Israël en guerre - Jour 569

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Un dirigeant arabe de Haïfa renonce à sa nomination au poste de maire-adjoint

Raja Zaatara cède sa place à quelqu'un d'autre de la Liste arabe unie, et dit qu'il ne s'excusera pas pour ses opinions, mais rejette les accusations de soutien au terrorisme

Le conseiller municipal de Haïfa Raja Zaatara, de la Liste arabe unie. (Capture d'écran YouTube)
Le conseiller municipal de Haïfa Raja Zaatara, de la Liste arabe unie. (Capture d'écran YouTube)

Un homme politique arabe de Haïfa a annoncé mercredi qu’il ne serait pas maire-adjoint de la ville, après des protestations sur ses commentaires passés qui semblaient offrir un soutien à des groupes terroristes palestiniens.

Raja Zaatara, membre du Parti communiste d’Israël et membre du Conseil de la Liste arabe unie, devait être maire adjoint de Haïfa, troisième ville d’Israël après Jérusalem et Tel Aviv, pendant la seconde moitié du mandat de cinq ans de la maire nouvellement élue Einat Kalisch-Rotem.

Ces dernières années, il a été critiqué pour avoir ouvertement soutenu le régime de Bashar el-Assad et ses alliés dans la guerre civile syrienne, déclaré que le Hezbollah et le Hamas n’étaient pas des organisations terroristes, soutenu un boycott international d’Israël et semblé affirmer dans une interview que le sionisme avait inspiré la création de l’organisation terroriste de l’Etat islamique.

Sa nomination faisait partie d’un accord de coalition signé entre la faction du Parti travailliste de la maire Einat Kalisch-Rotem et la faction de la Liste arabe unie de Zaatara au conseil municipal.

Kalisch Rotem avait insisté pour nommer Zaatara, alors même que le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de l’Intérieur Aryeh Deri et d’autres avaient cherché à contrecarrer cette décision.

La candidate à la mairie de Haïfa Einat Kalisch Rotem met son bulletin dans l’urne dans un bureau de vote dans la matinée des élections municipales à Haïfa, le 30 octobre 2018 (Crédit : Meir Vaknin/Flash90)

Lors d’une conférence de presse mercredi, Zaatara a annoncé : « Je ne m’excuserai pas pour mes opinions », mais que son parti avait décidé de nommer Shahira Shalbi, membre du conseil municipal, comme maire adjoint à sa place.

« Einat Kalisch-Rotem résiste courageusement aux menaces de la mafia. Les menaces de priver Haïfa des budgets du gouvernement sont le fait d’une mafia », a-t-il dit.

« Je suis fier de mon parti, je suis fier de mon parcours », a-t-il ajouté, rejetant les affirmations des politiciens de droite selon lesquelles sa faction de deux sièges au conseil était un représentant de facto du Hamas ou du Hezbollah.

« Je ne soutiens pas le terrorisme. Je suis contre le terrorisme », a-t-il ajouté.

« Nous ne sommes pas arrivés à la municipalité de Haïfa par un tunnel du Hezbollah ou à bord d’une roquette du Hamas. Nous sommes ici grâce aux 6 715 votes » des habitants de Haïfa lors des élections municipales d’octobre.

Peuplée à la fois de Juifs et d’Arabes, Haïfa a cherché avec zèle à protéger sa réputation en tant que modèle de coexistence en Israël.

Zaatara, 40 ans, est une personnalité politique depuis l’adolescence, ayant été un leader étudiant local et national dans les écoles secondaires et les universités.

Il est membre du parti politique Hadash et du Haut Comité de suivi pour les citoyens arabes d’Israël, organisme qui chapeaute les organisations de la société civile arabe israélienne, et il a participé à la création de l’alliance des partis arabes sur la Liste arabe unie avant les élections de 2015.

Alors qu’il dirigeait les relations publiques de la Liste arabe unie pendant la campagne électorale de la Knesset en 2015, Zaatara a affirmé que le Hamas n’était pas une organisation terroriste.

En 2016, Zaatara a défendu le Hezbollah après que la Ligue arabe l’a déclaré organisation terroriste. Il a déclaré que l’organisation et le parti politique djihadiste libanais n’était pas un groupe terroriste mais un « mouvement de résistance qui a réussi à expulser l’occupant », une référence à la présence militaire israélienne au Sud Liban jusqu’en 2000.

En 2012, il a fondé une organisation de soutien au mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), visant à promouvoir l’idée d’un boycott de l’Etat juif parmi les arabes israéliens.

