Un député lance une procédure d’expulsion de la Knesset à l’encontre d’Ofer Cassif
Le seul élu juif d'un parti arabe a ouvertement soutenu les accusations de génocide lancées par Prétoria à l'encontre d'Israël devant la CIJ ; Oded Forer veut riposter
Oded Forer, député élu sous l’étiquette Yisrael Beytenu, cherche à obtenir le renvoi d’Ofer Cassif, parlementaire juif issu de l’alliance arabe radicale Hadash-Taal, de la Knesset après que ce dernier a ouvertement soutenu les accusations de génocide lancées par l’Afrique du Sud à l’encontre d’Israël devant la Cour internationale de Justice.
« Mon devoir constitutionnel, je l’assume vis-à-vis de la société israélienne et de tous ses résidents, pas à l’égard d’un gouvernement dont les membres et la coalition appellent au nettoyage ethnique et même à un réel génocide », a écrit Cassif dimanche sur X, après des informations qui avaient indiqué qu’il avait signé une pétition en soutien au dossier déposé par l’Afrique du Sud.
En réponse, Forer a annoncé qu’il tentait de collecter les signatures de 70 députés afin de lancer le processus de renvoi de Cassif de la Knesset, conformément aux dispositions de la Loi fondamentale : La Knesset, qui permet aux législateurs de renvoyer un collègue « exprimant son soutien au combat armé d’un État ennemi ou d’une organisation terroriste contre l’État d’Israël ».
Si Forer parvient à atteindre son objectif, le dossier sera présenté devant la Commission de la Knesset avant d’être voté en séance plénière. Il faudra 90 votes favorables à son renvoi pour que Cassif doive renoncer à son siège de député.
« Les paroles de traîtrise du député Cassif ne peuvent plus être entendues au moment même où le sang de nos soldats et de nos citoyens nous interpelle encore », a déclaré Forer.
« Cassif, dont la candidature à la Knesset avait été disqualifiée dans le passé suite à une requête que j’avais soumise à la commission centrale électorale, a choisi, pendant cette guerre, de rejoindre l’une des initiatives les plus destructrices pour la sécurité de l’État d’Israël, soutenant ainsi la lutte du Hamas contre Israël. Il devrait pouvoir se retrouver rapidement en dehors de l’enceinte de la Knesset et, si possible, il devrait pouvoir également se retrouver en dehors des frontières de l’État d’Israël », a dit Forer.
Le président du parti Hadash-Taal, Ahmad Tibi, a lui accusé le gouvernement israélien de « légitimer » le génocide contre la population palestinienne de Gaza, déclarant que « c’est ainsi que les nazis parlaient des Juifs ».
« Le ministre des Finances a dit qu’il y avait deux millions de nazis à Gaza », a déclaré Tibi, faisant référence aux récentes déclarations de Bezalel Smotrich. « C’est ainsi que l’on légitime un génocide. »
« Et quand cela sonne nazi, ressemble à du nazisme, c’est du néo-nazisme. Même si le ministre est Juif », a-t-il ajouté.
« Les poursuites à La Haye sont basées sur les paroles de Smotrich, de Ben-Gvir, et d’Eliyahu, et non pas sur les paroles de Cassif », a-t-il affirmé. « Ceux qui parlent ainsi veulent que la guerre continue et ne veulent pas ramener les otages. »
Smotrich et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir ont tous deux appelé à « l’émigration volontaire » des Palestiniens de Gaza, tandis que le ministre du Patrimoine Amichaï Eliyahu avait indiqué qu’Israël avait la possibilité de larguer une bombe nucléaire sur le territoire côtier.
Dans son recours déposé la semaine dernière, l’Afrique du Sud a accusé Israël d’avoir commis, au cours de sa guerre contre le Hamas à Gaza, des actes « à caractère génocidaire, car ils ont été commis avec l’intention spécifique requise […] de détruire les Palestiniens de Gaza en tant que partie du groupe national, racial et ethnique palestinien au sens large ».
En réponse au recours, Israël a accusé l’Afrique du Sud de « d’absurde accusation de meurtre rituel » et les États-Unis ont dénoncé le recours comme étant « sans fondement, contre-productif et complètement dépourvu de toute base factuelle, quelle qu’elle soit ».