Un Franco-Israélien, ostéopathe autoproclamé, accusé d’agressions par 7 femmes
Alors que les femmes ont déposé plainte, l’homme, Shmuel Levy, accueillerait toujours des patients - et en a l'autorisation malgré l'enquête en cours
Un Franco-Israélien, se faisant passer à tort pour un ostéopathe certifié diplômé du Wingate Institute à Netanya, est accusé par sept femmes, elles-aussi Françaises vivant en Israël, d’attouchements et d’agressions sexuelles, ont rapporté Haaretz et i24News.
Alors que les femmes ont déposé plainte, l’homme, Shmuel Levy, accueillerait toujours des clients – et en a l’autorisation malgré l’enquête en cours.
Toutes ont décrit des schémas similaires d’agression sexuelle pendant leur traitement. Selon des propos rapportés par le journal Haaretz, qui a assuré qu’il mentait sur son diplôme de masseur, le thérapeute dit lui « n’avoir commis aucune infraction » et avoir « agi pour le bien de [ses] patients ».
Cinq femmes sur les sept avaient déposé plainte au commissariat de Kfar Saba le 31 décembre 2021 contre cet homme exerçant à Raanana.
« Quand j’ai dit son nom aux policières, la photo de Shmuel est immédiatement apparue sur l’écran de l’ordinateur, et l’une des agents a dit : ‘Il y a déjà une plainte contre lui à Netanya.’ C’est ainsi que j’ai compris que l’histoire n’avait pas commencé avec nous », a rapporté l’une des femmes auprès d’Haaretz.
Elle a alors raconté aux enquêteurs comment, pendant son traitement en septembre dernier, Levy avait touché sa poitrine et ses parties intimes, insérant sa main dans sa culotte. « Je me suis figée », a-t-elle indiqué. « Il a affirmé que cela faisait partie du traitement. Je n’y suis plus retournée. Mais ce n’est que lorsque j’ai réalisé qu’il s’agissait d’actes en série que j’ai réagi. »
« Vous vous dites : qui va me croire ? Vous-même ne croyez pas que cela s’est produit. Il présente cela comme une technique professionnelle, comme un malentendu, comme si de rien n’était, alors vous, commencez à penser que vous vous trompez peut-être », a-t-elle déclaré, décrivant le masseur comme un homme pratiquant qui, en dehors de sa profession, évite le contact physique avec les femmes.
« Rétrospectivement, je sais que j’ai réagi comme une victime d’agression sexuelle, mais sur le moment, vous vous en voulez : ‘Pourquoi avez-vous accepté de vous faire soigner à domicile ?’ Je sentais que j’étais à bout, j’ai même commencé un traitement psychologique, mais en dehors de ça, je n’ai rien dit. »
Deux semaines et demie plus tard, après les cinq plaintes, une nouvelle plainte est parvenue à la police de Kfar Saba, celle de Ruth Berdah-Canet.
Cette femme, résidente de Tel Aviv, a été interrogée par i24. En plateau, elle a expliqué avoir cherché des soins après des douleurs à l’épaule.
Elle a indiqué qu’en préalable de tout massage ou soins ostéopathiques, l’homme lui avait demandé d’écrire un texte dans lequel elle s’engageait à ne pas le poursuivre en justice pour le « traitement » qu’il allait lui prodiguer.
Il lui a ensuite demandé de se déshabiller. « J’ai commencé par le haut car je pensais que c’était simplement l’épaule qui était concernée », a-t-elle expliqué sur i24. « Il a progressivement alterné des mouvements ostéopathiques qui m’étaient familiers – je m’étais déjà fait traiter de cette manière pour des douleurs – avec des caresses érotiques dans des endroits [les parties sexuelles] qui n’auraient pas dû être traités. »
« La force de cette personne est qu’il alterne des mouvements pseudo ostéopathiques avec des choses qui ne le sont pas », a-t-elle poursuivi. « Nous sommes en permanence déroutés. La victime se met en position de victime, se pose des questions : ‘Est-ce que j’ai bien ressenti ça ? Est-ce que c’était bien à cet endroit ? Etc…’ Et d’un coup, il va faire une manipulation ostéopathe connue, et l’adrénaline redescend, on se dit que ça doit être normal. Donc, effectivement, je n’ai pas paniqué tout de suite… »
Après en avoir parlé avec ses proches et un autre ostéopathe qu’elle connaissait, elle a réalisé la gravité de ces attouchements, et a déposé plainte.
Le masseur a été interrogé le 12 janvier suite aux plaintes, et une confrontation a été organisée. Il a assuré que l’autorisation d’attouchements dans des endroits sensibles avait été demandée aux plaignantes.
Placé en garde à vue, il a été relâché une semaine plus tard, a rapporté Haaretz.
Interrogé suite aux plaintes, le bureau du procureur général a affirmé qu’il s’agissait d’une affaire complexe dans laquelle une quelconque décision n’avait pas encore été prise.
Durant la procédure, les plaignantes rapportent et regrettent avoir fait face à des difficultés de traduction, ce qui a pu allonger et compliquer l’enquête.
Alors que sept victimes ont été identifiées, de nombreuses autres femmes pourraient avoir été confrontées aux attouchements du masseur.
Il y a quelques semaines, Shmuel Levy a publié un message quelque peu énigmatique sur Facebook, comme pour se disculper des faits qui lui sont reprochés : « Je ne traite et ne masse que les hommes. »
Le message a été posté alors même qu’il avait également posté précédemment des captures d’écran de messages de patientes dans lesquels elles le remerciaient pour les soins apportés.