Le chef du parti ultra-orthodoxe Shas et ministre de l’Intérieur Aryeh Deri lors d’une cérémonie dans la ville de Tibériade, le 24 mai 2018. (David Cohen/Flash90)

A la suite des informations parues dans les médias au sujet de la nomination imminente de Zaatara, Deri, dont le ministère de l’Intérieur a des pouvoirs de contrôle sur les municipalités israéliennes, a cherché à contrer cette mesure.

« Raja Zaatara, membre du conseil municipal de Haïfa, a exprimé son soutien au Hezbollah et au Hamas, a soutenu le boycott d’Israël et a exprimé son soutien aux activités contre Israël en tant qu’Etat juif et démocratique, avait-il écrit sur Twitter vendredi. « Une telle personne ne peut être nommée maire adjoint à la demande de la municipalité de Haïfa. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a appelé dimanche Kalisch-Rotem à abandonner son projet de nommer un député qui a exprimé son « soutien » au Hamas et au Hezbollah.

Au début de la réunion hebdomadaire du cabinet, M. Netanyahu a déclaré : « Ce matin, avant la réunion, j’ai contacté la maire de Haïfa, Einat Kalisch, pour lui demander d’annuler la nomination d’un maire adjoint qui soutient le Hamas et le Hezbollah, qui déclarent leur intention de détruire l’Etat d’Israël. J’espère que cette demande sera entendue. »

« C’est inacceptable, et comme c’est inacceptable, cela n’arrivera pas, j’en suis convaincu », a dit M. Netanyahu à propos de cette nomination.

Benjamin Netanyahu dirige la réunion hebdomadaire du cabinet, à Jérusalem, le 9 décembre 2018. (Crédit : Marc Israel Sellem/POOL)

Cependant, les proches de Mme Kalisch-Rotem ont déclaré par la suite qu’elle avait rejeté la demande de M. Netanyahu au téléphone, précisant qu’elle n’avait pas l’intention de revenir sur son accord avec le parti de Zaatara et ajoutant que celui-ci ne devait devenir maire adjoint que dans deux ans et demi.

Lors de sa conférence de presse de mercredi, Zaatara a insisté sur le fait que son parti était mal compris. Le Parti communiste israélien, a-t-il dit, « croit en l’égalité et au droit des deux nations de vivre dans la dignité et la liberté, et d’avoir une vie normale. C’est tout ce qu’on demande. Je m’oppose à toute forme de terrorisme et à toute attaque contre des innocents : Juifs, Arabes, Israéliens, Palestiniens, Libanais, Syriens, Chinois, Français ou Américains. »

Il a ajouté : « Je veux dire à Einat qu’elle est une dirigeante courageuse qui peut apporter le changement. Je connais les pressions qui ont été exercées sur elle pour qu’elle nous expulse de la coalition et au-delà des limites de la légitimité. J’apprécie son courage et je crois que nous continuerons à avoir un partenariat courageux et réel ».

En réponse à l’annonce de Zaatara, Kalisch-Rotem a déclaré mercredi dans un communiqué que « la population arabe a toujours fait partie, et fera encore partie aujourd’hui, de la direction de Haïfa. La guerre personnelle contre Zaatara est terminée. Je ne laisserai pas les représentants locaux du Likud, fâchés de ne pas avoir obtenu de postes gouvernementaux, faire la guerre à la population arabe de Haïfa. »

Plus tôt cette semaine, Zaatara a écarté les critiques et a riposté à Netanyahu et Deri.

Célébration de la Fête des Fêtes, section transversale de Hanoukka, Noël et Id al-Adha à Haïfa (Sapir Bronzberg / Flash 90)

« Je ne suis pas membre du Hamas ou du Hezbollah, mais du Parti communiste d’Israël et de Hadash qui soutiennent la paix, l’égalité et la fraternité entre les nations », a-t-il déclaré dimanche dans un communiqué. « Netanyahu et son gouvernement corrompu essaient de détourner l’attention du public. Le vrai danger pour Israël n’est pas au conseil de Haïfa, mais au 10, rue Balfour à Jérusalem », a ajouté M. Zaatara, faisant référence à la rue de Jérusalem qui abrite la résidence du Premier ministre. « Quand je serai adjoint [en 2021], il est plausible que Netanyahu et Deri seront déjà en prison. »

Ces derniers mois, la police a recommandé que Netanyahu et Deri soient jugés pour des délits incluant la corruption – le Premier ministre dans trois affaires, et Deri dans une affaire distincte – et les deux attendent la décision éventuelle de Mandelblit de les poursuivre. Les deux nient tout acte répréhensible.

Le député Yousef Jabareen a accusé Netanyahu de participer à une « campagne raciste et violente de l’extrême droite, qui rappelle une dangereuse incitation contre les minorités en Europe au XXe siècle. Les Arabes de Haïfa méritent une représentation significative au conseil municipal. Laissez Haifa, qui promeut la coexistence, tranquille. »

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