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Un candidat “antisémite” à la mairie de New York tient d’autres propos antisémites

Thomas Lopez-Pierre maintient que “les propriétaires juifs cupides” mènent un “nettoyage ethnique” des locataires noirs et hispaniques avec de l’argent d’Israël

Thomas Lopez-Pierre à New York, en 2006. (Crédit : Johnny Nunez/WireImage/Getty Images)
Thomas Lopez-Pierre à New York, en 2006. (Crédit : Johnny Nunez/WireImage/Getty Images)

JTA – Thomas Lopez-Pierre dit qu’il n’est pas antisémite. Il croit juste à une cabale des « propriétaires juifs cupides », financée par l’argent israélien, pour mener un « nettoyage ethnique » des habitants noirs et hispaniques de Harlem. Il pense que les médias juifs la masquent.

Et si ses propos irritent les Juifs ? « Tant pis, dit-il. Je m’en fiche. »

« Ce n’est que maintenant que je réalise que les Juifs ne semblent pas pouvoir se séparer les uns des autres, a-t-il dit vendredi à JTA. Une attaque contre les propriétaires juifs avares cupides est perçue comme une attaque contre tous les Juifs. Et vous savez quoi ? Tant pis, si c’est la manière dont veut le prendre la communauté juive, tant pis. »

Lopez-Pierre est candidat à l’élection primaire contre le conseiller municipal démocrate Mark Levine, qui représente depuis 2014 un district qui couvre la plupart de West Harlem jusqu’à Upper Manhattan. Lopez-Pierre s’était déjà présenté sans succès en 2013.

Son laïus contre les propriétaires juifs est au cœur de sa campagne. Sur Twitter il écrit: « les propriétaires juifs POSSEDENT 80 % des immeubles résidentiels privés à Upper Manhattan ; COUPABLES d’AVARICE pour pousser les locataires noirs/hispaniques dehors. »

Times Square, à New York. Illustration. (Crédit : Jean-Christophe Benoist/CC BY 3.0/WikiCommons)
Times Square, à New York. Illustration. (Crédit : Jean-Christophe Benoist/CC BY 3.0/WikiCommons)

L’Anti-Defamation League (ADL) a publié un communiqué décrivant la déclaration de Lopez-Pierre comme « un stéréotype antisémite profondément offensant ».

Pendant un entretien de 20 minutes, j’ai tenté de comprendre pourquoi Lopez-Pierre pense que la religion des propriétaires est importante. Il a répété son chiffre de 80 %, mais n’en a fourni aucune preuve, et s’est lancé dans un cours sur ce qu’il appelle l’ « économie de groupe », ou comment les membres d’une certaine ethnie ou d’une certaine religion travaillent ensemble pour leur bénéfice mutuel.

« S’ils étaient italiens, je dirais italien, a-t-il dit. Nous vivons dans un quartier sur la base de la race, de la classe [sociale] et de la religion. C’est une illusion de penser autre chose. Il y a des quartiers juifs, il y a des quartiers portoricains, il y a des quartiers jamaïcains, il y a des quartiers indiens. »

Lopez-Pierre a affirmé que les propriétaires juifs de Harlem sortent de l’argent investi en Israël, achètent des appartements dans le quartier historiquement noir et en font partir les locataires.

« Ces propriétaires juifs utilisent leur propriété pour un nettoyage ethnique des locataires noirs et hispaniques », a-t-il dit. Il a ajouté que les journalistes juifs avaient choisi de ne pas en parler.

« Vos collègues dans les médias juifs, ils ne veulent pas en parler, a-t-il dit. Mais peut-être que vous avez des c*uilles. J’en serais impressionné. »

Lopez-Pierre dit être un agent immobilier. Il est aussi le responsable de plusieurs initiatives de Harlem pour promouvoir le patronage afro-américain d’entreprises possédées par des Afro-Américains, mais l’on ne sait pas combien d’entre elles sont actives.

L’une de ces entreprises est « Harlem restaurant Book », un guide des restaurants possédés par des Noirs dans le quartier. Le site internet harlemrestaurantbook.com est également maintenant la page d’accueil de Harlem Family Eviction Prevention Fund, une association de défense des locataires qui est présidée par Lopez-Pierre. Elle n’a aucun évènement prévu à son agenda, et sa revue de presse des « nouvelles des mauvais propriétaires » s’arrête en 2015. Lopez a aussi créé un site pour le Harlem Real Estate Fund, dont il est le seul employé.

L’une des initiatives de Lopez-Pierre semble lui avoir rapporté de l’argent. Selon le New York Post, il a récolté plus de 5 000 dollars de financement participatif en prétendant être son propre opposant.

Lopez-Pierre a balayé la notion d’être un antisémite sectaire.

« Si les médecins juifs m’en veulent parce que j’attaque les propriétaires juifs cupides, si les travailleurs sociaux juifs m’en veulent parce que j’attaque les propriétaires juifs cupides, tant pis, je m’en fiche, a-t-il dit. Ce n’est pas mon travail de me préoccuper de leurs sentiments. »

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