Un livre qui raconte le récit des derniers Justes de France
"Il fallait bien les aider" retranscrit les récits de guerre de ces hommes et femmes courageux, qui ont fait passer leur humanité au-dessus des risques encourus
Journaliste et historien au Point, François-Guillaume Lorrain signe un nouveau livre, Il fallait bien les aider (Flammarion) dans lequel il met en lumière le récit de plusieurs des derniers Justes parmi les nations de France.
L’idée de l’auteur était de raconter ce courage sans réseau organisé, purement désintéressé et qui ne cherche pas les honneurs de ces gens qui, en cachant des Juifs aux autorités, ont trouvé une autre manière de résister.
Il est allé à la rencontre de ces derniers Justes pour recueillir leur parole. Un travail de mémoire urgent, compte tenu de leur âge avancé.
On retrouve notamment l’histoire d’Odette Blanchet-Bergoffen, habitante d’un village près de Saumur, qui a sauvé ses voisins, les Moscovici. Le livre retrace toute la chaîne de personnes profondément humanistes qui ont permis de sauver cette famille : Odette a obtenu pour eux des faux papiers, un curé a baptisé les enfants catholiques, un proche d’Odette s’est occupé de leur faire passer la ligne de démarcation et des gendarmes complices se sont abstenus de les arrêter.
Odette, à 99 ans, témoigne dans le livre : « Comment ai-je réussi à faire tout cela ? Sans doute parce que la France, je l’avais dans la peau, il n’y avait pas d’hésitation à avoir. »
Anh Nguyen, jeune homme d’origine vietnamienne, est amoureux de Jdwiga Alfabet, Juive polonaise qu’il rencontre à Nice. Sachant très bien que le régime de Vichy avait prévu d’épargner les Juifs étrangers dont le conjoint était Français, Anh décide d’épouser Jdwiga en 1942 et de quitter Nice pour Clermont-Ferrand. En chemin, Jdwiga manque de se faire arrêter mais Anh parvient à la soustraire au danger. Anh est reconnu Juste parmi les nations en 2005.
Le livre raconte également l’histoire de Marcel Foucault qui rencontre Pessa, Juive polonaise de Marseille, pendant la guerre et qui lui offre gîte et faux papier. Elle devient sa femme en 1947 et ils donneront ensemble naissance à Jean-Pierre Foucault, le célèbre animateur de télévision.
L’ouvrage a donc vocation à raconter l’histoire de ces Justes et de leur discrète résistance à l’occupant allemand et au collaborateur français à travers des parcours individuels.