Un Malaisien gagne un combat contre la loi islamique interdisant l’homosexualité
En 2019, cet homme avait été accusé par un tribunal islamique d'avoir tenté d'avoir "un rapport sexuel contre nature"
Un Malaisien a remporté jeudi une première bataille judiciaire contre les lois de l’islam qui interdisent les relations homosexuelles, une victoire qualifiée « d’immense progrès » pour la communauté LGBT.
En 2019, cet homme avait été accusé par un tribunal islamique d’avoir tenté d’avoir « un rapport sexuel contre nature ».
Dans cette même affaire, dix autres personnes ont été inculpées et certaines, qui ont plaidé coupables, ont été condamnées à des coups de bâton.
Selon des activistes, dans ce pays à majorité musulmane, la situation se détériore pour la communauté homosexuelle, de plus en plus de représentants du gouvernement s’élevant contre la communauté LGBT.
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Dans son arrêt, la plus haute cour du pays s’est rangée du côté du prévenu, dont l’identité n’a pas été révélée. Elle a estimé que l’État de Selangor, qui entoure Kuala Lumpur, n’était pas habilité à adopter une telle loi.
Selon son avocat Surendra Ananth, cette décision signifie que la loi est annulée et par conséquent débouche sur l’abandon des poursuites.
Le système judiciaire en Malaisie est double, les tribunaux islamiques étant notamment habilités à traiter les questions religieuses et familiales ainsi que les lois de l’islam (la charia) adoptées par les différents États.
Ces dernières ne peuvent cependant pas entrer en conflit avec la législation au niveau fédéral, la sodomie étant déjà un crime en vertu du code pénal malaisien, bien que cette loi soit rarement appliquée.
Le militant des droits des homosexuels Numan Afifi a salué cette « nouvelle historique ».
« Il s’agit d’un immense progrès pour les droits des LGBT en Malaisie », a-t-il déclaré, rappelant leurs longues années de lutte « pour vivre dans la dignité sans craindre de poursuites ».
En dépit de cette victoire, les lois islamiques interdisant les relations homosexuelles demeurent en vigueur dans un certain nombre d’États.
L’homme faisait partie d’un groupe de onze personnes accusées d’avoir eu des relations sexuelles dans un appartement en 2018. Certains ont reconnu l’infraction devant un tribunal islamique, écopant de peines allant jusqu’à sept mois de prison, de six coups de bâton et d’une amende.
Dans une autre affaire très médiatisée, deux Malaisiennes avaient reçu en 2018 des coups de bâton en application d’une peine prononcée par un tribunal islamique.
Environ 60 % des 32 millions d’habitants de la Malaisie sont musulmans.
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