Un rabbin, un chanteur et un rockeur remettent le piyyut au goût du jour
Chaim Louk, né au Maroc, fêtera ses 80 ans avec le chanteur Amir Benayoun et le rockeur Berry Sakharov
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Ce n’est pas tous les jours qu’un rabbin octogénaire a l’occasion de se produire avec le chanteur Amir Benayoun ou le rockeur Berry Sakharov pour célébrer ses 80 printemps.
Mais c’est exactement ce que fera le rabbin Chaim Louk pour fêter l’événement, en se produisant le 19 octobre avec Amir Benayoun, accompagné du musicien Elad Levi et de son groupe, puis le 15 décembre – avec Sakharov et Levi – au Zappa Jérusalem, initié et produit par la Confederation House de la ville, qui accueille le prochain festival annuel de l’oud.
Levi, qui travaille étroitement avec Louk, a déclaré que le rabbin n’est pas une personnalité religieuse ordinaire. Connu comme un paytan, un chanteur de poèmes liturgiques, Louk s’est fait connaître ces dernières années pour ses performances et sa capacité à faire découvrir la tradition musicale ancienne à un public plus jeune.
« C’est ce qui est si étonnant chez lui », a déclaré Levi. « Il est vraiment ouvert. Il n’est pas difficile de le convaincre d’essayer quelque chose qu’il n’a jamais fait. Ce qui est important pour lui, et j’aime ça chez lui, c’est le texte. »
Les poèmes liturgiques juifs, composés à l’origine pour être chantés et récités pendant les offices, ont été écrits depuis les temps anciens des Temples bibliques, généralement en hébreu ou en araméen.
Ils ont fait un retour en force au cours de la dernière décennie, mis en musique et chantés par de nombreux chanteurs israéliens populaires et portés à l’attention du grand public.
« Le piyyut n’est pas seulement lié à la tradition et à la religion, mais aussi à toute cette vague de musique ethnique qui a déferlé ces dix dernières années », a déclaré Levi. « Vous regardez le public et c’est un mélange d’Israéliens laïques, de hipsters, de religieux – vraiment tout le monde. »
Louk, qui est né au Maroc et a étudié auprès du rabbin David Buzaglo, considéré comme l’un des plus grands chanteurs liturgiques, est arrivé en Israël en 1964 et a apporté avec lui ses compétences en matière de paytan.
C’est un contexte duquel Levi est familier, bien qu’il soit plus jeune de plusieurs décennies et qu’il soit né en Israël. Sa propre famille marocaine jouait et chantait régulièrement de la musique liturgique religieuse, tant à la maison qu’à la synagogue locale.
Les deux hommes se sont rencontrés il y a une dizaine d’années et se sont immédiatement entendus, a déclaré Levi.
« Chaim Louk est très enthousiaste à l’idée qu’une jeune génération puisse écouter du piyyut », dit-il. « Cela l’étonne que les jeunes s’y intéressent, car il s’agit d’une musique très ancienne. »
Leur travail de collaboration a montré à Levi que Louk voulait rendre cette musique ancienne accessible aux plus jeunes, avec des compositions, des influences et des combinaisons modernes.
« Si un chanteur israélien écrit une chanson et que Chaim Louk aime les paroles, il la chantera parce qu’elle l’intéresse », a déclaré Levi.
Louk s’est déjà produit avec Benayoun et Sakharov, ce qui fait que chanter avec les deux était un choix évident pour les célébrations du 80e anniversaire du rabbin.
« Plus il vieillit, plus il est curieux », a déclaré Levi. « Il adore la scène. Dès qu’il voit la scène, il rajeunit de 40 ans. »