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Un gros fonds d’investissement appelle ses firmes à retirer leur argent d’Israël

Citant la refonte judiciaire et des politiques illibérales, Bessemer Venture Partners met en garde contre "une nouvelle ère d'instabilité" entraînée par un "gouvernement incontrôlé"

Dollars et shekels. Illustration. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)
Dollars et shekels. Illustration. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

L’un des investisseurs majeurs du système high-tech israélien, Bessemer Venture Partners, a émis un avertissement brutal dans la soirée de dimanche en direction de ses entreprises en Israël, disant qu’elles doivent réfléchir à sortir des comptes bancaires du pays leurs liquidités et leurs devises étrangères.

Depuis 2007, BVP a investi plus d’un milliard de dollars dans certaines des entreprises hi-tech les plus importantes du pays, notamment dans Fiverr, HiBob, Yotpo, MyHeritage et dans Wix.

Dans un courrier adressé à ses entreprises, les administrateurs du fonds ont évoqué le projet de refonte judiciaire radical qui est avancé par le gouvernement, mettant en garde face « à une nouvelle période d’instabilité qui n’est pas caractérisée par les coalitions précaires de ces quatre dernières années mais par les politiques inattendues d’un gouvernement incontrôlé ».

La missive ajoute que « dans les six premières semaines de sa prise de pouvoir, le gouvernement a ignoré les avis et les avertissements des experts, des économistes, des banquiers, des investisseurs et des chefs d’entreprise. Il a appelé, à la place, à l’emprisonnement de certains critiques et il a attaqué les médias ».

La compagnie a souligné qu’elle croyait encore dans le secteur high-tech israélien et qu’elle comprenait dans la mesure où ce secteur se basait sur l’exportation, il n’était finalement exposé que de manière limitée au marché local.

« Nous sommes convaincus de la force du high-tech israélien… mais nous sommes profondément inquiets du grave impact sur les investissements étrangers non-technologiques et sur la consommation locale en Israël que peut avoir le climat actuel », a continué la lettre, qui a aussi recommandé de réexaminer l’exposition au shekel.

« Notre recommandation est de maintenir une exposition au shekel pour six mois maximum et de réfléchir sérieusement à maintenir des devises étrangères dans les comptes situés à l’étranger », a poursuivi BVP.

Adam Fisher, partenaire à Bessemer Venture Partners à Tel Aviv. (Crédit : Bessemer Venture Partners)

Ce courrier survient alors que l’Association des sociétés d’investissement israélienne a également mis en garde contre le risque posé à l’épargne dans le cadre de la réforme judiciaire. Parmi ces sociétés, des fonds de pension et d’épargne déterminants comme Meitav, Altshuler Shaham, IBI, Yelin Lapidot, Psagot, Phoenix, Epsilon et More.

Le mécontentement parmi les élites financières face au projet de refonte du système judiciaire est croissant dans le pays, avec un nombre de plus en plus important d’organisations et d’institutions qui appellent à ce que le processus législatif soit mis en pause de manière à pouvoir trouver un compromis.

De son côté, le gouvernement ne montre aucun signe de ralentissement et des manifestants se sont rassemblés aux abords des habitations de plusieurs députés de la coalition dans un contexte de mouvement de protestation à grande échelle alors que la Knesset doit voter certains éléments du projet de réforme judiciaire, lundi.

Le parti du Likud du Premier ministre Benjamin Netanyahu, avec ses partenaires de coalition d’extrême-droite et religieux, a indiqué être déterminé à adopter les projets de loi en première lecture, lundi, avant de s’engager dans un quelconque « dialogue » sur ses propositions.

A partir de 16 heures, les députés se retrouveront en séance plénière de la Knesset pour examiner en première lecture une législation qui donnerait le contrôle à la coalition au pouvoir de la Commission de sélection des juges, qui nomme les nouveaux magistrats à la Cour suprême. Si le texte est adopté – comme il devrait l’être selon toute probabilité – il reviendra en Commission avant ses deux derniers votes devant le parlement.

La loi, qui amenderait une Loi fondamentale, comprend également une disposition controversée qui interdirait à la Haute-cour tout réexamen judiciaire d’une Loi fondamentale, ce qui protégerait la législation polémique d’une éventuelle intervention des magistrats.

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