Un policier reconnaît avoir tué son épouse sous les yeux de leurs 4 enfants
Le suspect s'est prêté à une reconstitution du meurtre de son épouse Diana Riz, 35 ans, qui conseillait des milliers de femmes victimes de violences conjugales
Un agent de police a été arrêté vendredi, soupçonné d’avoir tué son épouse par balle dans l’implantation de Naale, en Cisjordanie. Il a ultérieurement avoué le meurtre et il s’est livré à une reconstitution sur les lieux du crime pour les besoins de l’enquête.
La victime du féminicide, Diana Raz, 35 ans, travaillait notamment auprès des femmes victimes de violences conjugales. En 14 ans, elle avait été amenée à en conseiller des milliers – une activité qu’elle avait choisi après avoir elle-même été victime de violences de la part d’un ancien compagnon.
Sur son site internet, elle indiquait être dorénavant heureuse, mariée « à un homme étonnant ».
L’agent a déclaré aux enquêteurs qu’il avait ouvert le feu sur son épouse alors que leurs jeunes enfants se trouvaient au domicile familial et qu’ils avaient « tout vu », selon la presse israélienne.
Il a expliqué qu’il se disputait avec Diana lorsqu’il avait sorti une arme à feu et qu’il avait tiré deux balles, dont une qui avait touché la victime à la tête.
הכניסה לביתה של דיאנה רז בנעלה, בו היא נרצחה אמש לפי החשד בידי בעלה השוטר@carmeldangor pic.twitter.com/WS29UNpT61
— כאן חדשות (@kann_news) February 6, 2021
« Je ne sais pas ce qui m’a traversé l’esprit, ce n’était pas prémédité. Jamais je ne l’avais traitée de manière violente. Les enfants étaient là et ils ont tout vu », aurait-il dit aux policiers en charge des investigations.
L’agent s’appelle Amir Raz.
Le meurtrier présumé aurait d’abord appelé sa mère pour qu’elle vienne chercher les enfants et il aurait ensuite téléphoné à son commandant, a rapporté la Douzième chaîne.
Il est impossible de dire pour le moment si l’arme utilisée lors du féminicide était son arme de service.
Le couple avait quatre jeunes enfants.
La présidente du groupe de défense des droits des femmes Naamat, Hagit Peer, a déclaré que si tous les féminicides, dans le milieu conjugal, devaient faire l’objet d’une enquête, la police israélienne endossait une responsabilité supplémentaire lorsque l’un de ses agents utilisait une arme.
« Bien sûr, tous les meurtres nécessitent une enquête en profondeur mais dans le cas d’un agent de police transportant une arme, il est indispensable d’examiner s’il y a eu une faille systémique et si des signaux préliminaires auraient dû servir de signes d’avertissement », a continué Peer.
La famille n’était pas connue des services sociaux. Des voisins ont affirmé qu’ils avaient entendu récemment de vives querelles au sein du couple, a noté la Treizième chaîne.
Ce n’est pas la première fois qu’une femme est tuée par son conjoint policier.
Le mois dernier, la cour de district de Lod a condamné à 29 ans de prison un agent de police, Masresha Wasa, qui avait tué son épouse par arme à feu en utilisant son arme de service, en 2018. Les trois jeunes enfants du couple se trouvaient à ce moment-là dans l’appartement familial de Netanya. Deux enfants plus âgés n’étaient pas présents.
Un plan national de lutte contre les violences conjugales avait été approuvé en 2017 mais il a depuis été abandonné en raison d’un manque de financement. Selon les activistes, la plus grande partie du budget approuvé pour ce faire – 250 millions de shekels – n’a toujours pas été transférée aux autorités compétentes.
La police et les organisations sociales ont rapporté une hausse majeure des plaintes déposées pour violences conjugales depuis le début de la pandémie de coronavirus.