Un général de brigade: « fort risque d’escalade, Israël doit agir avec vigilance »
"Netanyahu est en état de crise, il essaie de fabriquer un conflit avec le Liban et se bat contre des moulins à vent", ont déclaré les responsables du Hezbollah
Le général de brigade Yossi Kuperwasser, ancien chef de la division de recherche du renseignement militaire de Tsahal, affirme qu’il y a « un fort risque d’escalade et Israël doit donc agir avec vigilance ».
Selon un communiqué du Centre des affaires publiques de Jérusalem, dont il est aujourd’hui chercheur principal, l’opération d’aujourd’hui est la première fois que le Hezbollah « est humilié par l’armée israélienne ». Par conséquent, soutient Kuperwasser, « même si l’organisation ne réagit pas pour le moment, il est important de rester vigilant ».
Alors que l’opération se déroule sur le territoire israélien, elle concerne des infrastructures sur lesquelles le Hezbollah travaille depuis des années, note Kuperwasser. « Cela montre que le Hezbollah est une organisation pénétrable en matière de renseignement, permettant à Israël de découvrir ce type d’activité sensible. Par conséquent, il est parfois facile de ne pas penser rationnellement dans ces moments-là, et c’est là que réside le potentiel d’une escalade ».
Des responsables du Hezbollah ont réagi mardi à la nouvelle opération lancée par Israël pour détruire les tunnels d’attaque transfrontaliers de leur organisation, accusant le Premier ministre Benjamin Netanyahu de fabriquer un conflit au Liban afin de détourner l’attention de ses problèmes politiques.
« Netanyahu est en état de crise, il essaie de fabriquer un conflit avec le Liban et se bat contre des moulins à vent », ont déclaré les responsables non cités au journal libanais al-Nahar, faisant référence au personnage romanesque Don Quichotte qui essaie de combattre des moulins à vent, après avoir pris ces derniers pour des géants.
Un organe de presse affilié au Hezbollah a publié un certain nombre de photographies de soldats et de véhicules du génie israéliens le long de la frontière qui auraient pris part à la nouvelle opération de destruction des tunnels d’attaque transfrontaliers du groupe terroriste chiite libanais, lancée récemment.
Le groupe n’a pas encore publié de réponse publique concernant la démarche israélienne, bien qu’un responsable du Hezbollah non cité a déclaré aux médias libanais que c’était la réponse du Premier ministre Benjamin Netanyahu à ses problèmes politiques et juridiques.
#מגן_צפוני חיזבאללה פרסם תמונות של עבודות צה"ל מהצד הלבנוני של הגבול @guyelster pic.twitter.com/OtZjzC9XgB
— וואלה (@WallaNews) December 4, 2018
Le général de division (à la retraite) Yaakov Amidror, ancien conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre Benjamin Netanyahu, affirme que le gouvernement a pris la bonne décision le mois dernier de ne pas entreprendre une vaste opération militaire contre le Hamas à Gaza afin de pouvoir s’attaquer au Hezbollah au nord.
« Contrairement à Gaza, qui est isolée – par nous d’un côté et par l’Egypte de l’autre – le Liban est un pays ouvert. Les Iraniens peuvent atterrir, marcher, entrer et faire ce qu’ils veulent », explique-t-il, faisant référence aux tunnels d’attaque transfrontaliers que le groupe terroriste du Hezbollah soutenu par Téhéran a construits, et qu’Israël a commencé à détruire mardi matin.
« C’est pourquoi le Hezbollah est si fort, beaucoup plus fort que le Hamas. C’est pourquoi, du point de vue israélien, il est plus important de maintenir autant que possible la stabilité dans le sud, d’allouer des ressources et de se concentrer sur le nord, où la menace est beaucoup plus grande », a ajouté Amidror, qui a servi dans Tsahal pendant 36 ans, notamment comme directeur de la Division de l’analyse du renseignement.
« Il ne fait aucun doute que le Hezbollah est un problème beaucoup plus grave [que le Hamas]. Beaucoup plus important », insiste Amidror, soulignant que l’organisation dispose de 120 000 missiles et roquettes, qui sont plus précis et ont une plus grande portée que les mortiers que possède le Hamas.
Yair Lapid, figure de l’opposition, a quant à lui accusé le gouvernement d’“abandonner le Sud” en lançant une opération contre le Hezbollah dans le Nord.
« L’opération dans le nord ne justifie pas l’abandon du sud », a déclaré mardi le chef du parti Yesh Atid sur le site d’information Ynet. « Israël sait comment s’occuper des enfants à Sderot comme il sait s’occuper des enfants à Metullah ; ce n’est pas forcément l’un au détriment de l’autre ».
Lapid a critiqué l’acceptation d’un cessez-le-feu avec le groupe terroriste du Hamas à Gaza le mois dernier, affirmant qu’Israël devrait se battre à Gaza parallèlement à l’opération à la frontière du Liban.
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