Un combattant de Tsahal acquitté de l’accusation de viol d’une soldate de sa base
Le tribunal innocente à l'unanimité le militaire du Dôme de fer de toutes les accusations, reconnaissant la défense qui affirme que la relation était consensuelle
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Un tribunal militaire a innocenté lundi un soldat israélien accusé d’avoir violé une autre soldate servant avec lui dans la même base.
Selon l’armée israélienne, le soldat – à qui le tribunal a accordé l’anonymat – a été innocenté à l’unanimité par un panel de juges.
Le soldat, qui servait dans une unité qui opère le système de défense antimissile Dôme de fer, avait été arrêté le 16 novembre de l’année dernière, lors d’une enquête de la police militaire sur cette affaire.
Le 9 décembre 2021, il a été inculpé pour avoir violé une soldate qui servait dans la même base militaire.
Ses avocats ont affirmé que la relation entre les deux militaires était consensuelle, un argument qui a finalement été accepté par le tribunal.
Le soldat avait par ailleurs été libéré au début de l’année, le tribunal ayant fini d’examiner toutes les preuves de l’affaire.

L’armée a été critiquée pour sa gestion des allégations d’agressions sexuelles. Dans une affaire en cours devant un tribunal militaire, le lieutenant-colonel Dan Sharoni a conclu un accord de plaidoyer le mois dernier après avoir été accusé de 79 chefs d’accusation de crimes sexuels pour avoir filmé des dizaines de ses subordonnées féminines alors qu’elles étaient nues, à leur insu. Cet accord, qui prévoyait à l’origine qu’il pourrait conserver sa pension militaire, a déclenché une vive controverse sur cette affaire et sur la manière dont Tsahal traite les abus sexuels.

En avril, une soldate de Tsahal a déclaré à un officier de sa base qu’elle avait été violée lors d’une fête de Pourim, mais elle n’a pas été emmenée à l’hôpital pour y être examinée et son allégation n’a pas été transmise à la police. Dix jours plus tard, elle s’est suicidée sur la base en utilisant l’arme de son commandant.
L’année dernière, le ministre des Renseignements, Elazar Stern, a déclaré qu’il détruirait les plaintes anonymes pour abus sexuel pendant son mandat à la tête de la direction des effectifs de Tsahal. Il a dû retirer sa candidature au poste de président de l’Agence juive en raison du scandale qui a suivi.
Dimanche, à la suite de nouvelles informations faisant état d’abus sexuels commis par des détenus palestiniens sur des soldates de Tsahal servant comme gardiennes de prison, le Premier ministre Yair Lapid a déclaré que la violence à l’égard des femmes était « une tache sur le pays et que cela ne pouvait pas continuer. »
« Il est de notre responsabilité en tant que société et de notre obligation en tant que gouvernement d’éradiquer ce phénomène », a-t-il ajouté.