Un député arabe affirme que Peres est un criminel de guerre qui a du sang sur les mains
Pour Issawi Freij, député arabe du parti Meretz, "quelqu'un qui n'a rien à apporter devrait se taire"

Au lendemain de l’AVC qui a touché l’ancien président, Basel Ghattas, députée de la Liste arabe unie, a parlé de Shimon Peres comme étant « l’un des piliers du projet colonial sioniste, et l’un [des dirigeants du projet] les plus méprisables, cruels, extrémistes et durables. »
Ghattas a ensuite publié un statut sur Facebook dans lequel il parle de Peres comme « le plus nuisible et dévastateur pour la nation palestinienne. »
Et il ne s’est pas arrêté là. Peres aurait réussi « à se faire passer pour une colombe » au point d’en avoir gagné le Prix Nobel de la Paix.
« Dans sa mort, souvenons-nous de lui, comme d’un tyran directement responsable de crimes et de crimes de guerre à notre encontre », ajoutant « il est noyé dans notre sang, de la tête aux pieds. »

Ces publications ont déclenché un scandale auprès des autres politiques israéliens.
Issawi Freij, député arabe du parti Meretz, a déclaré que les remarques de Ghattas étaient « inintelligentes » et l’a accusé de tenter de déclencher un tollé sans raison.
« Il y a des choses qui ne conviennent pas à quelqu’un qui affirme servir au nom de la société arabe israélienne. Le député Ghattas cherche à creuser un autre fossé inutile dans les relations judéo-arabes de ce pays, a-t-il écrit sur Facebook. Quelqu’un qui n’a rien à apporter au renforcement des relations entre juifs et arabes devrait se taire plutôt que d’entraîner des troubles. »
Il a ajouté que la diatribe de Ghattas le plaçait dans la plus petite minorité de la population arabe, qui dans sa très grande majorité souhaite du bien à Peres.
Itzik Shmuli, député de l’Union Sioniste, a décrit Ghattas comme un « homme mesquin et malheureux, dont la contribution à la politique consiste à déverser sa haine, son animosité, son soutien au terrorisme, et en une autopromotion de bas étage et provocante. Il n’est pas digne de prononcer le nom de Peres. »
Yoel Hasson, député de l’Union Sioniste, a également accusé Ghattas de chercher la provocation plutôt que les solutions, et a affirmé « qu’en 300 ans de vie, Ghattas n’accomplira pas un iota de ce qu’a réalisé Peres pour la communauté arabe. »
Meir Cohen, vice-président de la Knesset (Yesh Atid) a déclaré que les gens comme Ghattas « devraient être vomis de notre parlement », et a appelé Ayman Odeh, le dirigeant de la Liste arabe unie, à condamner ses propos.
Yariv Levin, député du Likud et ministre du Tourisme, a déclaré à la radio militaire que Ghattas était un « agitateur. Il n’y a pas de place pour des personnes comme lui au parlement israélien. »
Ghattas a répliqué et déclaré qu’il était « en-dessous de ma dignité de répondre à de tels tarés. »
Des responsables du Hamas se sont également exprimés sur la maladie de l’ancien président et Nobel de la Paix.
Salah Bardawil, haut fonctionnaire du Hamas à Gaza, a écrit mardi soir sur Twitter que « Shimon Peres quitte un monde qu’il a corrompu avec le sang des enfants de Qana et de Gaza », en référence aux bombardements accidentel du village de Qana en Lybie, qui a couté la vie à 106 civils au cours d’une bataille contre le Hezbollah. Peres était Premier ministre à l’époque.
« En toutes occasions, il portait le manteau de la paix, sous lequel il cachait le poignard de la perfidie », a écrit Bardawil.
Bardawil a conclu en déclarant que « demain, il rencontrera Sharon », faisant allusion au Premier ministre israélien Ariel Sharon, décédé en 2014.
Toujours sur Twitter, l’ancien ministre de la Santé à Gaza s’est répandu en invectives contre Peres. « L’architecte de l’accord criminel d’Oslo, le meurtrier des enfants de Qana est mourant… va en enfer », a écrit Basem Naim mercredi matin.
Naim est à présent à la tête de Conseil des relations internationales du Hamas dans la bande de Gaza.