Un militant promet de continuer à se battre pour les otages après l’exécution de sa cousine par le Hamas
Carmel Gat, 40 ans, a été exécutée par ses bourreaux, avec cinq autres otages, à la fin de la semaine dernière après presque onze mois de détention ; elle sera inhumée au kibboutz Beeri, cet après-midi
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Gil Dickmann, le cousin de l’otage assassinée Carmel Gat – et l’une des figures de la lutte menée par les familles des captifs en faveur de la conclusion d’un accord qui permettrait la remise en liberté de leurs proches – a déclaré lundi, lors d’une conférence de presse qui était organisée par la Forum des Familles d’otages et de portés-disparus, qu’il n’a pas encore réalisé le fait qu’il n’est plus membre de la famille « d’une captive en vie ». Il a ajouté qu’il continuerait néanmoins le combat au nom des 101 otages qui se trouvent encore dans les geôles du Hamas.
Sa cousine, assassinée par ses ravisseurs, sera inhumée au kibboutz Beeri, ce lundi après-midi.
« C’est encore mon combat parce que c’est celui de tous les Israéliens », a dit Dickmann. « C’est le prix que nous paierons tous, en tant qu’Israéliens, si nous ne parvenons pas à les faire revenir à la maison ».
Gat, 40 ans, a été exécutée par ses bourreaux, avec cinq autres otages, à la fin de la semaine dernière après presque onze mois de détention au sein de l’enclave côtière. Les dépouilles des six captifs ont été découvertes par l’armée israélienne et elles ont été rapatriées pour être enterrées au sein de l’État juif.
« C’est le cauchemar le plus tragique que nous aurions pu imaginer », a expliqué Dickmann. « Nous attendions avec anxiété l’accord qui pouvait nous rendre Carmel ».
Gat avait été kidnappée par les terroristes du Hamas lors du pogrom du 7 octobre alors qu’elle se trouvait dans la maison de ses parents, au kibboutz Beeri. Son frère, sa belle-sœur et sa nièce de trois ans et demi avaient aussi été capturés, même si son frère et sa nièce avaient réussi à échapper à leurs ravisseurs. La belle-sœur de Gat, Yarden Roman-Gat, avait été remise en liberté après 54 jours de captivité. La famille espérait que Carmel soit remise en liberté au huitième jour de la trêve du mois de novembre – mais l’accord de pause dans les combats s’était effondré et la guerre avait repris.
La famille Gat avait été informée du fait que Carmel était bien vivante, recevant des signes de vie quelques semaines avant qu’elle ne soit exécutée par ses ravisseurs, a noté Dickmann.
« Nous avons fait de notre mieux pour dire à tout le monde, partout sur la planète, que les vies des otages couraient un grand danger parce qu’ils se trouvaient entre les mains d’une organisation terroriste », a ajouté Dickmann. « Parfois, les gens s’imaginent que le Hamas est une organisation comme les autres ».
Dickmann a indiqué qu’il voulait croire que son pays et son gouvernement voyaient de l’importance dans le fait de sauver des vies – même s’il a dit avoir compris, au cours des presque onze derniers mois, que le Premier ministre n’était guère ému par le sort réservé aux otages et qu’il ne réfléchissait aux choses que sous l’angle politique.
« La majorité des ministres ne comprennent pas qu’ils ont voté en faveur de l’exécution des otages », a expliqué Dickmann, faisant référence à une décision qui a été récemment prise par le cabinet de continuer à exiger le maintien de l’armée israélienne dans le couloir Philadelphi à Gaza – un point de friction dans les négociations actuelles entre l’État juif et le groupe terroriste.
« On ne peut tout simplement pas se servir des gens comme on le ferait d’une monnaie de marchandage pour servir des objectifs politiques », a-t-il affirmé. « C’est horrible que nous ayons dû payer ce prix de la vie de Carmel et j’espère vraiment que cela va marquer un tournant, que le public israélien décidera qu’il ne peut plus supporter cela et que le gouvernement comprendra qu’il doit signer immédiatement un accord ».
Dickmann a expliqué que les dernières manifestations qui ont agité le pays, dimanche soir et lundi, en plus de la grève générale, suffiront à montrer que la plus grande partie des Israéliens veulent qu’un accord sur les otages soit conclu.
« Je suppose qu’il a fallu qu’on perde ce que nous avions de plus précieux pour que le moment de la grève générale arrive », a-t-il déclaré. « Il y a des sentiments qui se mélangent – tout le monde va enfin manifester mais c’est trop tard pour Carmel et pour tous les otages que nous ne sommes pas parvenus à sauver. Si nous ne faisons pas nous-mêmes les choses, personne ne les fera pour nous ».