Un leader identitaire flamand renvoyé en procès pour incitation à la haine raciale
Ce mouvement de jeunesse avait défrayé la chronique en Belgique à l'automne 2018, après la diffusion d'une enquête de la chaîne publique VRT montrant ses pratiques
Un député du parti anti-immigration Vlaams Belang a été renvoyé vendredi devant un tribunal en Belgique pour incitation à la haine raciale, quatre ans après la diffusion d’un reportage télévisé consacré à son mouvement identitaire qui avait fait sensation.
Le renvoi en procès de Dries Van Langenhove, 29 ans, et de six autres membres du mouvement identitaire flamand « Schild en Vrienden » (Bouclier et Amis) a été annoncé par le parquet de Gand (nord-ouest).
Ce mouvement de jeunesse, qui se présente comme le défenseur de la langue et de l’héritage culturel flamands, avait défrayé la chronique en Belgique à l’automne 2018, après la diffusion d’une enquête de la chaîne publique VRT (néerlandophone) montrant ses pratiques.
Ce reportage, qui avait déclenché l’ouverture d’une enquête de la justice à Gand, montrait le fondateur du groupe, Dries Van Langenhove, et ses militants dans des actions musclées, de type paramilitaire sur la voie publique.

Il détaillait aussi les messages à caractère raciste et antisémite échangés entre eux dans des groupes privés sur internet.
Dries Van Langenhove s’était montré aux côtés du Premier ministre hongrois Viktor Orban lors d’un rassemblement identitaire en Hongrie à l’été 2018, et l’année suivante le Vlaams Belang (ex-Vlaams Blok) lui a demandé de porter ses couleurs aux législatives. Il est ainsi devenu député fédéral en mai 2019, profitant de la vague qui a fait du VB la deuxième force politique en Flandre derrière la N-VA (conservateurs), avec 18 élus à la Chambre sur 150 sièges.
Début 2021, à la demande de la justice, M. Van Langenhove a toutefois vu son immunité de député levée par la Chambre.
Dries Van Langenhove, qui a toujours nié les accusations, a été renvoyé vendredi devant le tribunal correctionnel de Gand pour violation des lois belges sur le racisme et sur les armes.
Il est notamment question « d’incitation à la discrimination, à la ségrégation, à la haine ou à la violence envers un groupe, une communauté ou les membres d’une communauté en raison de leur nationalité, de leur prétendue race, de la couleur de leur peau, de leur ascendance ou de leur origine nationale ou ethnique », précise l’agence de presse Belga.
Le parquet avait demandé le renvoi de « 12 suspects » au total, rappelle-t-il dans un communiqué. Mais cinq d’entre eux ont bénéficié d’un non-lieu.
La décision prise par la chambre du conseil (juridiction d’instruction) de Gand est susceptible d’appel.