Un exercice « très irrégulier » du Hamas détecté 4 jours avant le 7 octobre
Des unités de surveillance ont décrit des simulations de tirs simultanés de roquettes et de prise d'assaut de chars israéliens, des activités considérées comme de simples exercices

Quatre jours avant le 7 octobre, des soldats de surveillance de la base de Nahal Oz de l’armée israélienne auraient observé des éléments de l’unité de l’unité dite « Nukhba » (« élite » en arabe) du groupe terroriste palestinien du Hamas prenant part à un exercice de grande envergure le long de la frontière de Gaza.
Ce que les observateurs ont qualifié d’exercice militaire « très irrégulier » simulait le tir simultané de roquettes et la prise d’assaut de chars israéliens par 170 terroristes du Hamas, selon un reportage diffusé jeudi par la chaîne publique Kan.
Malgré l’ampleur et la nature unique de l’exercice, les commandants ont rejeté l’avertissement comme s’il s’agissait d’un énième exercice, a précisé Kan.
Quelques jours plus tard, la base de Nahal Oz a été prise d’assaut par des terroristes du Hamas, et un groupe de soldates chargées de la surveillance a été pris en otage.
Les informations diffusées jeudi soir sont les dernières d’une liste de plus en plus longue de reportages révélant que Tsahal avait reçu et largement ignoré les avertissements concernant l’assaut planifié du Hamas.
En réponse au reportage de Kan, l’armée a fait savoir qu’elle « enquêtait sur les événements du 7 octobre et sur ce qui les avait précédés ». Les enquêtes visent à tirer des leçons pour la suite des combats. Les enquêtes sont actuellement en cours et, lorsqu’elles seront terminées, leurs conclusions seront présentées de manière transparente au grand public ».

Le traitement réservé par l’armée aux soldats de surveillance, dont la grande majorité sont des femmes, a fait l’objet de vives critiques depuis le début de la guerre.
En novembre, un mois après l’assaut barbare du Hamas, le quotidien Haaretz a publié un article basé sur des entretiens avec plusieurs soldates de surveillance – ou tazpitaniyot -, qui ont déclaré que leurs supérieurs masculins avaient à de multiples reprises ignoré les avertissements selon lesquels le groupe terroriste préparait une attaque de grande envergure.
En début de semaine, Kan a révélé un document compilé au sein de la division de Gaza de Tsahal moins de trois semaines avant le 7 octobre, qui avertissait que le Hamas s’entraînait à une invasion à grande échelle d’Israël au cours de laquelle des otages seraient pris en masse.
Intitulé « Entraînement détaillé aux raids de bout en bout » (« Detailed raid training from end to end »), le document a été émis le 19 septembre et aurait été porté à l’attention d’au moins plusieurs hauts responsables des agences de renseignement, qui semblent l’avoir ignoré.
Basé sur des informations de l’unité d’élite 8 200 du Corps de Collecte de Renseignements, le document avait estimé à 200 voire 250 le nombre d’otages que le Hamas cherchait à capturer. Le 7 octobre, 251 personnes ont été prises en otages et près de 1 200 personnes ont été sauvagement assassinées.
Le document décrit une série d’exercices effectués par les forces d’élite du groupe terroriste palestinien, notamment des raids simulés sur des villes et des postes militaires israéliens, ainsi qu’un entraînement sur la manière de prendre des soldats et des civils en otage et de les ramener à Gaza, ainsi que les circonstances dans lesquelles il convenait de les tuer.
Le document décrit également des simulations d’infiltration par des terroristes du Hamas de reproductions d’avant-postes de l’armée israélienne, calqués sur les bases situées à la frontière de Gaza. L’exercice a été réalisé par quatre compagnies du groupe terroriste, chacune affectée à un avant-poste différent.
Ce document est le dernier d’une série de rapports indiquant que l’armée avait reçu et compilé des renseignements et d’autres informations indiquant l’imminence d’une invasion et d’un massacre. Israël disposait de multiples sources d’information sur les exercices et autres préparatifs du Hamas en vue d’un assaut dans les semaines et même les heures précédant le 7 octobre, y compris, semble-t-il, un plan d’attaque du groupe terroriste datant de 2022.