Un présentateur israélien hué pour avoir relayé des théories conspirationnistes
Sur la Treizième chaîne, Avri Gilad a attribué l'incendie de Notre-Dame de Paris aux islamistes – des propos "indubitablement faux" pour sa contradictrice

Une personnalité de la télévision israélienne a fait le lien, lundi, entre les attentats terroristes survenus au Sri Lanka et l’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, clamant que la cathédrale emblématique avait été délibérément mise à feu par des islamistes et que les enquêteurs français « mentaient » sur l’origine du sinistre.
Evoquant la série d’attentats à la bombe au Sri Lanka – qui ont fait plus de 300 morts – Avri Gilad a affirmé lundi dans son émission du matin diffusée sur la Treizième chaîne, « HaOlam HaBoker », que « nous voyons les pressions exercées par les musulmans sur les chrétiens dans le monde entier [avec notamment] une série d’incendies touchant des églises en France ».
Il a alors été interrompu par la journaliste franco-israélienne Emmanuelle Elbaz-Phelps, qui a noté que les enquêteurs français n’avaient trouvé aucune preuve laissant penser à un acte criminel dans le feu qui a ravagé Notre-Dame, la semaine dernière.
La police française pense que le sinistre a pour origine un court-circuit électrique sur le site, qui était en cours de rénovation.

« Ce sont des menteurs », s’est exclamé Gilad.
« Les Français », a-t-il continué. « Tous les Européens sont des menteurs. Ils nient les cas de viols. On ne peut rien médiatiser. Tout ce qui peut être considéré comme un crime de haine reste enfoui sous le tapis. »
« C’est indubitablement faux », a répondu Elbaz-Phelps. « Il y a en ce moment une enquête en cours sur Notre-Dame qui dit qu’il n’y a aucune raison de penser qu’il s’agirait d’un acte terroriste. »
« Et je n’en crois pas un seul mot », a alors riposté Gilad. « Ils ont peur de leurs propres ombres et ils ont plus peur encore des musulmans ».
Les théories du complot qui ont suivi l’incendie – qui a détruit la charpente de la cathédrale et entraîné une vague de soutien dans le monde entier – laissent entendre que le sinistre a été l’ouvrage d’islamistes, en lien avec la semaine sainte qui précède Pâques.
En France, la théorie a été reprise par les députés Meyer Habib et Nicolas Dupont-Aignan.
Les propos de Gilad ont été largement critiqués sur les réseaux sociaux, y compris par d’autres journalistes de la Treizième chaîne.
« Tout mon respect à l’égard de la formidable Emmanuelle Elbaz-Phelps qui n’a pas gardé le silence face aux mensonges et aux théories conspirationnistes énoncées lors de l’émission du matin de Reshet TV et qui a su rappeler les choses », a écrit sur Twitter Barak Ravid, qui travaille pour la chaîne.
Gilad avait suscité la controverse en 2017 lorsqu’il avait soutenu un groupe d’habitants d’implantations impliqués dans un affrontement qui avait fait un mort du côté palestinien. Il avait déclaré en direct que « parfois, il n’y a pas d’autre choix que de faire une démonstration de présence – même de présence violente ».
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