Un diplomate israélien rencontre la ministre sud-africaine des Affaires étrangères
En marge de l'assemblée générale de l'ONU, Dore Gold a abordé les relations bilatérales avec Maite Nkoana-Mashabane
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

NEW YORK – Le directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères a rencontré mercredi la ministre des Affaires étrangères de l’Afrique du Sud, qui, il y a trois ans, avait déclaré que les responsables de son pays n’engageraient pas de dialogue avec Israël.
La rencontre entre Dore Gold et Maite Nkoana-Mashabane, qui est ministre de Pretoria des Relations internationales et de la Coopération depuis 2009, a eu lieu en marge de l’Assemblée générale des Nations unies.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a confirmé que la rencontre avait eu lieu mais avait initialement gardé le silence sur le contenu de la rencontre. Gold a tweeté une photo de lui en train de serrer la main à Nkoana-Mashabane, ajoutant qu’il était en train d’ « d’explorer les liens entre nos nations ».
« Nous considérons le fait que cette réunion ait eu lieu comme un accomplissement extraordinaire », a déclaré un haut responsable du ministère des Affaires étrangères au Times of Israel jeudi.
Au cours de la réunion, Gold a discuté de l’importance des relations entre l’Afrique du Sud et Israël, en particulier dans le contexte de la nouvelle volonté de Jérusalem de coopérer avec tous les pays du continent, a ajouté le responsable.
En 2013, Nkoana-Mashabane avait déclaré qu’en raison de la situation difficile pour les Palestiniens, les responsables sud-africains refusaient de coopérer avec Israël.
« Les ministres de l’Afrique du Sud ne se rendent pas en Israël actuellement. Même le Conseil juif des députés avec qui nous dialoguons ici, ils savent pourquoi nos ministres ne vont pas à Israël », avait-elle affirmé à l’époque.
Exploring the ties between our nations with Maite Nkoana-Mashabane, #SouthAfrica-'s Minister of International Relations and Cooperation @UN pic.twitter.com/duZzTkK13b
— Dr. Dore Gold (@DrDoreGold) September 22, 2016
Nkoana-Mashabane avait ajouté que l’Afrique du Sud a « accepté de ralentir et de limiter les contacts avec la haute direction de ce régime jusqu’à ce que les choses commencent à aller mieux […]. La lutte du peuple de Palestine est notre lutte », avait-elle déclaré.
Les commentaires de Nkoana-Mashabane avait fait sensation et le cabinet sud-africain avait ensuite déclaré qu’il n’avait pas imposé « une interdiction de voyage en Israël à ses représentants du gouvernement. »
Les relations entre Jérusalem et Pretoria ont longtemps été houleuses en raison des sévères critiques de ce dernier à l’encontre de la politique israélienne, et de son soutien indéfectible aux Palestiniens. L’an dernier, le Congrès national africain – le parti au pouvoir dans le pays – avait accueilli le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Meshaal, une décision qu’Israël avait contesté.
Cette année, Gold a effectué une visite de trois jours en Afrique du Sud pour rencontrer les dirigeants de la communauté juive et des responsables gouvernementaux.
« Les réunions ont été un début très important. Dire que nous sommes sur le point d’avoir une relation complètement différente est prématurée. Mais il y a une volonté d’écouter nos arguments », avait déclaré Gold au Times of Israel à l’époque. « Il y a un potentiel. Maintenant, tout est dans le suivi ».
Jeudi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu devrait s’entretenir avec une douzaine de dirigeants de pays africains, dans le cadre de l’effort pour renforcer des échanges et des relations diplomatiques avec le continent. On ne sait pas si les responsables sud-africains seront présents.
Lors de son voyage à New York, Gold a également rencontré les ministres des Affaires étrangères de la Tanzanie, du Malawi, de l’Ethiopie et du Rwanda.
Le président sud-africain Jacob Zuma est actuellement à New York, où il s’est adressé à l’Assemblée générale de l’ONU mercredi. Dans son discours, il a déclaré que l’absence de progrès sur le conflit israélo-palestinien « reste une préoccupation majeure pour nous ». Il est temps pour l’ONU de « mener à bien sa mission historique » et d’aider à résoudre le conflit, qu’il a appelé l’un des « plus longs problèmes de décolonisation et d’occupation en suspens ».