Un échec colossal : Le Hamas s’infiltre depuis Gaza et prend Israël au dépourvu
L'ancien chef de la marine déclare que "tout Israël se demande où sont l'armée, la police et la sécurité ?"
David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).
Une grande partie d’Israël a été réveillée samedi matin par des scènes et des bruits à peine concevables de tirs de roquettes, et certaines parties du sud d’Israël par des tirs d’armes à feu, accompagnés de la nouvelle impensable que des dizaines de terroristes s’étaient infiltrés depuis Gaza.
Précisément 50 ans après la Guerre de Kippour, Israël a été attaqué par surprise, non pas par des armées arabes, mais par le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Alors que les sirènes retentissaient dans tout le sud et le centre d’Israël et que le bruit sourd des impacts et des interceptions de roquettes résonnait, la télévision et les plateformes de réseaux sociaux ont commencé à diffuser des vidéos montrant ce qui aurait dû être inimaginable : des terroristes armés dans ce qui semblait être un convoi de sept ou huit camionnettes blanches, quatre ou cinq hommes armés descendant de l’une d’entre elles dans une rue d’une ville du sud d’Israël, et une poignée d’autres personnes courant le long des trottoirs, armes dégainées.
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Alors que les tirs de roquettes et de mortier se poursuivaient, Tsahal a confirmé ce qui se passait : des dizaines de terroristes s’étaient infiltrés en Israël – certains par voie terrestre, d’autres par voie aérienne à bord de deltaplanes, et même, selon certaines informations, par voie maritime.
Selon la radio de l’armée, les clôtures sophistiquées d’Israël le long de la frontière avec Gaza ont été percées en plusieurs endroits.
Des affrontements étaient en cours dans plusieurs zones résidentielles du sud – les forces spéciales de Tsahal se sont précipitées pour se déployer dans les zones méridionales – et les habitants proches de la frontière de Gaza ont reçu l’ordre de rester à l’intérieur de leurs maisons, les portes fermées à clé.
Hamas terrorists seen clashing with Israeli forces in southern Israel. pic.twitter.com/uJWd07xpVO
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) October 7, 2023
Le chef de la police israélienne Kobi Shabtaï a parlé de 21 « scènes actives » dans le sud d’Israël.
Une septuagénaire a été tuée dans une attaque à la roquette, et d’autres victimes, dont des morts, ont été signalées par la suite.
Un porte-parole de la police a déclaré que les forces de sécurité s’attaquaient à plusieurs terroristes dans la ville de Sderot. Des « dizaines de terroristes » se trouvaient dans la ville, a rapporté la Douzième chaîne.
Au milieu des limites de la censure militaire, il a été rapporté qu’il y avait une « inquiétude considérable » concernant la possibilité que des soldats et/ou des civils soient kidnappés et ramenés à Gaza.
Les mécanismes mêmes du reportage ont été compliqués par les alertes incessantes sur les tirs de roquettes en cours, les habitants de dizaines de villes et d’autres zones résidentielles ayant reçu l’ordre de se mettre à l’abri.
Une habitante d’un kibboutz du sud, enfermée chez elle, a appelé la radio de l’armée pour dire que des hommes armés rôdaient dans le kibboutz et que l’équipe de sécurité essayait de les retrouver.
Trois heures après les premiers salves de roquettes, vers 6h30, la Douzième chaîne a montré ce qu’elle a déclaré être des Gazaouis ordinaires passant de la bande en Israël, en exploitant les brèches dans la barrière de sécurité.
Mohammed Deif, le commandant des opérations terroristes du Hamas, a déclaré que l’attaque marquait le début de la « grande révolution » et a été cité par la télévision du Hamas, exhortant les citoyens arabes israéliens et ceux des États voisins à se joindre à l’attaque. La Douzième chaîne a rapporté que des appels avaient été lancés dans des mosquées de Jérusalem-Est pour commettre des attentats.
Alors que les forces israéliennes s’efforçaient de trouver et d’affronter les tireurs, Tsahal a officiellement déclaré qu’elle était « prête à la guerre », ce qui indique qu’elle se prépare à une guerre de grande envergure à Gaza. Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, promettant la victoire et déclarant que le Hamas avait commis une « grave erreur », a ordonné la mobilisation des réserves militaires, dont la portée exacte sera déterminée en fonction de l’ampleur de la crise.
Alors même que les chefs politiques israéliens commençaient à se réunir en consultations d’urgence, alors que l’ampleur de l’infiltration et de ses conséquences n’était pas encore connue, les médias israéliens ont commencé à citer des responsables anonymes fustigeant les échelons politiques et militaires pour le fait qu’Israël, préoccupé par des querelles internes, avait une fois de plus été pris par surprise.
« Nous sommes dans une guerre avec Gaza, comme nous n’en avons jamais connue auparavant », a déclaré Danny Kushmaro, l’un des journalistes de la Douzième chaîne.
« Tout Israël s’interroge : Où est Tsahal, où est la police, où est la sécurité ? », a convenu Eli Maron, l’ancien chef de la marine israélienne, à ses côtés dans le studio. « C’est un échec colossal ; les hiérarchies ont tout simplement échoué, ce qui a eu des conséquences considérables. »
Amos Yadlin, ancien chef des agences de renseignement de Tsahal, a évoqué des échos de la Guerre de Kippour, une autre attaque marquée par un « échec du renseignement », l’ennemi ayant pris l’initiative du conflit.
Il a néanmoins souligné qu’Israël devait rester calme. La priorité immédiate, a déclaré Yadlin, est de traquer et de traiter tous les terroristes à l’intérieur d’Israël, et d’empêcher que le conflit ne s’étende à d’autres fronts, en particulier au groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah dans le nord du pays.
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