Un officier demande à démissionner après un incident qui a coûté la vie à deux personnes au Liban
Yoav Yarom a déclaré assumer la responsabilité de la mort de Zeev Erlich, 71 ans, un civil qui avait été autorisé à pénétrer dans la zone de combat pour y inspecter une ancienne forteresse
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Le chef du personnel de la brigade Golani au sein de l’armée israélienne, le colonel (réserviste) Yoav Yarom, a demandé à démissionner de son poste lundi dans le sillage d’un incident survenu la semaine dernière – un chercheur, un civil, avait été autorisé à entrer dans le sud du Liban sans avoir obtenu au préalable les autorisations appropriées et il a été tué aux côtés d’un soldat.
Yarom avait donné à Zeev Erlich, 71 ans, la permission d’entrer dans l’ouest du Sud-Liban pour y examiner un site archéologique, une ancienne forteresse.
Si aucune menace ne semblait plus présente dans ce secteur, à ce moment-là, deux terroristes du Hezbollah se cachaient sur le site et ils ont ouvert le feu sur le chercheur, sur l’officier supérieur et sur les soldats qui les accompagnaient.
Erlich et le sergent Gur Kehati avaient perdu la vie. Yarom et un commandant de compagnie du 13e bataillon de la brigade Golani avaient été blessés.
Dans une lettre adressée au commandant de la Brigade Golani, Yarom a déclaré qu’il assumait la responsabilité de l’incident – l’enquête officielle de Tsahal n’est pas encore terminée – et il a demandé à démissionner de son poste.
Yarom a déclaré qu’il apporterait sa coopération pleine et entière dans le cadre des investigations. Il a toutefois fait savoir, dans sa lettre, que l’incident était, en réalité, différent de ce qui a pu être établi dans les médias.
Il n’a pas donné plus de détails.
En plus de l’enquête sur l’incident qui est actuellement menée par le chef du Commandement du nord, le général Ori Gordin, et d’une enquête pénale distincte qui a été ouverte par la police militaire, le chef d’état-major de Tsahal, le général Herzi Halevi, a nommé un général de réserve à la tête d’une équipe d’experts qui seront chargés de mener des investigations sur la discipline opérationnelle dans toute l’armée.
Erlich serait entré dans un secteur situé à l’ouest du Sud-Liban pour y inspecter une ancienne forteresse qui serait le lieu de sépulture d’un disciple obscur de Jésus, Simon le Zélote.
Erlich est entré dans le sud du Liban armé et en uniforme militaire, même s’il n’est ni soldat, ni réserviste.
L’armée a reconnu Erlich comme major dans la réserve à titre posthume, l’ajoutant au bilan des militaires qui ont perdu la vie dans la lutte contre le Hezbollah.
L’armée s’est interrogée sur les raisons de sa présence au Sud-Liban, où les troupes se battent sur le terrain depuis le 1er octobre, après environ un an d’attaques transfrontalières incessantes lancées par le groupe terroriste soutenu par l’Iran.
Selon une enquête préliminaire de Tsahal, Yarom avait permis à Erlich d’entrer au Sud-Liban pour examiner la forteresse, l’accompagnant lors de sa visite.
Le bureau du porte-parole de Tsahal a estimé que le colonel n’avait pas l’autorité nécessaire pour approuver l’entrée d’Erlich, et que la procédure régissant l’entrée d’un civil dans une telle zone en compagnie des militaires déployés sur le terrain n’avait pas été respectée.
La famille d’Erlich a insisté, de son côté, sur le fait qu’il avait reçu l’autorisation nécessaire pour pénétrer sur le site.
La décision de le reconnaître comme soldat tombé au combat – une décision que l’armée ne prend que rarement pour des personnes qui ne servent pas, d’une manière ou d’une autre, dans ses rangs – a été prise par le nouveau commandant de l’Administration en charge du personnel de Tsahal, le général de division Dado Bar Kalifa.
Ce n’était apparemment pas la première fois que l’archéologue s’aventurait dans un territoire potentiellement dangereux pour ses recherches.
Le quotidien Haaretz a indiqué jeudi qu’Erlich était déjà entré au Liban au cours de la campagne militaire intense que mènent actuellement les militaires contre le Hezbollah, une offensive qui avait débuté au mois de septembre.
L’article n’a pas donné de détails sur les incursions antérieures du septuagénaire sur le territoire libanais.