son activité.
La population des sans-abris à Jérusalem est très importante et bien qu’il existe un programme de soutien de la ville pour les aider, il y a très peu de refuges, et une liste d’attente pour la plupart de ceux qui existent.