Un diplomate égyptien aurait qualifié d’autres Africains des “chiens et des esclaves”
La diplomate kényane ayant entendu l’injure demande que l’Egypte n’ait pas le droit de représenter l’Afrique
Dov Lieber est le correspondant aux Affaires arabes du Times of Israël
Le ministère égyptien des Affaires étrangères ouvre une enquête sur des accusations contre un de ses diplomates, qui aurait fait référence aux Africains subsahariens comme « des chiens et des esclaves » pendant un évènement des Nations unies, ont annoncé mardi les médias égyptiens.
La diplomate kényane Yvonne Khamati a accusé le diplomate égyptien, non identifié, d’avoir fait ces commentaires la semaine dernière, pendant une réunion de l’Assemblée environnementale des Nations unies organisée à Nairobi.
Dimanche, Khamati a écrit une note au doyen de son corps diplomatique pour demander que l’Egypte ne représente plus l’Afrique dans aucune institution officielle en raison de ces remarques. La note a été diffusée dans la presse kényane, entraînant un scandale national.
Khamati a déclaré que les remarques dégradantes avaient été faites pendant une conversation entre la délégation égyptienne et d’autres délégations africaines à propos de l’échec d’une résolution permettant de déterminer l’impact environnemental sur Gaza de la guerre de l’été 2014 entre Israël et le Hamas. L’Egypte aurait soutenu la résolution.
He spoke to his delegation in Arabic in the presence of African delegates. That speak:understand Arabic
— AMB Yvonne Khamati (@YvonneKhamati) May 30, 2016
Alors que le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri a ordonné une enquête sur l’incident, son ministère a au même moment publié un communiqué démentant « complètement » que les remarques aient été faites, a annoncé le site d’informations égyptien al-Ahram.
Le communiqué du ministère accusait également Khamati d’outrepasser son autorité en essayant d’interdire à l’Egypte de représenter l’Afrique.
« Il est complètement inacceptable de généraliser et de présenter des accusations faibles contre l’Etat et le peuple égyptien qui jettent le doute sur leur appartenance à l’Afrique et sur la capacité de l’Egypte à représenter les intérêts africains », est-il écrit dans le communiqué.
Bien que le gouvernement égyptien ne semble pas s’excuser, des citoyens du pays arabe le plus peuplé ont utilisé Twitter pour exprimer leur indignation devant ces remarques.
En utilisant le hashtag #WeAreSorryAfrica, des Egyptiens ordinaires se sont excusés pour les déclarations présumées de leur représentant.
a reminder that as well as racist, Egypt's regime suffers from extreme cognitive dissonance. #WeAreSorryAfrica https://t.co/vrmXB6U6lN
— Amro Ali (@_amroali) May 31, 2016
I hereby declare that the Egyptian minister that made those racist comments does not represent me #wearesorryafrica
— Ahmed Adel (@click_mobinil) May 31, 2016
#WearesorryAfrica and most of all we are sorry to ourselves.This ignorant racist man does not represent us Egyptians pic.twitter.com/AUUEeU4GVj
— Yehia El Gammal (@YehiaMelGammal) May 31, 2016