Un Palestinien tué lors d’un raid de Tsahal dans une ville du nord de la Cisjordanie
Les troupes ont tiré des missiles sur une maison à Aqaba, près de Tubas, où se seraient cachés les suspects de la récente fusillade ; l'homme tué serait un civil non impliqué
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Un Palestinien a été tué lors d’affrontements entre les troupes israéliennes et des hommes armés palestiniens dans une ville du nord de la Cisjordanie vendredi matin, ont indiqué les autorités sanitaires palestiniennes.
Dans un bref communiqué, le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne (AP) a déclaré qu’Abd al-Rahim Fayez Ghannem, 36 ans, avait été tué d’une balle dans la tête dans la ville d’Aqaba, à la périphérie de Tubas. Des proches ont déclaré que Ghannem était un enseignant qui n’était pas impliqué dans les combats et qu’il était en route pour rejoindre sa femme lorsqu’il a été touché par les tirs.
L’armée israélienne a déclaré que les troupes avaient effectué un raid à Aqaba, encerclé une maison où des Palestiniens recherchés étaient apparemment retranchés, et utilisé des lance-missiles portatifs et des grenades, une tactique connue sous le nom de « cocotte-minute », pour débusquer les suspects.
Des photos prises sur place montrent l’extérieur de la maison criblé de balles et un trou béant dans l’une des parois.
Tsahal a déclaré qu’au cours de l’opération, il y a eu un échange de tirs entre les troupes et les tireurs palestiniens.
L’armée a déclaré que les forces avaient ouvert le feu et touché un Palestinien armé.
Après avoir ratissé le bâtiment, les troupes israéliennes ont trouvé du matériel militaire, une arme de poing et deux bombes artisanales, a indiqué l’armée.
Tsahal a indiqué que deux Palestiniens recherchés avaient été arrêtés ailleurs dans la ville.
Selon la radio de l’armée, Tsahal était à la recherche de suspects impliqués dans l’attentat du carrefour de Hamra, dans le nord de la vallée du Jourdain, le mois dernier, mais les troupes ont quitté les lieux après avoir échoué à appréhender les terroristes.
Le groupe terroriste palestinien du Jihad islamique a par ailleurs confirmé que les hommes recherchés avaient réussi à s’enfuir de la maison éventrée.
« Nos combattants ont assuré une couverture par un feu nourri pour lever le siège de la maison et permettre à nos frères de quitter les lieux en toute sécurité », a déclaré le groupe dans un message de félicitations adressé à ses membres.
Lors de l’attaque terroriste du 2 août, une Israélienne a été légèrement blessée alors qu’elle voyageait avec sa famille, lorsque sa voiture a été la cible de tirs d’une autre voiture qui passait par là.
Ghanem a été tué dans la fusillade alors qu’il rentrait chez sa femme après avoir passé la matinée à s’occuper de ses moutons et des légumes de sa ferme, a confié son cousin Islam, âgé de 33 ans.
Ghanem était professeur d’anglais en classe de quatrième dans une école locale, a ajouté Islam, refusant de donner son propre nom de famille par crainte de représailles. Il a ajouté que Ghanem évitait la politique dans la mesure du possible et qu’il n’avait aucun lien avec les groupes armés locaux.
Tsahal a déclaré ne pas être au courant de la situation de Ghanem, mais des soldats ont indiqué avoir tiré sur un Palestinien qu’ils ont identifié comme étant un tireur. Ces témoignages contradictoires n’ont pas encore été recoupés.
Le ministère de la Santé de l’AP a imputé la responsabilité de sa mort à Israël, affirmant qu’une balle de l’armée israélienne avait atteint Ghanem à la tête.
Ghanem a été enterré quelques heures plus tard. Lors des funérailles, des dizaines de Palestiniens ont envahi les rues en scandant des slogans contre Israël et en portant Ghanem en l’air, son corps était enveloppé d’un simple drap blanc et non de drapeaux de factions palestiniennes.
???? *صورة|* الشهيد عبد الرحيم فايز غنام الذي ارتقى جراء إصابته برصاص جيش الاحتلال خلال اقتحامه بلدة عقابا في طوباس شمال الضفة الغربية المحتلة pic.twitter.com/gIrcLSnunc
— وكالة صفا (@SafaPs) September 1, 2023
On a assisté à une intensification des violences en Cisjordanie ces dix-huit derniers mois, avec une augmentation de la fréquence des tirs palestiniens contre des civils et des soldats israéliens, des raids d’arrestations quasi quotidiens menés par l’armée et une recrudescence des actes de représailles perpétrés par des habitants d’implantations juives extrémistes contre des Palestiniens.
Ces derniers jours, les attaques palestiniennes se sont multipliées.
Jeudi matin, un soldat israélien qui n’était pas en service a été tué et six autres personnes, dont des soldats, ont été blessées lors d’une attaque terroriste au camion bélier près de Modiin, ville du centre du pays.
Mercredi en fin de journée, quatre soldats ont été blessés après que des Palestiniens ont déclenché un engin explosif à Naplouse, en Cisjordanie.
Mercredi soir également, un adolescent palestinien a poignardé et modérément blessé un Israélien dans une station de tramway à Jérusalem.
Mercredi matin, un Palestinien a été grièvement blessé par balle par des soldats israéliens après avoir foncé sur eux avec son véhicule près de la ville de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie. Un soldat a été légèrement blessé.
Depuis le début de l’année, une série d’attaques palestiniennes en Israël et en Cisjordanie a fait 27 morts parmi les civils et deux parmi les soldats, et plusieurs autres ont été grièvement blessés depuis le début de l’année.
Selon un décompte du Times of Israel, 178 Palestiniens de Cisjordanie ont également été tués au cours de la même période – la plupart d’entre eux lors d’affrontements avec les forces de sécurité ou lors d’attaques, mais certains étaient des civils non impliqués et d’autres ont été tués dans des circonstances peu claires, y compris par des résidents d’implantations extrémistes armés.
Selon les nouveaux chiffres fournis jeudi par la Défense, les forces de sécurité ont mené plus de 2 000 opérations d’arrestation en Cisjordanie et déjoué plus de 470 attaques terroristes depuis le début de l’année.