Un homme qui menaçait de tuer Yair Lapid arrêté à l’aéroport Ben Gurion
Le suspect avait menacé le chef de Yesh Atid sur internet alors qu'il était à l'étranger et il sera interrogé ; Yair Lapid déclare pour sa part que "nous n'avons peur de personne"
Un homme a été arrêté, soupçonné d’avoir prévu de tuer le leader de la formation Yesh Atid, Yair Lapid, a fait savoir la police lundi. Il va être interrogé par les enquêteurs.
La police a noté que le suspect, originaire de la ville de Beit Shemesh, avait posté des menaces contre Lapid sur internet, disant qu’il assassinerait le chef de l’opposition même s’il devait être emprisonné.
Une enquête a conclu que l’homme de trente ans se trouvait à l’étranger au moment où il avait écrit ces menaces.
Les menaces ont été proférées dans des commentaires écrits sur un réseau social, ont indiqué les forces de l’ordre, sans identifier précisément le site concerné, ni l’endroit où il se trouvait au moment où il faisait part de ses intentions criminelles.
Des milliers d’Israéliens sont restés bloqués à l’étranger en raison des restrictions mises en œuvre dans la lutte contre le coronavirus, ces derniers mois, mais le gouvernement a progressivement assoupli ces limitations imposées sur l’entrée sur le territoire israélien, en partie pour permettre aux électeurs de prendre part au scrutin de mardi.
Le suspect sera transféré à Jérusalem pour y être interrogé et, mardi, il va être présenté aux juges de la cour des magistrats de Jérusalem, où la police devrait demander son maintien en détention.
« Nous n’avons peur de personne. La culture de haine, de division et d’incitations à la violence va être enfin remplacée par un gouvernement sain, qui saura unir tous les citoyens israéliens. Cela ne dépend que de vous. Allez voter et faisons en sorte que la raison l’emporte », a déclaré Lapid en réponse à l’arrestation de l’homme.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait constamment campagne en dénonçant Lapid et il a cherché de faire de ce politicien centriste l’incarnation de tous ceux qui s’opposent à sa longue gouvernance, et notamment ses adversaires de droite Gideon Saar de Tikva Hadasha et Naftali Bennett de Yamina.
Il y a eu des séries d’incidents violents, ces dernières semaines, en particulier entre les partisans de Netanyahu et ses détracteurs dans un contexte de fièvre électorale croissante.
Cela fait longtemps que ses critiques accusent le Premier ministre d’incitations à la violence contre ses adversaires et leurs soutiens, et cela a été encore le cas ces dernières semaines.
Au début du mois, des activistes du parti du Likud de Netanyahu avaient violemment pris à partie des membres de la formation Tikva Hadasha à au moins deux occasions, des altercations qui avaient dégénéré.
Saar avait attribué la responsabilité de ces incidents au Premier ministre en estimant que « Netanyahu a franchi une ligne rouge ».
Dimanche, des partisans de Netanyahu ont insulté la responsable du parti Travailliste Merav Michaeli à Tel Aviv.
Michaeli a demandé à Netanyahu de dénoncer l’incident.
« La violence ébranle les fondations de la démocratie. Vous avez gardé le silence face à ce type de violences lorsqu’elles avaient été commises à l’encontre du Premier ministre Yitzhak Rabin [qui a été assassiné] et nous savons tous comment cela s’est terminé. Nous ne nous laisserons pas intimider par ces violences », a-t-elle dit dans une vidéo.
Un certain nombre d’incidents violents à l’encontre de manifestants ont aussi été signalés lors des rassemblements anti-Netanyahu, ces derniers mois.
Netanyahu, de son côté, a aussi accusé des activistes d’inciter à la violence à son encontre et à l’encontre de sa famille.
L’année dernière, plusieurs hommes avaient été arrêtés après des menaces proférées en ligne contre le Premier ministre et d’autres personnalités publiques.
Les Israéliens se rendent dans les bureaux de vote pour la quatrième fois en deux ans, mardi – une élection qui est largement considérée comme un référendum sur Netanyahu, sur son procès et sur la prise en charge de la pandémie de coronavirus par son gouvernement.