Un député du Hezbollah encourage les enlèvements d’Israéliens dans la prochaine guerre
Walid Sukkarieh dit que s’emparer des collectivités du Nord pourrait bloquer l'utilisation israélienne disproportionnée de la force et créer de nouveaux rapports de force

Un membre du parlement de la branche politique du groupe terroriste libanais Hezbollah a appelé à ce que des communautés israéliennes soient capturées et les civils pris en otage dans une guerre future avec Israël.
S’exprimant sur la chaîne al-Manar TV du Hezbollah, le député Walid Sukkarieh a déclaré que, en plus de l’arsenal de missiles du groupe – qui seraient au nombre de dizaines de milliers – une offensive pour saisir les collectivités du Nord d’Israël devrait être employée pour empêcher Israël de riposter et mettre en œuvre sa « Doctrine Dahiyeh », une stratégie militaire qui préconise l’utilisation d’une force disproportionnée contre une entité militante en détruisant les infrastructures civiles.
La stratégie, nommée d’après une banlieue de Beyrouth, a été mis en œuvre dans la seconde Guerre du Liban en 2006 pour détruire des bâtiments entiers dans le bastion du Hezbollah par des frappes aériennes soutenues.
La doctrine a été d’abord mentionnée en 2008 par celui qui était alors chef de la division nord de l’armée israélienne et qui est désormais chef d’état-major de Tsahal, Gadi Eisenkot. Il a averti qu’Israël réappliquerait la stratégie dans chaque village au Liban à partir duquel Israël serait attaqué.
Israël se prépare à marquer le 10e anniversaire de la guerre de 34 jours le mois prochain.
Sukkarieh a dit dans son interview le 18 juin qu’Israël ne pourrait pas mettre en œuvre la doctrine si le Hezbollah détenait des Israéliens en otage dans une autre série de conflits.
« Le peuple israélien serait prisonnier entre nos mains. Cela empêcherait Israël de cibler les civils de notre côté. Il [l’Etat hébreu] ne serait pas en mesure de mettre en œuvre la stratégie Dahiyeh. Ils ont menacé, dans la prochaine guerre, de mettre en œuvre cette stratégie et de détruire l’ensemble du Liban. Que vont-ils détruire si nous détenons des colonies en otage ? Nous aurons des otages. S’ils nous tuent, nous allons les tuer », a-t-il soutenu, selon une traduction postée jeudi par l’Institut de recherche des médias du Moyen-Orient.
Le député du Hezbollah a ajouté que la saisie des terres israéliennes créerait un nouvel équilibre des forces dans la région, un équilibre en faveur de la cause palestinienne, et qu’aucun élément extérieur ne permettrait de forcer le Hezbollah à se retirer.
« Dans ces circonstances, aucune résolution ne sera en mesure de vous forcer à vous retirer vers vos positions précédentes, et de remettre ces terres à Israël. Même les [régimes] arabes ne seraient pas en mesure de le tolérer. Les pires régimes arabes ne seraient pas en mesure d’accepter. Ils ne seraient pas en mesure de dire : « Le Hezbollah a réussi à libérer une colonie en Palestine, mais il faut qu’il se retire ». Une situation nouvelle serait imposée sur le conflit entre le Hezbollah et Israël, [et] la cause palestinienne dans son ensemble », a-t-il affirmé.
La semaine dernière, le ministre du Renseignement israélien Yisrael Katz a averti que le Liban serait « ruiné » en cas de conflit entre l’armée israélienne et le Hezbollah, qualifiant le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah de « mégalomaniaque » sans concept de réalité.
« Le Hezbollah continue d’être la principale menace non étatique, non seulement pour Israël, mais aussi au Liban », a-t-il dit à la Conférence Herzliya, un séminaire annuel qui passe en revue la sécurité d’Israël.